Les Mahorais vont connaître bon nombre de changements dans leurs institutions mais aussi dans leurs mœurs. Finie l’indépendance financière et sociale mais aussi finie la polygamie. Les femmes de l’île aux parfums espèrent ainsi une amélioration de leurs conditions.
Jusqu’à présent le mariage d’un homme avec plusieurs femmes était toléré. Pour beaucoup de Mahoraises, la départementalisation peut être le début de la fin de la polygamie considérée comme une forme de maltraitance par certaines. Notamment par celles qui n’ont pas eu le choix et qui ont dû accepter, parfois à contre-cœur, de « cohabiter » avec d’autres femmes.
Statut social
Dans un couple, à Mayotte, la femme n’a pas « droit de regard » sur la gestion de l’argent des ménages. Dans le meilleur des cas aujourd’hui, elles partagent leurs comptes avec celui de leur mari. La départementalisation va leur permettre avec les prestations sociales d’avoir un « statut » dans le couple.
Les femmes mahoraises pourront donc désormais être l’unique épouse de leur mari, disposer d’un compte en banque, choisir ou non de porter le voile, planifier les naissances ou encore avoir droit aux prestations sociales (RMI, allocation familiales… )
Avec la départementalisation, les Mahorais accéderont effectivement à des droits mais aussi à des devoirs. Les impôts inquiètent particulièrement les hommes polygames puisque beaucoup d’entre eux louent parfois 4 maisons.
La femme aura certes sa place dans le couple avec l’interdiction de la polygamie, mais malgré l’instauration de la nouvelle législation française, beaucoup de Mahoraises risquent de continuer à devoir tolérer la présence d’autres épouses, probablement de façon plus discrète.
Vu du côté masculin, certains jouent l’incompréhension: « Quelle différence entre avoir plusieurs femmes légales et au grand jour comme nous le vivons à Mayotte et avoir plusieurs maitresses dissimulées comme rle font de nombreux hommes à la Réunion? » Voilà une remarque qui va faire débat…