Elle était autrefois le seul axe rapide permettant de rejoindre soit l’Ouest soit le Nord mis à part le grand détour par la route des plaines. Aujourd’hui, la route du cap La Houssaye continue de faire l’objet d’une « gestion » par la DRR.
A l’ouverture de la flambant neuve route des Tamarins, des rumeurs relayées par les projections d’élus à tendance écologiste en faisait déjà un futur axe vidé des voitures et rendu entièrement aux vélos et aux marcheurs. La réflexion n’a pas dépassé le stade de l’imagination jusque-là.
Bien au contraire, chaque semaine, des inspections ont lieu sur cet axe devenu secondaire. Car ce qui n’est pas devenu secondaire, ce sont les risques naturels inhérents au relief des lieux.
Les plus anciens saint-paulois se rappelleront sans doute qu’à l’époque, le virage du cap Marianne se franchissait les pieds dans le sable noir en partant du cimetière marin. Désormais, il faut sauter sur les gros blocs rocheux posés pour protéger le cap. « Le virage extérieur du cap Marianne, c’est-à-dire le sens Nord/Sud, n’est pas menacé », se veut rassurant Bertrand Hoarau, chef de secteur Ouest à la DRR. « Des enrochements ont été réalisés en 2008 suite aux fortes houles de juillet de la même année », se rappelle-t-il.
Une grotte immense sous la chaussée
« Dans l’immédiat, rien n’est prévu mis à part une inspection après chaque houle importante pour vérifier s’il n’y a pas de renard, ces trous en sous-œuvre créés par la houle ».
Quittons le cap Marianne pour nous diriger plus au Sud, vers le cap La Houssaye. Ce que ne sait pas la plus grande partie des automobilistes ayant emprunté cette voie, c’est qu’une immense grotte naturelle se trouve quelques mètres en-dessous de la chaussée, qui paraît du coup, comme suspendue. Il faut se garer dans le parking du cap et regarder vers le Nord pour rester ébahi devant ce spectacle naturel.
Là aussi, le BRGM ainsi que la DRR veillent. « Mise à part une inspection annuelle sur la pile réalisée par le service Ouvrage d’Art de la DDR depuis l’époque du CFR (chemin de fer régional) le site est correct », admet Bertrand Hoarau. Pourtant, pour minimiser de probables risques liés d’une part aux mouvements de falaise ainsi que des effets de la houle (renards sous la chaussée par exemple), « un état des lieux zéro » est programmé entre le cap La Houssaye et l’entrée de Boucan Canot. Encore une fois, la DRR y intervient en tant qu’assistant à maîtrise d’ouvrage si des travaux sont à effectuer. La Région Réunion y a donc lancé un marché de Maîtrise d’œuvre sur la zone du cap La Houssaye. D’une part pour achever la sécurisation entre la « Pointe barre à mine » et le village de Boucan Canot ainsi que le confortement sur la zone déjà traitée entre la « Pointe barre à mine » et le cap Marianne.
Côté falaise cette fois, hormis les inévitables filets qui font désormais partie du décor, des « fossés en crête ont été réalisés dans un but tout simple de canaliser l’eau lors des fortes pluies », autant que possible du moins.
Pour les nostalgiques d’une voie dédiée entièrement au mode doux, il faudra pour l’instant se contenter d’une réfection totale de la chaussée sur la totalité de la route du cap La Houssaye. Une réfection qui s’est achevée en décembre dernier. L’axe y est appelé tout simplement « axe partagé » grâce à la présence d’une bande « voie vélo ». Et là, un travail de coopération intéressant entre organismes décisionnels et clubs de cyclisme a le mérite d’être souligné. « Ce sont les cyclistes eux-mêmes qui ont choisi le type de revêtement que vous voyez » (ces larges bandes couleur beige facilement visible à la droite du véhicule lorsque l’on se dirige vers le Sud). Un revêtement spécial qui délivre une très bonne adhérence si l’on en croit les intéressés.
Faire plus de place aux modes doux reste à l’esprit des institutionnels
Evidemment, l’espace manque sur toute la portion de la route, de Saint-Paul jusqu’à l’entrée de Boucan. Partout où cela a pu être possible, ces bandes ont été créées pour une meilleure sécurité des cyclistes. Mais cette sécurisation s’inscrit dans une volonté plus large.
« Depuis la livraison de la RDT (Route des Tamarins), l’ex RN1 renommée RN1A est en cours de requalification pour permettre un mode de déplacement doux (vélo, transport en commun,…). Des sections ont été réalisées depuis entre Saint-Paul et l’Etang-salé telles qu’au Sud de Saint-Leu. D’autres sections restent à réaliser et font l’objet d’études comme les suppressions des créneaux de dépassement de la Pointe des Châteaux, du COGHOR à Trois-Bassins et de celui de Saint-Gilles. Celle de la Pointe au Sel sera en travaux prochainement. La réalisation des accotements multi-fonctionnels (en ocre) fait partie de la Voie Vélo Régionale (VVR) », poursuit Bertrand Hoarau.
Les agents de la DRR tout comme les politiques savent en effet que la demande est bien présente chez les sportifs du dimanche. Il suffit pour s’en convaincre d’aller faire un tour le long des sous-bois de l’Ermitage jusqu’au front de mer de Saint-Paul en passant par la route forestière de Cambaie/l’Etang toutes les fins d’après-midi. Des centaines et des centaines de marcheurs, cyclistes, rollers… y affluent. Car faut-il le rappeler : la route des Tamarins est interdite à ces modes de déplacement.