Extraits de l'interview du JIR :
La députée-maire de Saint-Paul n’a pas oublié l’épisode du 23 mars 1994 : le jour où des manifestantes de l’UFR, dont elle faisait partie, ont été tabassées par des nervis de l’ancien maire du Tampon. “Bouleversée” par ce souvenir, Huguette Bello tâcle Paul Vergès en rappelant “qu’il faut une morale dans les choix politiques”. Elle n’appelle pas à voter pour l’Alliance, mais souhaite la victoire de la gauche dimanche.
Quelle a été votre réaction en apprenant qu’André Thien-Ah-Koon rejoignait la liste de l’Alliance ?
Ça été un petit choc.
A ce point ?
Personne ne peut oublier ce qui s’est passé le 23 mars 1994. J’y étais.
Pour ceux qui l’ignorent. Que s’est-il passé ce jour-là ?
Les faits sont crus, d’une grande cruauté. Des femmes ont été victimes d’une violence inouïe. Et ceux qui ont perpétré cette violence l’ont affichée avec un cynisme extraordinaire. Nous étions une délégation de cent femmes de l’UFR, de l’association femmes actuelles, venues manifester pacifiquement devant la mairie contre des dessins obscènes sur les affiches de campagne de Mme Rose-Marie Degearier. En face, 400 personnes en tenue de combat nous attendaient. La manifestation a dégénéré quand nous avons progressé vers l’Eglise. Il y a eu des blessés, treize dont cinq graves. Des femmes ont été frappées, humiliées dans leur tête, blessées dans leur chair. On était révolté. La Réunion en entier a protesté. Tous les syndicats. Mgr Aubry a parlé de “morale politique”. J’ajoute aujourd’hui qu’il y a une morale dans les choix politiques. (Elle marque une pause, gagnée par l’émotion) Je suis bouleversée par le choix et le souvenir qui en découle. Personne ne peut oublier ce qui s’est passé ce jour-là. Personne. Rien ne peut gommer de tels faits.
Vous en voulez à Paul Vergès d’avoir fait appel à André Thien-Ah-Koon ?
Je n’ai pas du tout été associée à la composition de cette liste. Chacun sait ce qui s’est passé. A chaque liste d’assumer le passé de ses candidats. Mais nous, on ne peut pas oublier. Je suis présidente de l’UFR. J’ai une éthique. J’ai toujours travaillé pour que les hommes et les femmes de ce pays soient respectés. Je reste armée de la même conviction. Il doit y avoir une morale à la politique. Je fais appel à la mémoire des Réunionnais. Des journalistes ont été frappés. Mon fils a été traumatisé. Ça ne me laisse pas insensible de me souvenir que des camarades ont été battus. (Elle ressort les archives qui relatent l’affrontement) Je suis bouleversée. Et il n’y a pas que moi à l’être devant ces images. On peut pardonner, mais doit-on oublier ?
Clairement, vous ne cautionnez pas ce choix de l’Alliance.
Permettez ! Quand on voit que cette liste comporte un autre protagoniste de ce guet-apens, de ce déferlement de violence...
Vous parlez de Jacquet Hoarau (Ndlr : premier adjoint de Tak à l’époque) ?
Oui. (Lequel Jacquet Hoarau figure aujourd'hui en 8ème position sur sa liste, NDLR)
La députée-maire de Saint-Paul n’a pas oublié l’épisode du 23 mars 1994 : le jour où des manifestantes de l’UFR, dont elle faisait partie, ont été tabassées par des nervis de l’ancien maire du Tampon. “Bouleversée” par ce souvenir, Huguette Bello tâcle Paul Vergès en rappelant “qu’il faut une morale dans les choix politiques”. Elle n’appelle pas à voter pour l’Alliance, mais souhaite la victoire de la gauche dimanche.
Quelle a été votre réaction en apprenant qu’André Thien-Ah-Koon rejoignait la liste de l’Alliance ?
Ça été un petit choc.
A ce point ?
Personne ne peut oublier ce qui s’est passé le 23 mars 1994. J’y étais.
Pour ceux qui l’ignorent. Que s’est-il passé ce jour-là ?
Les faits sont crus, d’une grande cruauté. Des femmes ont été victimes d’une violence inouïe. Et ceux qui ont perpétré cette violence l’ont affichée avec un cynisme extraordinaire. Nous étions une délégation de cent femmes de l’UFR, de l’association femmes actuelles, venues manifester pacifiquement devant la mairie contre des dessins obscènes sur les affiches de campagne de Mme Rose-Marie Degearier. En face, 400 personnes en tenue de combat nous attendaient. La manifestation a dégénéré quand nous avons progressé vers l’Eglise. Il y a eu des blessés, treize dont cinq graves. Des femmes ont été frappées, humiliées dans leur tête, blessées dans leur chair. On était révolté. La Réunion en entier a protesté. Tous les syndicats. Mgr Aubry a parlé de “morale politique”. J’ajoute aujourd’hui qu’il y a une morale dans les choix politiques. (Elle marque une pause, gagnée par l’émotion) Je suis bouleversée par le choix et le souvenir qui en découle. Personne ne peut oublier ce qui s’est passé ce jour-là. Personne. Rien ne peut gommer de tels faits.
Vous en voulez à Paul Vergès d’avoir fait appel à André Thien-Ah-Koon ?
Je n’ai pas du tout été associée à la composition de cette liste. Chacun sait ce qui s’est passé. A chaque liste d’assumer le passé de ses candidats. Mais nous, on ne peut pas oublier. Je suis présidente de l’UFR. J’ai une éthique. J’ai toujours travaillé pour que les hommes et les femmes de ce pays soient respectés. Je reste armée de la même conviction. Il doit y avoir une morale à la politique. Je fais appel à la mémoire des Réunionnais. Des journalistes ont été frappés. Mon fils a été traumatisé. Ça ne me laisse pas insensible de me souvenir que des camarades ont été battus. (Elle ressort les archives qui relatent l’affrontement) Je suis bouleversée. Et il n’y a pas que moi à l’être devant ces images. On peut pardonner, mais doit-on oublier ?
Clairement, vous ne cautionnez pas ce choix de l’Alliance.
Permettez ! Quand on voit que cette liste comporte un autre protagoniste de ce guet-apens, de ce déferlement de violence...
Vous parlez de Jacquet Hoarau (Ndlr : premier adjoint de Tak à l’époque) ?
Oui. (Lequel Jacquet Hoarau figure aujourd'hui en 8ème position sur sa liste, NDLR)