Préférant l’amour à la guerre, j’ai choisi de partir à la coopération en Afrique. Mais le destin en a décidé autrement. Je pars donc à l’armée comme tout le monde. Ayant refusé d’être officier, je me retrouve donc avec la valetaille au quartier des Vallières à Metz. Expérience quelquefois douloureuse mais sublime, que je ne regrette pas. C’est là, en effet, que le petit bourgeois chouchouté par sa mère a commencé à comprendre le Monde. Au cours des conversations avec mes camarades de chambrée, je comprends enfin ce qu’est réellement l’humanité. Les pauvres et les riches, ce n’est pas ce que je croyais. Ces fils de prolétaire m’ont parfaitement expliqué en quelques mots leur état d’esprit, probablement hérité de leurs parents.
« L’ascenseur social, tu rigoles. Je préfère laisser les bourgeois et les aristocrates là où ils sont, avec leurs problèmes, leurs responsabilités et leurs soucis. Nous, même si quelquefois la vie est dure, on se la coule quand-même douce car nous n’avons pas ce genre de préoccupations qui empoisonnent la vie. Tu connais la fable du Savetier et du financier ? » La chose était dite. Ce fut un choc pour moi qui croyait que tout le monde pouvait et voulait s’élever dans la société. Plus de 50 ans après je reste pris dans ces contradictions humaines. Mais j’ai fini par comprendre une partie des mystères des humains. Comme toujours, dans la nature, les choses sont beaucoup plus complexes que ce que peut imaginer et comprendre un esprit humain. Sans bien la comprendre, j’aimais l’humanité ou, tout du moins ce que l’on m’avait appris à l’école. En la comprenant mieux, je l’aime encore plus.
Alors, si vraiment vous y tenez, laissez Labourdonnais avec ses beaux habits et ses lourdes responsabilités, à sa place. Il a souffert certainement plus que moi et presque autant que ses esclaves, même s’il ne s’agissait pas du même type de douleur.
Mais, citoyens de tous bords, arrêtez de cacher vos douleurs. Nous souffrons tous. Retrouvons-nous tous dans un monde meilleur et plus équilibré. Nous avons tous, tout à y gagner. N’oublions pas que l’humanité, le Monde des humains est aujourd’hui coupé en deux : une moitié de trop pauvres et une moitié de trop riches. Il y a donc autant de raisons de déplacer cette statue que de ne pas le faire. On ne peut pas changer l’histoire, mais on peut changer, après l’histoire.
« L’ascenseur social, tu rigoles. Je préfère laisser les bourgeois et les aristocrates là où ils sont, avec leurs problèmes, leurs responsabilités et leurs soucis. Nous, même si quelquefois la vie est dure, on se la coule quand-même douce car nous n’avons pas ce genre de préoccupations qui empoisonnent la vie. Tu connais la fable du Savetier et du financier ? » La chose était dite. Ce fut un choc pour moi qui croyait que tout le monde pouvait et voulait s’élever dans la société. Plus de 50 ans après je reste pris dans ces contradictions humaines. Mais j’ai fini par comprendre une partie des mystères des humains. Comme toujours, dans la nature, les choses sont beaucoup plus complexes que ce que peut imaginer et comprendre un esprit humain. Sans bien la comprendre, j’aimais l’humanité ou, tout du moins ce que l’on m’avait appris à l’école. En la comprenant mieux, je l’aime encore plus.
Alors, si vraiment vous y tenez, laissez Labourdonnais avec ses beaux habits et ses lourdes responsabilités, à sa place. Il a souffert certainement plus que moi et presque autant que ses esclaves, même s’il ne s’agissait pas du même type de douleur.
Mais, citoyens de tous bords, arrêtez de cacher vos douleurs. Nous souffrons tous. Retrouvons-nous tous dans un monde meilleur et plus équilibré. Nous avons tous, tout à y gagner. N’oublions pas que l’humanité, le Monde des humains est aujourd’hui coupé en deux : une moitié de trop pauvres et une moitié de trop riches. Il y a donc autant de raisons de déplacer cette statue que de ne pas le faire. On ne peut pas changer l’histoire, mais on peut changer, après l’histoire.