Une des questions les plus attendues était évidemment l’avis du nouveau sélectionneur sur les cas de Franck Ribéry et Karim Benzema. Le nouveau président de la FFF, Fernand Duchaussoy, avait émis l’idée que les deux joueurs, mis en examen dans une affaire de mœurs, ne soient plus séléctionnables en équipe de France, un avis pas partagé par Laurent Blanc. « Faisons toujours attention à ne pas prendre de décisions radicales, méfions-nous des effets d’annonce qui oblige à revenir en arrière. Il s’agit de faits privés. Concernant Benzema, il peut y avoir une levée de sa mise en examen. Sinon, la procédure peut durer six mois, un an. Ribéry et Benzema seront, je l’espère, des éléments importants de l’équipe de France. Ma volonté était de dissocier ce qui s’est passé en Afrique du Sud et les affaires privées des joueurs », a déclaré celui que l’on surnomme « le Président ».
« On se donnerait peut-être bonne conscience en sanctionnant »
Clairement, Laurent Blanc souhaite tirer un trait sur les évènements de Knysna avec le match en Norvège, pour ne plus s’encombrer de sanctions et d’absences par la suite. « On ne peut pas occulter l’Afrique du Sud mais il faut faire en sorte que ça ne nous pénalise pas. On se donnerait peut-être bonne conscience en sanctionnant. Mais l’essentiel est de repartir sur une page nouvelle. Je doute que le commission amène de nouveaux éléments. Moi, ce que je ne veux pas, c’est que ça s’éternise pendant tout le mois d’août. La sanction a été prise avec l’exclusion pour la Norvège des 23 de la Coupe du monde. J’aimerais que ça s’arrête là. »
Hoarau, « il faut le faire venir, il n’est pas encore tout à fait prêt »
Le sélectionneur ne cache d’ailleurs pas qu’après l’intermède norvégien, il rappellera la plupart des joueurs présents en Afrique du Sud. Ce match devrait en revanche permettre à certains de saisir leur chance. Notamment d’anciens bannis comme Nasri, Mexès et donc Benzema, mais aussi d’autres qui n’ont jamais eu leur chance. A la Réunion, on pense évidemment à Tremoulinas, que Blanc a lancé à Bordeaux, mais surtout à l’enfant du pays, Guillaume Hoarau, auquel Laurent Blanc laisse la porte ouverte. « Hoarau, c’est un joueur atypique et intéressant. (…) il a plusieurs cordes à son arc, il ‘décroche’, il est fort techniquement. Il faut le faire venir, il n’est pas encore tout à fait prêt ». Le Saint-Pierrois a donc de forte chance d’être du déplacement à Oslo le 11 août.
« Retenir comme critères essentiels l’état d’esprit »
Suite à la déliquescence de l’équipe de France et de l’union nationale autour d’elle, Laurent Blanc doit réagir en instaurant un nouvel état d’esprit à son équipe. Pour lui, « si on veut redevenir crédible, il va falloir changer les choses. (…) En changeant les critères de sélection qui sont les nôtres depuis ces dix dernières années. Retenir comme critères essentiels l’état d’esprit, le comportement, l’attachement au maillot. C’est capital. Celui qui pointe des faiblesses, qui ne veut pas, il dégage ».
Enfin, l’ancien entraîneur des Girondins de Bordeaux précise qu’il ne s’accrochera pas à son poste. Il n’a signé que deux ans et en cas de non-qualification pour l’Euro 2012, il partira. C’est seulement si l’équipe se qualifie et fait un bon Euro que le champion du monde évoquera une prolongation. « Ce n’est pas mon trip de continuer quand j’ai échoué », assure-t-il.