

"A la Réunion, la construction d'une infrastructure haut débit ne suffit pas. Il faut passer par le renforcement de la continuité territoriale", souligne le cabinet Tera. Trois scénarios ont été étudiés pour le renforcement de la continuité territoriale. Un seul a été retenu pour assurer son renforcement. La solution consiste à utiliser un système de serveur de contenu mutualisé entre les opérateurs pour éviter que la capacité sous-marine ne soit mobilisée plusieurs fois pour le téléchargement d'un même contenu. "Concrètement, avec la bande passante dédiée, les contenus les plus populaires et les plus consultés par les internautes seront achetés et apportés sur la Réunion depuis l'hémisphère Nord", explique Terra Consultant.
35 millions d'euros pour la continuité territoriale numérique
Cette idée séduit mais aussi soulève quelques interrogation de la part de certains opérateurs internet, notamment SFR, Médiaserv ou encore Outremer Telecom, qui ont déjà réalisé ce type d'investissement. "Mediaserv a déjà fait ce genre d'acquisition, l'amélioration du débit risque d'être faible pour les internautes", explique Christophe Allée, directeur de Mediaserv. De son coté, SFR explique que la mise en oeuvre de ce serveur mutualisé risque d'être "compliquée". Autre point soulevé, la neutralité dans la gestion du serveur, avec une subvention de 35 millions d'euros au titre de cette continuité territoriale numérique, la mise en place d'une structure neutre est "très importante" aux yeux de Yann de Prince, directeur général de Mobius.
Dans le cadre du plan Très Haut Débit, la place de la fibre optique est prépondérante, favorisée par la complémentarité des interventions publiques ou privées. L'instauration d'un opérateur d'immeuble public permettrait d'organiser le déploiement de la fibre optique sur les zones où aucun investissement privé n'a fait l'objet d'une manifestation d'intention. Le cabinet Tera a retenu la création d'un opérateur public qui devra passer par la mobilisation "de l'ensemble des FAI". Pour le moment, le déploiement de la fibre optique est préconisée sur le littoral de la Réunion, pour le reste de l'île, la montée en puissance du débit est préconisée.
"L'enjeu est l'avenir économique de la Réunion pour les 30 prochaines années, on ne peut plus attendre car le retard accumulé ne sera pas récupérable. Il est temps de prendre le train. On a construit une infrastructure pour avancer très vite et permettre de mettre en application ces investissements dans le cadre du grand emprunt", conclut le préfet Michel Lalande.