A l’origine, un mont-de-piété est un organisme de prêt sur gage, qui a pour mission de faciliter les prêts d’argent, notamment en faveur des plus démunis.
Le terme français vient de la mauvaise traduction en français de l’italien monte di pietà, « crédit de charité », de monte, «valeur, montant », et pietà, « pitié, charité ».
L’idée du mont-de-piété est née en 1462, quand un moine récollet italien, Barnabé de Terni, cherche un moyen de combattre l’usure et les taux d’intérêt abusifs (jusqu’à 130 %) pratiqués à l’époque. Il convainc les riches de la cité de Pérouse de constituer un fonds permettant de créer un établissement de prêts sur gages : le Monte di Pietà. Plusieurs frères mineurs prêchent à sa suite la création des monts-de-piété. Dix ans plus tard, le Monte dei Paschi di Siena est établi à Sienne avec le même objectif. Cet établissement propose alors un système de prêt sur gage à faible intérêt ou gratuit. Wikipédia.
En France, le 24 octobre 1918, un décret transforme les monts-de-piété en caisses de crédit municipal. Le mont-de-piété de Paris devient ainsi le Crédit municipal de Paris. Le changement de dénomination correspond au développement de ses activités bancaires parallèlement aux prêts sur gages.
Actuellement, il y a une situation bien plus grave que prévu et qui semble se détériorer à toute vitesse. La banque italienne Monte dei Paschi di Siena (BMPS), la troisième du pays, a besoin d’être recapitalisée à hauteur de 8,8 milliards d’euros, selon les nouveaux calculs de la Banque centrale européenne (BCE), annoncés lundi 26 décembre. Jusqu’à présent, les dirigeants de BMPS évoquaient un besoin de 5 milliards d’euros, affirmant disposer de quatre mois de trésorerie.
Sans aide, la plus vieille banque du monde, créée en 1472 à Sienne, risque donc de ne pas passer l’hiver. Jeudi 22 décembre déjà, le projet d’augmentation de capital de 5 milliards d’euros lancé sur les marchés n’a pas trouvé preneur. Tous ceux qui avaient regardé le dossier, comme le fonds souverain du Qatar, ont préféré jeté l’éponge. Aujourd’hui, l’action de BMPS est toujours suspendue à la Bourse de Milan, dans l’attente de précisions sur un plan de sauvetage.
La solution passe désormais par l’État italien qui va devoir mettre la main à la poche. Le 23 décembre, le gouvernement dirigé par Paolo Gentiloni a adopté en urgence un décret permettant d’activer un fonds public de 20 milliards d’euros pour voler au secours des banques en difficulté, qui avait été voté deux jours plus tôt par le Parlement.
Mais vis-à-vis de la Commission européenne, soucieuse du respect des règles de la concurrence, les autorités italiennes ne peuvent pas combler à elles toutes seules le besoin de fonds propres de BMPS.
D’autant que les pays de la zone euro se sont engagés à ce que les États ne mettent plus un sou dans les banques en difficulté, en laissant les actionnaires les renflouer. Le problème est que pour BMPS, on trouve parmi les créanciers 40 000 ménages italiens, qui ont acheté des obligations de la banque, sans connaître les risques encourus.
Selon la presse italienne, l’État pourrait injecter 6,5 milliards dans Monte dei Paschi di Siena, le reste étant souscrit par des investisseurs institutionnels de la péninsule, déjà créanciers. Le temps presse.
Source Jean-Claude Bourbon, la Croix.
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