À partir de l’année prochaine, la déclaration fiscale dématérialisée pour les revenus de plus de 40.000 euros sera obligatoire. « Sur le fond, nous ne sommes pas opposés à une telle mesure mais là où nous ne sommes pas d’accord, c’est sur le caractère obligatoire de la déclaration par internet », explique le secrétaire départemental Pierrick Ollivier. Selon lui, la déclaration deviendra très rapidement obligatoire pour tous, alors que certains ont besoin d’assistance ou n’ont pas accès à internet.
« Il y a une réelle dégradation globale de l’offre de service public »
La CGTR Finances dénonce aussi l’effectif insuffisant d’agents d’accueil. « En métropole, le ration est d’un agent pour 500 habitants. À la Réunion, il est d’un pour mille. » Malgré les efforts fournis depuis 2014, Pierrick Ollivier estime « être loin du compte ». Ce n’est pas la création de structures sans cesse plus grandes sur toute l’île qui améliorent la situation selon lui. « Ce sont des usines. On est obligé de recevoir les gens dans des conditions inhumaines. Ils attendent souvent dehors pendant des heures. Il y a une réelle dégradation globale de l’offre de service public ». Face à 90.000 contribuables se déplaçant chaque année pour l’impôt sur le revenu, seule une centaine d’agents peuvent les accueillir.
« Le seul objectif est la suppression d’emplois »
La CGTR Finances se positionne également contre le prélèvement de l’impôt sur le revenu à la source. « Ce procédé ne facilitera pas le paiement des impôts. Il faudra tout de même produire une déclaration avec le mode de calcul actuel. On risque donc des démarches administratives plus lourdes et des fraudes plus importantes » explique Pierrick Ollivier. « Le seul objectif de toutes ces réformes n’est pas la justice fiscale, mais bien la suppression d’emplois. »
Le dernier point abordé par la CGTR Finances publiques concerne la fraude fiscale et l’augmentation des impôts locaux. La fraude est évaluée à la Réunion à 500 millions d’euros par an. « Quand on observe la fraude fiscale caractérisée et d’un autre côté les baisses de dotations de l’Etat qui font augmenter la fiscalité locale, il est difficile de croire à une justice sociale » conclut Pierrick Ollivier.