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La violence permanente dans les anciennes colonies

D’aucuns s’étonnent de la violence des manifestations en Guadeloupe et Martinique qui mobilisent un escadron de gendarmerie, une justice expéditive et des déclarations intempestives. C’est un classique déjà vu en Guyane et La Réunion, mais aussi aux Antilles. Il suffit d’une étincelle pour que tout l’édifice d’exploitation coloniale s’embrase définitivement. Paris et ses affidés ont […]

Ecrit par Ary YEE-CHONG-TCHI-KAN, Auteur de "Réconciliation et Fraternité", 2009; "Contribution à la cause réunionnaise", 2016. – le mercredi 24 novembre 2021 à 07H50

D’aucuns s’étonnent de la violence des manifestations en Guadeloupe et Martinique qui mobilisent un escadron de gendarmerie, une justice expéditive et des déclarations intempestives. C’est un classique déjà vu en Guyane et La Réunion, mais aussi aux Antilles. Il suffit d’une étincelle pour que tout l’édifice d’exploitation coloniale s’embrase définitivement. Paris et ses affidés ont suffisamment arrosé d’essence partout, depuis des siècles. 
Il suffit de lire le Code Noir. Après 200 ans de ce régime politique d’une violence inouïe, sanglante et inhumaine, quelle a été la réalité ? La moitié de la population a été abandonnée sans toit, ni terre, ni argent, ni considération, obligée de retourner servir les possédants qui, eux, par contre, ont été grassement indemnisés, pour service rendu. A la violence historique s’ajoutent l’humiliation, la honte et aujourd’hui, le mépris de classe sociale. Par quelle magie, les victimes devraient-elles accepter cette cohabitation violente et incendiaire ? La magie de la démocratie et de la citoyenneté, dites-vous ? 
Au fil du temps, la supercherie éclate au grand jour : la domination néo-coloniale est insultante. Les élections ne sont plus amusantes. Il y a de moins en moins de participants même si le spectacle continue, avec des variantes convenues, comme en ce moment pour la présidentielle. L’extrémisme d’une minorité entretient l’illusion d’une vie normale dans une société « hors norme sociale». 
Si, comme en 1848, la propriété foncière est la norme sociale, comment allons-nous régler cette simple contradiction envers tous les citoyens, égaux à tous égards ? Si les esclaves, les engagés et leurs descendants ont créé de la valeur ajoutée, qui est comptable de leurs parts de richesse ? Aujourd’hui, la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté et dans des quartiers précaires, sans patrimoine. La pénurie d’emplois est permanente. Aux Antilles, la terre est contaminée par un poison violent, la chlordécone. Quel est l’incendiaire qui a fait ça? Qui entretient cette inhumanité, cette violence ? 
Une lueur d’espoir existe. L’éradication de la pauvreté est inscrite en priorité numéro Un, à l’agenda universel 2030. La monde officiel s’apprête à voter le collectif budgétaire, pour les parlementaires, et les orientations budgétaires, pour les Collectivités. Comment le contexte incendiaire des 4 plus vieilles colonies de l’empire français sera-t-il pris en compte? 

 

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