Loin des clichés d’une jeunesse qui succombe à la violence pour obtenir des ti’contrats, une poignée de jeunes se structure pour opposer son droit de regard aux réponses apportées par l’Etat et les collectivités.
« L’Union grandit, ça prend forme », se réjouit Didier Vaïtilingom, l’un des porte-paroles de l’Union de la jeunesse résistante réunionnaise, tout nouveau mouvement qui vient en réponse aux derniers épisodes sociaux, mais cette fois-ci d’une manière qui se veut plus constructive que la destruction de biens.
« A ceux qui pensaient qu’on était là pour casser, notre objectif est déjà de tendre la main aux collectivités », répond Didier Vaïtilingom. « Certaines d’entre elles ont répondu mais dans le même temps on continue de se structurer. Les gens continuent d’affluer vers notre mouvement », explique-t-il.
« Nous ne visons pas une collectivité en particulier »
L’Union de la jeunesse résistante réunionnaise déploiera bientôt au moins trois à quatre représentants aux quatre points cardinaux de la Réunion. Le message de la toute jeune plateforme associative s’orientera vers la gestion électoraliste des contrats aidés par les élus. La première des « exigences » du mouvement tient au clientélisme. « Il faut en finir avec le clientélisme », juge l’Union qui dit malgré tout « ne pas croire » à une réponse apportée « dans le secteur non marchand ». Même si, dans l’urgence, une meilleure répartition des contrats via une « instance collégiale » est évoquée.
Une vision qui semble rejoindre celle de certains manifestants de Saint-Louis qui, il y a deux semaines, avaient plutôt axé leur manifestation sur l’obtention d’emplois au sein de la zone industrielle que sur l’obtention de contrats provenant de la mairie.
Didier Vaïtilingom appuie l’idée de la création d’un « fonds d’investissement régional pour aider, par exemple, à l’installation les porteurs de projet ». « Nous ne visons pas une collectivité en particulier. Même si le Conseil régional est compétent dans ce domaine, le Département pourrait tout aussi bien se saisir de sa clause générale de compétences », explique-t-il.
L’Union de la jeunesse résistante réunionnaise promet d’« exiger » ce mercredi. Mais pas question ici d’effrayer les autorités. Le mouvement a décidé de rencontrer ses interlocuteurs (maires, parlementaires, Préfecture, monde économique) dans un rapport de confiance. « Nous irons à leur rencontre dans des délégations constituées au plus de quatre représentants », rassure le porte-parole.