La Saiper (Syndicat Alternatif des Instituteurs et Professeurs des Ecoles de La Réunion) a débuté la manifestation de son côté au jardin de l’Etat. Entourée des forces de police, la vingtaine de manifestants s’est rendue en cortège à la Préfecture. Au delà des retraites, c’est une série de points précis qui les inquiète et demeure « une atteinte à l’économie de La Réunion, et à ses fonctionnaires. On arrive à trouver de l’argent dans les caisses pour sauver les banques mais on paralyse d’autres secteur« , dénonce Cécile Cheze, secrétaire générale de la SAIPER-PAS974.
Avec leurs revendications contre les propos de Xavier Darcos sur les professeurs de maternelle, la suppression de 6000 postes d’enseignants en primaire en 2009, la suppression des remplaçants pour favoriser des emplois précaires et sans garantie sociale ou encore la mise en place de l’EPEP (Etablissement Public d’Enseignement Primaire), la SAIPER et quelques employés de l’éducation nationale ont rejoint les autres syndicats devant la Préfecture.
Les banderoles s’élèvent: « Darcos la couche Bac+fuite », « Sarko, Fillon, vous n’aurez pas la peau de l’éducation » ou encore « Kolère ». Aux alentours de 11 heures, chaque porte-parole des syndicats présents a pris le micro. Patrick Corré de la SGPEN-CGTR a rappelé combien « i[le gouvernement nous méprise et essaie de monter les catégories socio-professionnelles les unes contre les autres: les fonctionnaires territoriaux contre les fonctionnaires d’Etat, et les fonctionnaires d’Etat contre le privé]i ». Selon le porte-parole de l’UNSA, Eric Chavriacouty, « i[il s’agit purement et simplement, à terme, de la suppression de l’ITR, Indemnité Temporaire de Retraite]i », complétée par la suite par Eric Marguerite, le porte-parole de Force Ouvrière qui a félicité les présents « i[vous êtes courageux. Vous ne voulez pas de cette réforme. Désormais, c’est agir ou périr]i ».
Christian Picard de la FSU a introduit son discours en rappelant combien il est important de se mobiliser, déçu de ne pas avoir vu plus de manifestants: « i[ce qui sont là, il faut continuer et dire aux camarades qu’il faut se mobiliser. Il y a un an, Yves Jego nous avait dit que nous faisions peur à la population alors qu’il n’était pas question de toucher à l’ITR. Voilà où on en est. De manière générale, c’est un politique de paupérisation des salariés]i ».
Pendant que certains terminent d’écouter les paroles des syndicalistes, d’autres bloquent le passage du barachois. A tel point que les forces de l’ordre ont été forcées pendant environ 45 minutes de mettre en place un plan de circulation provisoire. Les automobilistes venant de l’ouest ont dû bifurquer vers la rue du parking de la République. Ceux provenant de l’Est ont dû remonter par la rue de Paris. Seuls les camions ont pû passer normalement par le Barachois, mais à intervalles. La circulation a été rétablie aux alentours de midi. Une délégation a été reçue dans les locaux de la Préfecture, par le directeur de cabinet à 12 heures 30. Bilan: « rien de nouveau, le directeur de cabinet a pris acte de nos revendications » nous a révélé Christian Picard, membre de l’intersyndicale. Les syndicats se réunissent demain matin à 10 heures pour décider des suites du mouvement.