Chose promise, chose due. La veuve du leader palestinien Yasser Arafat a déposé aujourd’hui plainte contre X avec constitution de partie civile auprès du doyen des juges d’instruction du Tribunal de grande Instance de Nanterre pour assassinat en son nom et en celui de sa fille mineure Zahwa.
Yasser Arafat est mort à Clamart le 11 novembre 2004 après que sa santé ait commencé à décliner fin octobre. Les causes de sa mort restent mystérieuses: si la cause officielle est un accident cardio-vasculaire, le refus par son épouse de laisser procéder à une autopsie avait permis à toutes les rumeurs de se répandre, de l’infection par le SIDA à un empoisonnement. A l’époque, les tests effectués n’avaient pas permis de détecter un éventuel empoisonnement.
Un reportage d’Al Jazeera annonçait récemment que des traces de polonium 210, un composant radioactif particulièrement dur à détecter déjà utilisé dans des assassinats et difficile à fabriquer (mais qu’on trouve dans des appareils en vente libre), avaient été retrouvées sur les effets personnels de Yasser Arafat. Néanmoins, des spécialistes avaient indiqué que les symptômes ne correspondaient pas et que si empoisonnement au polonium il y avait, pour que des traces puissent être détectées aussi longtemps après les faits il aurait dû être massif. La thèse d’une contamination accidentelle des effets personnels après la mort d’Arafat avait donc été dans un premier temps privilégiée.
Mais la famille compte tout de même sur la justice française pour faire toute la lumière sur cette affaire. Le doyen des juges d’instruction peut désormais soit transmettre le dossier au parquet soit classer sans suite. S’il classe sans suite, la famille peut payer des frais de consignation fixés en fonction de leurs ressources pour forcer l’ouverture d’une procédure, frais qui leur seront restitués à l’issue de la procédure si le tribunal décide de ne pas les poursuivre pour « recours abusif« . Si le parquet reçoit la plainte, il peut soit ouvrir une instruction soit prononcer un non-lieu. Le neveu du défunt s’est, lui, déjà fait une opinion: il a publiquement accusé Israël d’avoir assassiné son oncle.