Concilier intérêt économique et préservation écologique. C’est en ces termes que Nicolas Hulot a schématisé hier lors d’une sortie au large de Saint-Gilles tout ce que La Réunion avait à y gagner en engageant « des mesures strictes » dans l’observation des cétacés.
C’est dans cet esprit qu’a été imaginé le label « Observation certifiée responsable des cétacés » en 2013 et qui a été présenté au défenseur de la nature. Si Nicolas Hulot a convenu qu’il s’agissait d’une initiative louable, son expérience de globe-trotter l’amène à redoubler de mises en garde à l’adresse des acteurs réunionnais.
« Les baleines, en venant ici, nous font une marque de confiance parce que vous n’êtes pas sans imaginer tout ce qu’il leur a fallu comme effort pour rejoindre ces eaux chaudes pour mettre bas. Elles viennent chercher ici une forme de sérénité. Il faut donc que cette confiance qu’elles nous font en venant ici ne soit en aucun cas brisée parce qu’elles pourraient rapidement décider d’aller ailleurs », a-t-il prévenu.
L’activité touristique qui ne cesse de croître autour de leur observation n’est cependant « pas incompatible » selon lui, « à partir du moment où l’on met des règles strictes ». Un message aussi envoyé au préfet et à la sous-préfète de Saint-Paul, conseillers régionaux et municipaux de Saint-Paul présents sur le pont du Grand bleu.
Un nouveau label « patrimoine mondial » à décrocher
L’association Globice, en contact permanent sur cette problématique, a pu rassurer l’invité de marque. « On voit qu’en terme de fréquentation depuis 2008, il n’y a pas eu de désertion du site par les baleines à bosse », rassure Laurent Mouysset de Globice. Par contre, la difficulté réside selon lui à « évaluer l’impact de l’observation sur les cétacés puisque quand on va essayer de les observer en mer, nous sommes déjà sur un bateau. Il y a donc un dérangement qui est induit », explique-t-il. La communauté des protecteurs émet d’ailleurs l’idée de la création de plages horaires de « quiétude » dans la journée où toute approche serait interdite. Une idée qui suit son cours.
Des idées pour valoriser cet atout, La Réunion n’en manque d’ailleurs pas puisque l’obtention du label patrimoine mondial pour « la route des baleines » lancée dans le cadre des Iles Vanille figure comme la prochaine étape des acteurs touristiques inter-îles.