Après les élections municipales en 2020, les élections départementales et régionales seront les seconds scrutins à être reportés en raison de la crise de la Covid-19.
Le projet de loi actant ce report avait été présenté le 21 décembre dernier en conseil des ministres et reprend les principales préconisations [du rapport remis par Jean-Louis Debré au Premier ministre Jean Castex]urlblank:https://www.vie-publique.fr/rapport/277160-quelle-date-et-organisation-pour-elections-regionales-et-departementales . Début 2021, le texte atterrira sur les bancs du Sénat où il sera examiné en première lecture avant de prendre la navette parlementaire direction l’Assemblée nationale.
S’il estime avec ces reports que les scrutins départementaux et régionaux pourront être organisés dans le respect d’un protocole sanitaire strict, Jean-Louis Debré prévient « que la sincérité des scrutins suppose que la campagne qui les précède se tienne, pour quelques mois, en dehors d’une loi d’état d’urgence sanitaire ».
Fallait-il dissocier les deux élections ?
Si le choix du mois de juin n’est pas encore définitif en raison de l’évolution de la situation sanitaire, on sait tout de même que ces élections devraient se tenir, si elles ont effectivement lieu en juin prochain, les 13 et 20 juin ou les 20 et 27 juin. La date de convocation des électeurs sera quant à elle fixée par décret au plus tard six semaines avant le scrutin.
Mais avant, un nouveau point d’étape sera fait à la fin du premier trimestre. Le Conseil scientifique doit en effet rendre au gouvernement un nouveau rapport sur la possibilité de maintenir ou pas les dates retenues en juin.
Si une partie des élus et de la population salue le report de ces deux scrutins, d’autres en revanche estiment qu’il aurait été plus sage de dissocier les deux élections. Tout d’abord en terme d’organisation : certains maires ont déjà la tête dans le guidon notamment sur l’aménagement des bureaux de vote, « qu’il va falloir doubler », comme le nombre d’assesseurs, de présidents sans compter les autres moyens humains et matériels.
Un maire du sud de l’île : « 1 + 1 en politique ne font pas 2 »
Dans des grosses communes comme Saint-Paul ou Saint-Denis, qui comptent plus d’une centaine de bureaux, le doublement de ces derniers pourraient également donner du fil à retordre aux assesseurs chargés du décompte des bulletins, en plus du respect du protocole sanitaire si la situation ne s’améliore pas d’ici là.
D’autres maires estiment également que la tenue des départementales et des régionales pourrait créer de la confusion chez les électeurs. S’il est vrai que se déplacer une seule fois pour le vote de plusieurs scrutins est moins contraignant pour les électeurs, ces derniers pourraient être tentés de lier les deux scrutins. D’où la crainte d’une certaine confusion pour pas mal d’élus. « Si la gauche ou la droite remporte les départementales, il serait logique que le ou la candidate de la même famille politique remporte les régionales et vice-versa. Les électeurs trouveront peut-être leur compte en terme de logistique mais pourraient s’y perdre sur le plan politique en ne dissociant pas les enjeux des deux scrutins », nous livre un maire du Sud.
Une analyse logique mais comme le reconnaît également ce dernier, « 1 + 1 en politique ne font pas 2 ».