Mode, préoccupations des femmes aux quotidiens… Belle et Femme Mag, encartées respectivement dans les deux quotidiens chaque semaine, « ont leur place », assure Guy Leblon, rédacteur en chef du magazine Belle qui parait chaque mardi. « Nous visons le public féminin au plus large », explique-t-il. Les sujets traitent en effet de la vie quotidienne autant des ménagères que des femmes actives. En couverture cette semaine, Belle a choisi de faire un coup de projecteur sur Frideline, huit ans, dont le rêve est de devenir miss Monde… L’hebdomadaire s’intéresse donc au public féminin sans distinction d’âge.
Belle manque de gaieté dans le traitement des sujets
Présent depuis quatre ans, Belle ratisse large. Mais Guy Leblon reconnaît que « les sujets peuvent se croiser » avec son concurrent direct, Femme Mag. Pour Johanne Vélia, animatrice de l’émission radio « Belle et ronde » sur Plus FM et organisatrice dans l’événementiel, Belle manque de gaieté dans le traitement des sujets. Pour elle, « le magazine gagnerait à être plus positif ». Sa préférence est pour Femme Mag, mais elle reconnaît que les thèmes abordés dans Belle correspondent aux attentes « des femmes de la place ».
« La presse magazine nationale coûte cher ! »
Femme Mag vise un public plus ciblé. Les sujets s’adressent plus à l’étudiante et la femme active. « Belle traite plus des sujets de société alors que Femme Mag dicte les codes et explique comment être dans le coup », selon Johanne Vélia. « Heureusement qu’ils sont gratuits », assure Raïssa Sornom, blogueuse sur Bee Happy, qui regrette que les cahiers tendances soient « trop légers. Ça manque de profondeur. La semaine dernière, il y a eu une double page sur le ‘vert d’eau’. Mais il faut aller sur internet ou se diriger vers la presse nationale si on veut quelque chose de plus complet. Sauf que la presse magazine nationale coûte cher ! »
Emma Mag, plus culturel
Emma Mag est le seul bi-mestriel en format pocket. Papier glacé avec pelliculages, il est plus glamour, plus culturel et bien ancré dans le paysage de la presse féminine locale, au même titre que les deux hebdomadaires. Pour José Garjah, directeur de publication d’Emma Mag, « il n’y a plus de place pour d’autres magazines. La presse féminine nationale complète » les magazines déjà existants. « Le marché est petit », rappelle-t-il.
Attention aux « copiers-collés »
Il y a celles qui ne se fidélisent pas qu’à un seul magazine. « Je les feuillette tous », déclare Virginie Darmalingom, productrice et présentatrice TV. Cependant, elle déplore le manque de créativité de certains et regrette les « copiers-collés avec des articles très généralistes de la presse nationale ou des visuels bateaux achetés dans des banques de données ». Ce qui l’amène à préférer le magazine urbain Buzz, qu’elle considère aussi comme une presse féminine, ou bien elle se rabat sur la presse nationale qui pour elle, est « au top ».
Presse nationale, complémentaire
Pour Aziz Patel, directeur de publication du magazine télé 7mag, il n’y a pas de place non plus pour un quatrième magazine. Pour le président de l’élection de Miss Réunion, Belle, Femme Mag et Emma Mag ont su se mettre en phase avec les attentes du lectorat féminin. Mais ils gagneraient à traiter des sujets plus pointus, que le lectorat « va chercher au final dans la presse féminine nationale ».
Un magazine plus décalé, avec de l’humour, manque au tableau
Si en effet les sujets de société et de mode occupent beaucoup les pages de nos magazines, il manquerait un magazine plus en marge. « Il manque un magazine au ton plus décalé, avec de l’humour et du glamour », indique Johanne Vélia. « Les magazines féminins sont trop généralistes », ajoute-t-elle. Les articles de fond se font aussi désirer insiste Raïssa Sornom. « La mode est traduite mais pas décryptée », regrette la blogueuse de Bee Happy qui préfère « un magazine tel que Causette (ndlr : magazine dont la devise est « plus féminine du cerveau que du capiton ») ou La Gazelle », qui est un magazine engagé.
Sans pour autant faire de l’ombre à la presse papier, les magazines nationaux se positionnent sur Internet, en complément du support papier. A la Réunion, seul Emma Mag a créé son site. Ce sont surtout les blogueuses qui font buzzer de plus en plus sur le net.
Les blogs s’installent dans les habitudes des lectrices avec leur interactivité. Bee Happy et Femme Koméla attirent de plus en plus de cybernautes au féminin, mais ne remplacent pas le magazine papier, avec qui, avouons-le, les femmes ont quand même un rapport affectif…