Mais au terme de deux ans d’existence, la Cité des Dirigeants s’écroule. La SCIC et ses deux dirigeants sont poursuivis pour escroquerie. Gérald Maillot, président de la CINOR, est alors suspecté de « détournement de biens d’un dépôt public », Joel Périgaud, son directeur de cabinet, de « complicité ». Michel Fontaine, président de la CIVIS, de « négligence du dépositaire ayant permis un détournement de biens publics ».
L’association anti-corruption AntiCor s’était portée partie civile dans ce procès – qui s’est joué en février dernier après deux renvois – mais aussi la SCIC, la CIVIS et la CINOR. « La CIVIS a été trompée. Elle espérait de nouvelles filières et des emplois. Mais ce n’était qu’une galère », a déploré Me Françoise Boyer Roze, conseil de la collectivité sudiste. Pour Me Alain Rapady, conseil de la CINOR, « l’appât du gain a semblé prendre le pas sur la raison dans cette affaire ».
« C’est un lit de mensonges »
A la barre, Gérard Maillot et Michel Fontaine s’étaient posés en victimes. « Les dossiers sont validés par les services administratifs avant d’être proposés au vote », avait notamment tenté de se dédouaner Michel Fontaine.
« Faire croire qu’on ne connaît rien d’une société dans laquelle on investit, c’est fou ! C’est un lit de mensonges », avait rétorqué Christophe Di Donato. L’ancien président de la holding GBO, qui comprenant un cabinet d’influence, des activités de coaching et de formation, avait perçu 346.000 euros en 20 mois.
Six mois de prison avec sursis et 10.000 euros d’amende pour Christophe Di Donato
Ce 8 avril, le tribunal correctionnel de Saint-Denis a condamné Christophe Di Donato à 6 mois de prison avec sursis et 10.000 euros d’amende. Il est de plus condamné à rembourser 19.538 euros, ce qui correspond à la somme de l’abus de bien social pour la formation qu’il a suivie aux frais de la société. Il est relaxé pour le reste des poursuites.
Gérald Maillot et Michel Fontaine sont relaxés. Il en est de même pour Joël Périgaud, le directeur de cabinet à la CINOR, et Arnaud Cottereau.
Les demandes de constitution de partie civile de la CINOR, de la CIVIS et de l’association Anticor sont déclarés irrecevables puisque la SCIC est également relaxée.
Le 25 février, à l’issue d’une journée d’un procès marathon qui s’était terminée à 22H30, le parquet avait requis 4 ans de prison avec sursis probatoire, l’interdiction de gérer et la saisie de ses avoirs à l’encontre de Christophe Di Donato. Des avoirs qui représentent 123.000 euros.
Pour Gérald Maillot, 3 ans de prison avec sursis, une interdiction d’exercer dans la fonction publique, et une inéligibilité de 5 ans avaient été requis.
Pour Michel Fontaine, 2 ans de prison avec sursis, 5 ans d’inéligibilité et d’interdiction d’exercer dans la fonction publique, avaient été réclamés par le parquet.
Pour Joël Perigaud et Arnaud Cottereau, 1 an de prison avec sursis et une interdiction de gérer pendant 5 ans avaient été requis.
L’avocat de Christophe Di Donato s’exprime suite au délibéré : « Nous sommes satisfaits de cette décision qui a relaxé mon client pour les infractions les plus graves et qui l’a reconnu coupable pour des faits qui relèvent plutôt de la négligence. »
Ce vendredi soir, la procureure de St-Denis, Véronique Denizot, annonce qu’elle interjette appel de la décision rendue en début de matinée.