Cette journée du 19 mars est celle du souvenir et du recueillement à la mémoire des centaines de milliers de victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc. Ce matin à Plateau-Caillou, les drapeaux claquaient sous les bourrasques.
Lors de la cérémonie, les anciens combattants Saint-Paulois étaient entourés du sous-préfet de Saint-Paul Frédéric Carre, du maire Joseph Sinimalé, mais aussi des enfants du conseil municipal des enfants de Saint-Paul.
Le chef de section des anciens combattants de Saint-Paul, Jude Baret, a tout d’abord procédé à l’appel aux morts de La Réunion, accompagné de deux enfants du conseil municipal des enfants. Les noms des morts de chacune des villes de l’île étaient scandés par Jude Baret, et ponctués de « mort pour la France » répétés par les deux enfants, visiblement émus. Jude Baret a évoqué les plaies encore ouvertes d’une « guerre au feu mal éteint ». « Toutes les guerres sont cruelles, particulièrement celles qui cachent leur nom », a-t-il conclu.
Joseph Sinimalé et Frédéric Carre ont, dans leurs discours, eux aussi insisté sur le caractère particulier de la guerre d’Algérie, « une guerre qui ne disait pas son nom », mais aussi sur la nécessité de se souvenir, pour construire un avenir apaisé, et des « liens d’amitié et de fraternité entre la France et l’Algérie ».
Interrogé sur le fait que cette journée de souvenir corresponde à celle de l’anniversaire de la départementalisation, le sous-préfet Frédéric Carre a jugé la coïncidence heureuse. Faisant référence au mauvais accueil que la France a infligé aux Harkis et aux Français d’Algérie, Frédéric Carre a en effet souligné que le souvenir de la guerre d’Algérie, guerre coloniale, et celui de la départementalisation de La Réunion correspondent à la nécessité de respecter les spécificités de l’histoire de La Réunion, afin de perpétuer le précaire équilibre du « vivre-ensemble » réunionnais.