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La valeur ‘Partage’ contre le ‘travailler plus pour gagner plus’

Bipèdes éveillés par les nombreuses évolutions de notre espèce … d’autres diront par le divin … notre comportement parait irrémédiablement conditionné par la société de consommation … un véritable cauchemar dirait Darwin! « Êtres » capables du meilleur, dotés d’intelligence, notre bon sens est définitivement relégué par l’aliénation consumériste! Nos contemporains se destinent tout doucement à en […]

Ecrit par erbs.man@wanadoo.fr – le mardi 09 décembre 2008 à 00H00

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Bipèdes éveillés par les nombreuses évolutions de notre espèce … d’autres diront par le divin … notre comportement parait irrémédiablement conditionné par la société de consommation … un véritable cauchemar dirait Darwin!
« Êtres » capables du meilleur, dotés d’intelligence, notre bon sens est définitivement relégué par l’aliénation consumériste! Nos contemporains se destinent tout doucement à en prendre conscience sans pour autant résoudre quoique ce soit par des actes forts et collectifs.
Quelles valeurs doit-on protéger dans cette confusion permanente où chacun tente de se préserver face à l’inéluctable? Sauvegarder notre humanité face à toutes les agressions de notre époque? Comment en sommes-nous arrivés là alors que notre évolution est intimement liée aux progrès sociaux? Notre bien-être en dépend et la longévité de notre espèce aussi! Nous sommes tous amenés à travailler décemment et raisonnablement pour vivre …
Pour les non avertis, « travail » signifie étymologiquement et concrètement « souffrir »! Cet acte relève principalement de contraintes imposées par la nécessité des besoins primaires et sans cela, c’est la fin.
Dans l’ère du temps travailler est en plus une manière de s’affirmer socialement, de sortir d’une condition et de bénéficier de privilèges … Ainsi les hommes font du travail une vertu qui les prédispose à supporter cette souffrance sous toutes ses formes … C’est ce courant dominant du XXIème siècle qui impose le « travailler toujours plus », une fatalité de l’ordre établi …
Dès la fin du XIX ème siècle, Paul Lafargue avait montré, dans son « Droit à la Paresse », l’extraordinaire capacité d’une infime partie de l’humanité à faire souffrir la majorité de cette même humanité par le travail. Les rentiers du moment bénéficiaient d’une vie exempte de contraintes et jouissaient allègrement des fruits du travail de la majorité.
Toutefois, dans son pamphlet, Lafargue démontrait surtout qu’à condition de bon sens, en partageant le travail, on offrait les mêmes possibilités à chacun de vivre correctement dans la société. Une forme d’égalité dans une souffrance amenuisée qui contribuerait au bien-être commun. Il aurait suffit de partager…! Principe toujours quasi inexistant de notre pensée actuelle, en dépit de notre histoire car ce fut le fondement de notre société républicaine!
Aujourd’hui les limites de l’autisme capitaliste sont plantées! L’individualisme triomphant, la pensée ultra-libérale est défaite comme le fut celle des communistes en son temps… N’est-ce pas le moment d’évoluer vers ce qui est vraiment bon pour nous? S’orienter vers l’unique bien-être puisque désormais nous sommes informés des plus grands dangers et nous pouvons enfin déterminer ce qu’il convient de sauvegarder à tout prix : l’humain et ses chances de vivre au mieux !
Et bien il faut croire que c’est toujours non ! En effet la masse des « nantis » reste proportionnellement la même qu’au XIXème siècle, maintenus héréditairement en haut de la structure de la société par complaisance et par l’inertie de la grande majorité, nous! En revanche les privilèges sont de mieux en mieux répartis dans les classes moyennes qui jouent le jeu des nantis, et particulièrement à la Réunion.
Malheureusement les valeurs républicaines liées au partage et à la solidarité sont encore plus absentes au détriment d’une ambition individualiste fondée sur l’accumulation de biens personnels. Il est vrai que la situation des fonctionnaires dans les Dom-Tom permet cet enrichissement, discutable ou non, là n’est pas la question.
Pour l’heure il s’agit d’interpeller cette population et précisément quelques enseignants sur leur comportement face aux heures supplémentaires gracieusement offertes sous prétextes d’exonération et de bénéfice de primes.
L’objectif n’étant pas de stigmatiser l’ensemble de la profession mais de rappeler à certains que cela n’est pas juste pour plusieurs raisons:
     – Prendre les heures supplémentaires c’est creuser les écarts et les inégalités, c’est augmenter le chômage et fustiger des hommes ou des femmes qui, sans travail, se voient dépendre de l’assistanat public, phénomène largement décrié par le discours ambiant qui rappelle souvent que « les travailleurs payent pour les assistés ».
     – En toute conscience, est-il permis d’appauvrir une partie de la population sous différents prétextes motivés par un discours politique exacerbant les peurs ?
     – N’est-il pas gênant d’avoir encore plus quand on représente une institution sensée enseigner des valeurs fondés sur le partage et ce, dans le seul but de s’enrichir davantage ?
     – Ces merveilleuses valeurs de la République laïque qui caractérise notre pays et dont vous êtes les garants, « liberté, égalité, fraternité », pourquoi ne pas vous les appliquez à vous-mêmes? En acceptant les heures supplémentaires ces enseignants égoïstes spolient les emplois des personnels précaires de l’Education Nationale. Ces derniers, déjà fragilisés par leur statut, n’avaient pas besoin de cela vu leurs situations très problématiques!
Un tiers des contractuels enseignants de la Réunion n’a pas retrouvé de poste depuis le début de l’année 2008/2009 du fait de cette politique de non-partition du travail! C’est bien connu, les enseignants des Dom-Tom ont du mal « à boucler les fins de mois… ».
A tous ces indifférents aux valeurs du partage, il est urgent de sortir de cette bulle fabriquée par la complaisance d’une République décadente! Renoncez à cette politique individualiste, qui augmente votre capital certes, mais contribue à creuser les inégalités et à maintenir la structure de la société intacte : toujours plus de privilèges pour les mêmes! Le Président exulte car ce comportement divise et affaiblit! Il vous manipule et fait de vous des « moutons » au service d’un individualisme caractérisé par sa rapacité ! Le mépris et la stigmatisation deviennent les fardeaux de ceux qui n’ont plus le « mérite de travailler »!
C’est pourtant bien cette politique de non-partage qui est source de chômage et de précarité. De plus, bon nombre d’entre vous poussent l’ambiguïté jusqu’à ne plus se mettre en grève sous prétexte de « faire gagner de l’argent au gouvernement »! Ils se donnent bonne conscience en affirmant protester contre des réformes, mais sans toucher à leurs portefeuilles!
Auriez-vous donc si bien digérer le « diktat » de la pensée capitaliste ou est-ce seulement pour payer vos crédits et votre résidence secondaire?
En jouant ce jeu dangereux vous amenuisez encore plus les valeurs humaines et vous « automutilez » la profession car les conséquences de votre cupidité se reflète sur de nombreux plans: pas d’augmentation de salaire, suppression de postes et donc réduction du recrutement de nouveaux professeurs, chômage pour vos collègues précaires, etc. … en fait, déjà beaucoup de bonnes raisons de retrouver la raison!

Philippe Erbs

 

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