« J’ai tout perdu, je suis à la rue ». C’est ce qu’Isabelle Bruneau avouait, en larmes, ce mardi matin devant le tribunal administratif à Saint-Denis. Gérante de la rondavelle de la plage de la Saline, la voilà face à la SPL Tamarun qui demande son expulsion. Tamarun lui reproche un mauvais aménagement de la rondavelle et la vente d’alcool, interdite.
Ayant obtenu la gestion de la part de la mairie de Saint-Paul, Tamarun avait en 2016 lancé un appel à projets. Isabelle Bruneau et son associé étaient ainsi devenus gérants de ce qu’ils pensaient être une parcelle exploitable de 400 m2. Et voilà que les ennuis ont commencé. La gérante découvre que la parcelle est inférieure à 400 m2, qu’elle fait partie de l’école de la Saline et qu’elle est en zone rouge. D’où le souci de vente d’alcool. Mais le contrat signé entre les deux partis stipule bien que la vente est permise en cas de restauration. Et c’est bien ce qu’Isabelle Bruneau a : une licence 3. Son avocat, Me Rohan Rajabaly, ajoute qu’aucun permis de construire ou certificat d’urbanisme n’avaient été joints au contrat.
125.000 euros investis et perdus
Voilà donc un contrat quelque peu bancal et une gérante dont l’expérience dans la restauration est de 35 ans qui estime n’avoir rien fait de mal. « Tamarun a changé d’avis à cause de l’école, la zone rouge et les manifestants (du Collectif de défense du DPM, ndlr) mais entre temps ma cliente a investi 125.000 euros », s’indigne Me Rohan Rajabaly.
Il espère que la demande de Tamarun sera déboutée par le juge des référés. Mais l’AOT (autorisation d’occupation temporaire) d’un an a été résiliée en juin, ce qui pourrait changer la donne ; le droit d’occuper la parcelle étant terminé.
Une médiation serait envisageable dans le but d’un remboursement, pour les gérants, de la somme investie.