La présence d’un système bancaire sain, actif et concurrentiel constitue un pilier crucial pour accompagner la croissance d’une économie et contribuer à son potentiel de développement. Dans ce contexte général, le rôle joué par le secteur bancaire dans le financement de l’économie est d’autant plus important à La Réunion que le tissu économique y est particulièrement dense en petites entreprises (TPE), qui n’ont pas ou peu accès au marché financier.
Après des années de croissance soutenue des crédits, la crise bancaire et financière de 2008 marque un tournant dans le fonctionnement du modèle de la banque de détail à La Réunion, comme ailleurs. Quelques années plus tard, la rentabilité des banques réunionnaises s’est rétablie. Face aux contraintes règlementaires croissantes (Bâle III), à l’arrivée de nouveaux acteurs ou encore aux évolutions des moyens de paiement et de la tarification des services bancaires, les modes de financement de l’économie et les moteurs de la rentabilité des acteurs bancaires se transforment.
Après des années de croissance soutenue des crédits, la crise bancaire et financière de 2008 marque un tournant dans le fonctionnement du modèle de la banque de détail à La Réunion, comme ailleurs. Quelques années plus tard, la rentabilité des banques réunionnaises s’est rétablie. Face aux contraintes règlementaires croissantes (Bâle III), à l’arrivée de nouveaux acteurs ou encore aux évolutions des moyens de paiement et de la tarification des services bancaires, les modes de financement de l’économie et les moteurs de la rentabilité des acteurs bancaires se transforment.
Une bancarisation récente et rapide
Le système bancaire réunionnais présente une structure proche de celle observée en France métropolitaine. Ainsi, les principaux établissements de crédit français sont représentés sur le territoire, avec 22 établissements installés. Ils emploient 2.438 salariés fin 2014, soit 1,8 % de l’emploi salarié marchand total.
En 2014, l’offre publique d’achat de la CEPAC sur la Banque de La Réunion annonce un changement dans le paysage bancaire local, impacté également par l’arrivée de nouveaux concurrents bancaires et non bancaires (comptes Nickel, assureurs, crowfunding etc.). Les banques poursuivent leur effort d’investissement en matière de modernisation et d’automatisation de leurs implantations. Les établissements de crédit installés localement gèrent 2 millions de comptes de dépôts ou d’épargne fin 2014 (soit 2,38 comptes de dépôts ou d’épargne par habitant)

Les crédits, piliers de la croissance: une intermédiation en transformation
Croissance des crédits et croissance économique sont étroitement liées à La Réunion. Après une période de croissance très soutenue, la crise bancaire et financière de 2008 marque une rupture et le basculement dans un environnement d’octroi de crédit plus contrôlé et sélectif.
Croissance des crédits et croissance économique sont étroitement liées à La Réunion. Après une période de croissance très soutenue, la crise bancaire et financière de 2008 marque une rupture et le basculement dans un environnement d’octroi de crédit plus contrôlé et sélectif.
Les prêteurs institutionnels se voient jouer un rôle grandissant, les financements partagés se développent et des offres alternatives de financement se mettent en place en complément du crédit bancaire traditionnel, devenu plus sélectif.

Un déficit en ressources du système bancaire
Conséquence de la forte croissance des crédits des années 2000 et du développement rapide de l’épargne hors bilan (dont l’assurance-vie pour 3,2 milliards d’euros), les établissements bancaires réunionnais collectent moins de ressources transformables qu’ils ne consentent de financements. Ils présentent ainsi un fort besoin de refinancement sur le marché interbancaire ou auprès de leur maison-mère.
Ce déficit a atteint son maximum dans les années 2008-2010. Depuis, les banques cherchent à rétablir leur équilibre emplois-ressources, en menant des stratégies de conquête de la collecte et en sélectionnant davantage leurs risques.
Ce déficit a atteint son maximum dans les années 2008-2010. Depuis, les banques cherchent à rétablir leur équilibre emplois-ressources, en menant des stratégies de conquête de la collecte et en sélectionnant davantage leurs risques.

Une rentabilité en partie retrouvée et en mutation
La rentabilité du système bancaire réunionnais a connu une longue période de croissance particulièrement vigoureuse jusqu’en 2007. Les acteurs bancaires locaux ont ensuite fait face au retournement conjoncturel local, auquel est venue se greffer la crise financière internationale.
Le résultat net des principales banques a retrouvé son niveau d’avant crise, dès 2013, grâce, essentiellement, à l’impact positif de la baisse du coût du risque. Toutefois, le produit net bancaire subit toujours les effets combinés d’une activité de crédit plus atone, d’une concurrence accrue et de la réglementation plus contraignante (Bâle III). Face aux contraintes accrues et aux moindres revenus, les banques cherchent donc à diversifier leur sources de recettes. Elles s’appuient notamment sur de nouveaux canaux de distribution tels que la banque en ligne ou le développement de produits non bancaires (assurances, téléphonie, etc.) comme vecteurs de croissance.