« M. le procureur général, avez-vous des enfants ? Vous êtes-vous imaginé pouvoir en prendre l’un d’eux ? Vous êtes-vous déjà imaginé la douleur d’un parent lorsqu’un enfant est arraché à sa vie ? ». C’est avec ces mots forts que Delphine Caizergues s’adresse au procureur général dans une vidéo publiée sur la page Facebook « Retrouvons Mat » mercredi 7 octobre.
Ce jour-là, la mère du gendarme disparu lors d’une randonnée à Mafate découvrait les réquisitions du magistrat lors de l’examen de la Chambre d’instruction de la cour d’appel de Saint-Denis la veille. Durant l’audience, celui-ci a demandé à la Chambre de suivre le juge d’instruction qui refuse plusieurs demandes de la famille.
Celle-ci souhaite qu’une société spécialisée aille vérifier la zone suspectée, comme l’a demandé le Service central de renseignement criminel (SCRC), une cellule spéciale d’enquêteurs qui aide à la décision dans le domaine criminel, que
le procureur chargé de l’enquête avait sollicité pour son rapport. Elle affirme avoir eu la garantie que la société pouvait assurer cette mission à un prix abordable.
« S’il s’y trouve, nous pourrons envisager de faire notre deuil, nous pourrons accepter l’idée que son décès soit dû à une chute accidentelle. Mais si Mathieu ne s’y trouve pas, et c’est ce que nous pensons qui peut déranger certains, cela indiquera que Mathieu, qui ne répond plus de trois ans, est sorti du cirque comme nous le pensons. Malgré les dires du maître-chien. Et qu’il s’est passé autre chose à la sortie. Quelque chose de criminel. Ce qui relancerait totalement l’enquête », indique la mère de Mathieu Caizergues.
Delphine Caizergues demande également une nouvelle analyse des données du téléphone de son fils auprès de l’opérateur, ainsi qu’un nouvel interrogatoire du maître-chien.
Il faudra attendre jusqu’au 27 octobre pour savoir si les mots de la mère de famille auront été plus fort que ceux du procureur général auprès de la chambre d’instruction de la cour d’appel.