Revenir à la rubrique : Société

La préfecture s’engage contre le travail au noir dans le secteur du paysage

Pour faire face au travail dissimulé qui s’exerce parfois dans le secteur paysager, qui représente 220 entreprises, la préfecture a publié une charte pour accompagner les professionnels.

Ecrit par zinfos974 – le lundi 08 février 2021 à 11H28

Le communiqué:
 

Signature de la charte de lutte contre le travail illégal dans le secteur du paysage

Un secteur en développement mais fragile

Le secteur du paysage représente à La Réunion 220 entreprises, soit 750 actifs dont 550 salariés. Il dégage un chiffre d’affaires annuels de 45 millions d’euros et est majoritairement composé de petites entreprises employant en moyenne 2,5 salariés par entreprise (Source : Chiffres clés Unep 2019).

Ce secteur en développement repose sur un tissu d’entreprises de petite taille dont l’équilibre et la sécurité économiques peuvent être perturbés par des situations de fraude.

L’UNEP première organisation professionnelle des entreprises du paysage, a décidé de se mobiliser solidairement avec les pouvoirs publics afin de contribuer au rétablissement d’une saine concurrence économique dans leur secteur d’activités.

Le travail illégal contre lequel les signataires s’engagent à lutter concerne toute forme de travail dissimulé : les salariés non déclarés, les entreprises non déclarées, les cumuls d’emplois, le marchandage et le prêt illicite de personnel, la fausse sous-traitance, le cumul irrégulier de revenus et les fraudes à l’introduction et à l’emploi de main d’œuvre étrangère, ainsi que les activités non conformes à la réglementation sur le service à la personne.

Ces dérives sont observées pour toutes les activités suivantes relevant de ce secteur :

  • la réalisation et l’entretien de parcs et jardins, le paysagisme d’intérieur, les aménagements paysagers, la réalisation et l’entretien des espaces engazonnés des terrains de sports à l’exclusion des travaux non liés à l’aménagement paysager ;
  • l’engazonnement par projection, application de produits phytopharmaceutiques ;
  • le reboisement, l’élagage, le débroussaillage « abattage d’arbres d’alignement et d’ornement » ;
  • l’arrosage automatique lié à l’aménagement paysager ;
  • la végétalisation et le génie végétal ;
  • les petits travaux de jardinage, dans le cadre des entreprises de service à la personne agréées.

Objectifs de la charte

La présente charte a pour objectif :

  • d’appeler l’attention des professionnels et des donneurs d’ordre sur les différentes formes de travail illégal ainsi que leurs conséquences très néfastes sur le plan économique et sur le plan social ;
  • de définir des orientations précises pour prévenir et lutter efficacement contre l’ensemble des fraudes au travail et à l’emploi ;
  • d’aider à la reconnaissance des professionnels qui s’engagent dans une démarche de transparence et de qualité ;
  • de sensibiliser les différents donneurs d’ordre ;
  • d’informer la clientèle privée, les collectivités territoriales, les élèves et les dispensateurs de formation initiale et continue, sur la démarche entreprise avec les pouvoirs publics pour lutter contre le travail illégal ;
  • de protéger les salariés qui sont victimes du travail dissimulé et des pratiques de fausse sous-traitance.

Information, contrôles et poursuites

Les pouvoirs publics s’engagent à animer des réunions et des actions de formation en direction des entreprises, les donneurs d’ordre, les salariés des entreprises du paysage. Les élèves en formation devront être suffisamment informés sur les risques liés au travail illégal.

Un plan de contrôles annualisé sera élaboré dans le cadre du comité de pilotage et les résultats feront l’objet d’une communication régulière. Les professionnels s’engagent à communiquer aux services de contrôle les signalements se rapportant à des activités irrégulières dont ils auraient connaissance.

Le suivi du traitement des affaires signalées sera présenté par le Secrétariat du Comité de Pilotage à chacune de ses réunions ; il précisera l’existence des éventuels procès-verbaux établis.

Les autorités compétentes de l’État s’engagent à mettre en œuvre le dispositif de suppression des aides à l’emploi et à la formation professionnelle en cas de travail illégal.

La CGSS s’engage à étudier avec les autres créanciers la mise en œuvre de la solidarité financière des donneurs d’ordre dans les cas prévus par la loi afin de demander le recouvrement des cotisations éludées. Comme le prévoit la loi, elle s’engage également à procéder à l’annulation des exonérations de cotisations sociales en cas de condamnation de travail dissimulé.

Les organisations signataires s’engagent dans la mesure du possible à se constituer partie civile dans les procédures judiciaires engagées ; elles demanderont dans ce cas de prononcer des peines complémentaires (affichage, publication du jugement, interdiction d’exercer…).

Le travail illégal est un fléau pour l’emploi et contribue à l’aggravation du chômage. Il entraîne pour le salarié qui travaille de manière irrégulière un préjudice important lié à l’absence des déclarations auprès des organismes sociaux (perte de droits à la retraite, d’indemnités journalières et de droits à l’assurance chômage). Il constitue également pour les entreprises une concurrence déloyale préjudiciable à l’emploi.

L’économie non déclarée représente un manque à gagner en termes de recettes fiscales pour l’État et déséquilibre les comptes sociaux par l’absence de cotisations salariales et patronales.

En 2020, tous secteurs d’activité confondu, 352 interventions relatives à la lutte contre le travail illégal ont été réalisées par les services de l’inspection du travail. 23 procès verbaux ont été dressés et communiqués aux Parquets.

S’agissant de la CGSS, sur l’année 2020 à La Réunion, dans un contexte de crise sanitaire, 272 actions contre la fraude aux cotisations sociales tous secteurs confondus, ont été menées, dont 85 ont conduit à des redressements pour un montant total de 2,9 millions d’euros.

La mise en œuvre de la solidarité financière des donneurs d’ordre

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

1.200 Pétrels de Barau échoués sur toute La Réunion

Durant ce mois d’avril, les Pétrels de Barau juvéniles prennent leur envol pour la première fois, tentant de rejoindre la mer pour aller se nourrir. Chaque année, nombre de ces oiseaux marins endémiques et protégés s’échouent avant d’atteindre le large. Cette année, le nombre d’échouages est beaucoup plus élevé que prévu.

APEBA : Une marche conviviale ce dimanche en faveur de la protection animale

L’association APEBA organise une randonnée familiale dans la forêt de l’Etang-Salé ce dimanche à partir de 9h, en présence de bénévoles, de partenaires, mais aussi de chiens à l’adoption. Un événement qui vise à « soutenir le combat contre la maltraitance et l’errance animales à la Réunion ».

« L’octroi de mer : c’est n’importe quoi ! » selon l’UCOR

L’Union des Consommateurs de La Réunion (UCOR) publie une lettre ouverte critiquant l’octroi de mer pour son impact sur le coût de la vie et exige sa suppression immédiate, ainsi que le financement des communes et de la région par l’État, pour protéger le pouvoir d’achat des Réunionnais.

L’explication derrière les boules de feu dans le ciel

Aux alentours de 5h30 ce matin, de nombreux Réunionnais scrutant le ciel ont pu apercevoir des points lumineux, décrites comme “des boules de feu” par les internautes qui ont diffusé les images de ces “OVNI”. Explications.