Brigitte Croisier était une amie proche de Laurence Vergès, qu’elle a connu il y a 35 ans. « Une amitié qui a duré jusqu’au bout« , confie-t-elle. « A l’époque, elle m’a encouragé à militer à l’UFR et puis plus tard au PCR. Puis nous écrivions, avec d’autres femmes, des portraits de femmes dans le journal Témoignages. Et dans les années 90, on organisait des conférences culturelles, dans l’idée de partager le goût de l’écriture et de la littérature« .
Laurence Vergès était une femme érudite, explique Brigitte Croisier. « Elle était très interressée par la culture, elle était tout le temps avec un livre à la main. On allait souvent au cinéma. C’était une femme très dévouée, ouverte aux autres, pleine de gentillesse et de modestie. Laurence Vergès avait la passion des autres. »
Un trait de personnalité qui se matérialisait notamment lorsque elle faisait des portraits de femmes dans les pages de Témoignages, dans les années 80, avec Brigitte Croisier. « C’était une grande dame mais elle ne jouait pas à la grande dame. Lorsqu’elle allait à la rencontre des femmes réunionnaises, pour parler de leurs conditions, elle avait une grande spontanéité, elle était très chaleureuse« .
« Une grande dame qui ne jouait pas à la grande dame »
Brigitte Croisier se souvient aussi d’une femme dont la vie « a été très marquée par la politique » depuis son arrivée à La Réunion en 1954. « Elle a brassé passionnément tous les combats réunionnais« , se rappelle-t-elle. Laurence Vergès n’hésitait d’ailleurs pas à s’engager en politique, comme lors des élections cantonales en 1982, dans le canton de La Montagne. « On faisait du porte à porte ensemble« , se rappelle-t-elle. « Elle était de tous les combats de femmes, des combats politiques, culturels« .
Sa vie n’a pas toujours été simple, raconte Brigitte Croisier : « Elle a passé des moments très difficiles, comme lorsque Paul Vergès était dans la clandestinité et qu’elle a du s’occuper seule de ses quatre enfants. Et lorsque son fils Laurent est décédé à l’âge de 33 ans, elle a passé des moments douloureux. Mais elle su montré pendant cette période tout son élan vital. Elle ne se plaignait jamais« , ajoute-t-elle.
Brigitte Croisier explique que « ces derniers mois, elle était fatiguée. Mais je me souviens qu’il y a encore un an, elle n’hésitait pas à participer à des conférences. C’était la doyenne… ».