Le rhum réunionnais est à l’honneur à Nantes et bientôt, peut être, partout en France. Tel est l’objectif de Cédric Charlette, Réunionnais et gérant de la cave Rhum et Cocktails, à Nantes. Sa cave à rhum est la plus grande de France avec ses 200m2 et connait un succès fulgurant puisque, depuis sa création l’année dernière, son activité a été multipliée par quatre.
Depuis son ouverture en juin 2013, le gérant assure qu’en « l’espace de deux mois la boutique est devenue réputée et a pris le l’ampleur ». Pourtant comme il l’explique, « il n’y a pas plus de demande que ça » en France. « Le Rhum Charrette seul est considéré comme mauvais par les métropolitains, mais il doit être mélangé » souligne-t-il. Tous ses rhums arrangés sont à base de Charette et il utilise des produits et beaucoup de fruits réunionnais ainsi que la vanille bourbon.
Fils d’agriculteurs, il insiste sur son désir de promouvoir les produits réunionnais qui sont, pour lui, mal valorisés. « Dans les salons on peut voir pleins d’Antillais mais peu de Réunionnais, or il faut montrer aussi cet autre visage de l’île, que la Réunion lé la quoi ! » assure-t-il.
Deux rhums récompensés
Cette valorisation locale a fait ses preuves puisqu’au concours général agricole 2014, deux rhums arrangés de sa cave ont remporté respectivement une médaille d’argent (Orange café) et 1 médaille de bronze (Vanille Réunion) et ce, très peu de temps après le début de l’aventure Rhum et Cocktails. Le savoir-faire et la tradition réunionnaise sont donc reconnus en métropole.
L’équipe est d’ailleurs 100% « péi » aussi puisque la branche Rhum Metiss de la cave, qui produit exclusivement des rhums arrangés, a « un noyau dur » d’employés réunionnais. Pour Cédric Charlette, Réunionnais lui-même, c’est un choix « stratégique » car « pour vendre du rhum, il était évident que ça allait être plus dur pour un Métropolitain ». D’après lui, « pour que ce soit vendeur, il faut que la personne ait aussi la culture qui va avec ». Une manière plus « légitime » et « crédible » à ses yeux de satisfaire le client.
« Les bateaux arrivaient ici »
Le hasard veut que l’emplacement où la boutique est installée, près de la mairie de Nantes, ait aussi un passé colonial. Comme le lui ont appris ses clients, Cédric explique qu’autrefois, le commerce du rhum se faisait aussi à Nantes. « Les bateaux arrivaient ici. Les clients ont tout de suite fait le rapprochement entre ma boutique et l’histoire » explique-t-il.
L’avenir, Cédric aimerait le voir chez lui, dans l’île. Ouvrir une boutique directement à La Réunion mais aussi fabriquer le rhum arrangé ici, sur place, un moindre coût pour une qualité supérieure et optimale et puis surtout… « une bonne excuse pour rentrer ».