L’ADEME (Agence de l’environnement et de la maitrise de l’énergie) le concède dans un [rapport]urlblank:https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/avisademe-vehicule-electrique.pdf : « les coûts et les impacts du véhicule électrique se trouvent majoritairement à la fabrication, alors que les coûts et les impacts du véhicule thermique se trouvent majoritairement à l’usage. »
L’arrivée de la voiture électrique sur notre île
Sur notre île, la « transition énergétique » est en marche et le nombre de voitures hybrides rechargeables et électriques est passé de 0 à 968 entre 2006 et 2017. Les collectivités locales et notamment la Région comptent bien accompagner cette transition mais sous quelle forme?
Alain Guezello, conseiller régional délégué aux énergies renouvelables et solidaires, nous apporte un éclairage.
« Nous avons ce coût environnemental en tête. Mais aujourd’hui, peut-on empêcher les réunionnais d’accéder aux véhicules électriques? Non, c’est une mode qui est enclenchée. Par contre, en tant que responsables politiques, nous avons l’obligation de nous projeter. D’où l’intérêt et notre volonté d’installer des bornes de chargement photovoltaïques sur le territoire, avec l’objectif pour 2023 de 225 bornes installées. »
Le photovoltaïque a-t-il les reins assez solides?
Sauf qu’avec le bilan présenté cette année par L’observatoire Energie Réunion, en dépit de notre soleil tropical, la production d’énergie photovoltaïque a été fortement impactée par les épisodes pluvieux. L’option photovoltaïque a-t-elle les reins assez solides?
« Nous sommes aux débuts d’une vaste opération »,explique Alain Guezello. « Nous ne pouvons pas louper le coche. Si les véhicules électriques arrivent et que les particuliers prennent cette énergie sur le réseau, notre travail va être mis à mal. » Sauvons l’environnement, roulons tous électrique donc. Ce coût énergétique est absorbé par des pays majoritairement asiatiques qui mettent à mal l’environnement pour nous permettre de rouler propre.
« Aujourd’hui, on ne peut pas empêcher les uns et les autres de s’équiper à leur guise. À nous de faire en sorte que les effets soient les moins polluants possibles mais je reste persuadé que la technologie évolue, notamment sur les véhicules électriques et le stockage de l’énergie et les batteries », ajoute Alain Guezello.
Les batteries tropicalisées?
Ces fameuses batteries représentent un coût à l’entretien aujourd’hui très onéreux. Reste en suspens la question de la tropicalisation de ces éléments car notre climat met à mal l’électronique « de base » sur nos véhicules. Notre île est-elle prête a assurer le recyclage de ces batteries? « C’est une réflexion que nous menons aujourd’hui, qui fera l’objet d’études » concède Alain Guezello.
À l’heure actuelle, la Région prévoit l’accompagnement dans le financement des bornes de recharges des véhicules à travers un « chèque photovoltaïque » à hauteur de 6.000 euros. « Demain, si les particuliers continuent à s’équiper de centrales photovoltaïques, ils pourront recharger leur véhicule », précise Alain Guezello.
Pour le moment, c’est le fameux « mix énergétique » qui va subvenir aux besoins en énergie des automobilistes convertis à l’électrique. « Notre volonté sur le mix énergétique est d’aller sur trois orientations. Le photovoltaïque, la biomasse, soit la bagasse et déchets verts mais également la filière bois à accompagner car nous avons une ressource importante et l’énergie hydraulique » conclut le conseiller régional.