Le sort de l’ex-médiathèque Cimendef est scellé. Le coup de grâce sera donné ce mardi en commission permanente de la Région.
Prenant les devants, la mairie de Saint-Paul a mobilisé ses élus ce lundi pour tenter de démontrer que les caisses de la mairie, et donc les contribuables saint-paulois, sortent gagnants au change. Explications.
« Il faut dire quelques vérités. Le coût de fonctionnement de cet équipement n’a pas été maîtrisé. Il aurait été de 14 millions sur 5 ans, soit 2,8 millions par an. Et sur 7 ans, le coût du même bâtiment ! », intervient Geneviève Sévagamy, 4ème adjointe à la Culture.
Le deal semble donc satisfaire les deux collectivités. « La Région obtient la réalisation d’un conservatoire de région dans un délai raccourci. La mairie aura un bâtiment à rang régional sur son territoire, bien placé entre Le Port/Possession et Saint-Leu, qui permettra à tous les Saint-Paulois, à tous les habitants de l’ouest, de bénéficier de cet équipement culturel », indique Olivier Saunier, 9ème adjoint à l’Aménagement du territoire.
Après les murs, restait à remplir le vaisseau de 5 étages. Les coûts prévisionnels de l’équipement de la médiathèque étaient « évalués à 5,4 millions d’euros dont 1 million avait d’ores et déjà été investi avant notre arrivée, un an avant la livraison du bâtiment. Faute d’entrepôts pour les stocker dans de bonnes conditions, ils se détériorent ». Pire, de nombreux ouvrages auraient tout simplement disparu en raison, selon la mairie, du manque de surveillance à l’Espace Leconte de Lisle, toujours avant leur arrivée aux commandes.
Alors que la Région trouve son compte dans l’implantation d’un Conservatoire dans l’ouest, véritable arlésienne depuis 14 ans, la mairie se réjouit aussi de céder ce qu’elle avait considéré, dès la campagne 2014, comme un cadeau empoisonné pour les finances de la ville.
Deux médiathèques de proximité
Des 14 millions sur 5 ans en fonctionnement, la mairie compte les traduire en réhabilitation et en nouveaux équipements de proximité, « un engagement de campagne. Il n’y a pas de coup de Trafalgar« , rappelle Olivier Saunier.
Ainsi, deux médiathèques nouvelles « à taille humaine » seront créées à la Saline et à la Plaine. Les quatre existantes du Guillaume, de Bois de Nèfles, de Saint-Gilles les Bains et de Plateau Caillou seront rénovées. Le coût : 14 millions en investissements. En fonctionnement, une médiathèque de 800m2 revient à 360.000 euros par an, évaluent les services techniques. La mairie a donc fait le choix de ventiler ses dépenses sur tout son territoire. « On assumera donc deux nouvelles charges de fonctionnement pour les deux nouvelles médiathèques« , résume Olivier Saunier. Toutes les autres dépenses concernent donc des charges existantes.
Ces nouveaux équipements et ceux réaménagés se feront « à l’échelle de la mandature », sans plus de précision. Quant à la médiathèque devenue conservatoire, sa livraison prévue en février dernier devrait finalement l’être en avril. Juste une question de menus travaux habituels à toute fin de chantier, concèdent les services techniques. Son usage n’interviendrait pas avant un délai incompressible d’un an.
Ce mardi, devant la Région, le collectif Cimendef ne baisse pas les bras puisqu’il appelle de nouveau au rassemblement. A l’intérieur de la pyramide inversée, la commission permanente se réunira avec pour ordre du jour l’acquisition de la médiathèque.
