L’UNICEF, dans son dernier rapport, indique que près de la moitié des adolescents français est en état de « souffrance psychologique ». Pire, près de trois sur dix ont déjà eu des pensées suicidaires. Cette enquête doit être remise ce mardi aux secrétaires d’État à la Famille, Laurence Rossignol, et à la Lutte contre l’exclusion, Ségolène Neuville.
Cette étude, menée par internet auprès de 11.232 enfants et adolescents français âgés de 6 à 18 ans, confirme les résultats de la précédente, à savoir que 17 % des enfants et adolescents consultés se trouvent en « situation de privation matérielle ».
Privation matérielle, mais également « faiblesse de liens » avec son entourage social, à savoir la famille, les amis ou encore l’école.
Ainsi, près de quatre enfants sur dix disent avoir des relations tendues avec leur mère (42,7%) ou leur père (41,7%). Une proportion non négligeable d’interrogés disent aussi ne pas se sentir valorisés par son père (23 % des 15 ans et plus), ou sa mère (11% des 15 ans et plus).
À l’école, plus de 45% des enfants sondés se disent vraiment angoissés de ne pas réussir assez bien à l’école. De plus, plus d’un tiers des enfants et adolescents disent avoir été harcelés ou ennuyés par des camarades.
Catherine Dolto, pédiatre et psychothérapeute, a indiqué au Monde qu’un trop grand nombre d’enfants « se sentent à la dérive dans le tournant de l’adolescence ». Ces derniers, pour cacher « une immense solitude, un désarroi qui étouffent insidieusement le désir de vivre », se tournent vers l’alcoolisme, la drogue ou pire, le suicide.
D’ailleurs, 28% des 12-18 ans ont avoué avoir eu l’idée de le faire, et 11% confient avoir déjà tenté l’expérience.
Sociologue et directeur de recherches au CNRS, Serge Paugam affirme d’ailleurs que « le harcèlement sur les réseaux sociaux joue un rôle crucial ans le passage à l’acte, multipliant les risques par trois ».