Transformer un geste qui peut paraître mesquin en une habitude
Largement utilisé dans les pays anglo-saxons, le « doggy-bag » ne fait pas encore partie des réflexes des consommateurs chez nous. « Pour le consommateur, ce n’est encore ni dans ses habitudes, ni dans la bienséance. Or, tous ces mets ont nécessité du travail, des efforts, de l’argent avant d’arriver dans nos assiettes. Il faut transformer un geste qui peut paraître mesquin en une habitude. Il n’y a aucune honte de prendre ce qui a été payé », explique Philippe Costille.
L’association lance donc l’opération « Jet’ Plu, C’est encore bon », avec la participation des professionnels (restaurateurs et traiteurs) : remettre en barquette les restes encore consommables aux clients.
Ce constat est également partagé par les restaurateurs. « Nous aimons servir en abondance » explique Renaud Gillard, restaurateur et vice-président de l’association. « À l’occasion de la semaine du goût, nous commencerons à proposer systématiquement une barquette afin que nos clients puissent ramener chez eux leur repas. »
Le packaging des barquettes devrait également évoluer pour pouvoir proposer un emballage qui ne menace pas l’environnement. À la clé, un gain de nourriture, de temps et d’argent puisqu’en moyenne, 40% des plats ne sont jamais consommés en intégralité soutient l’association.
Une première action lors de la semaine du goût
La première action sera menée lors de la semaine du goût qui aura lieu la semaine prochaine, conjointement avec l’UMIH (Union des Métiers et des industries de l’hôtellerie) et l’Union des Restaurateurs à la Réunion.
« Ceci devrait permettre de changer les mentalités, de sensibiliser et d’étendre le concept à tous les domaines professionnels qui touchent le secteur alimentaire. Le but est, à une échelle toujours plus grande, de revaloriser la nourriture et l’économiser », conclut Philippe Costille.
Une vision sur le long terme, alors que l’industrie alimentaire représente 39% du gaspillage alimentaire, contre 15% pour la restauration et 42% pour les ménages. Des mouvements de récupération des invendus dans les grandes surfaces sont déjà lancés en métropole.