Revenir à la rubrique : Courrier des lecteurs

La niche Maloya pour les domestiqués de notre culture

Beau dossier que celui du Quotidien du 15/10(F.Labache) consacré au Pôle Régional des Musiques actuelles. Cette structure associative est entièrement financée par la collectivité régionale (budget 1 million d’euros) et est gérée par une présidence composée de grands noms de la culture réunionnaise. Je pèse mes mots et mon ironie mais je ne peux m’empêcher […]

Ecrit par zinfos974 – le vendredi 16 octobre 2015 à 09H15

Beau dossier que celui du Quotidien du 15/10(F.Labache) consacré au Pôle Régional des Musiques actuelles.

Cette structure associative est entièrement financée par la collectivité régionale (budget 1 million d’euros) et est gérée par une présidence composée de grands noms de la culture réunionnaise.

Je pèse mes mots et mon ironie mais je ne peux m’empêcher de souligner des éléments qui m’ont personnellement choquée, citoyenne lambda et amateur-e de musique locale.

1/ Au PRMA, la vice présidence est portée par un festivalier connu, J. Galabert, patron incontestable du Sakifo, le festival lui même financé par la Région (après l’épisode de Orelsan de 2012 la Région s’est elle rattrapée auprès de J. Galabert avec cette présidence ?).

2/ Le dispositif Tournée Générale lancé par Kabardock et repris par le PRMA en 2012 est montré en exemple comme le système qui a vraiment impulsé les groupes locaux.

3/ Précisons que les productions des groupes bénéficiaires sont assez peu nombreuses : Hémisphère Sud, Radar et… tiens tiens… Sakifo Prod.

4/ Les lieux de concerts de tournée générale sont des bar-cafés de la place avec parmi eux des bars de l’ouest dont la gérance revenait à M Galabert.

5/ Enfin les tournée et dates soutenues par le PRMA concernent des groupes qui en majorité appartiennent à Sakifo Prod et sont signés sous le label Sakifo.

Faut avoir fait Sciences Po pour comprendre qu’il y a un VERITABLE problème de CONFLIT d’INTERET ?

Que Mr Galabert est à la fois JUGE et PARTIE ?

Comment peut il siéger à la commission de « professionnels locaux » qui attribuent les fonds du FRAM (Fonds régional d’aide à la mobilité) aux même groupes qu’il produit ?

Comment ces même groupes bénéficient de l’aide à l’export et de frais de mobilité quand ils sont parfois installés la moitié de l’année sur Paris ?

Il y a encore trop de « bad business » dans la culture à La Réunion.

Je n’ose prononcer le mot « profit » c’est contraire à nos aspirations pour la culture (lol) mais c’est bien ce terme qui convient et qui va dans les mêmes poches et non dans celles des artistes et du territoire !

Le débarquement sans manière d’Alain Courbis, directeur depuis l’ère « rouge » est d’ailleurs justifié par la tournure « économique » voulue pour le PRMA.

Économie après avoir balancé des millions pour des prunes…

Loin de moi l’idée d’être une naïve qui veut des mélodies d’arc en ciel mais encore un fois j’ai l’impression que notre dos « lé large ».

Une minorité de pseudo « éclaireurs » de notre culture se gavent et s’en iront bientôt en Afrique du Sud ouvrir des festivals de musique alors qu’ils ne savent pas distinguer un Do d’un Ré….

Accompagné des bounty qui veulent donner du cachet « vendable » à notre maloya quit à la travestir, soutenu par les copains coquins de certaines sphères qui en profitent pour caler les voyages officiels avec les tournées histoire de bat caré ensemble….

Et maintenant ils veulent faire du maloya du tourisme. Pourquoi pas un parc d’attraction du Maloya avec reconstitution des kabar dan’ fond de champs de cannes devant un public chinois ébahi par notre « culture » ? Et un package de tour opérator avec visite du chantier NRL et tour de l’île en bus ?

Hâte de voir qui sera le prochain directeur, nommé (après les Régionales?!!!!) de façon impartiale et sans connivences politiques ou de camarades, créole (devoir le préciser me dépite), issu de la filière de gestion culturelle, ayant une vision internationale et une connaissance profondes des politiques culturelles ?

Bref, je crois que notre musique de libération, le Maloya,s’est finalement encore faite avoir, que l’exploitation de la « niche » dont l’origine vient (sic) d’une exploitation humaine n’est pas terminée…tout ça me file un peu le blues…

Eloiz de St Pierre

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires