Alors que la filière canne-sucre va devoir faire face à la libéralisation du marché européen du sucre en 2017, l’IEDOM* a publié une note visant à mieux comprendre le poids de cette filière et son fonctionnement dans le département, ainsi que dans son environnement européen et international.
Il ressort tout d’abord de cette étude que la canne est au coeur du modèle économique agricole réunionnais. En 2015, ce sont ainsi 3 084 exploitations qui ont livré leurs cannes aux usines sucrières, soit 39 % du nombre total d’exploitations agricoles dans l’île. Des exploitations se caractérisant par leur faible dimension moyenne (7,6 ha) et leur nature familiale.
3,4 % du chiffre d’affaires de l’économie marchande
Par ailleurs, la culture de la canne couvre 57 % de la surface agricole utilisée (24 336 hectares) et joue un rôle important au sein de l’économie agricole réunionnaise en ce qu’elle sécurise le revenu des agriculteurs par sa vente à prix garanti et la grande facilité d’adaptation aux contraintes climatiques.
Toutefois, si la filière canne-sucre occupe une place importante dans le paysage agricole et industriel réunionnais, son poids dans l’économie globale reste modéré, souligne l’IEDOM. A titre d’exemple, le chiffre d’affaires est estimé à 630 millions d’euros en 2011, soit 3,4 % du chiffre d’affaires de l’économie marchande pour cette même année. La filière présente aussi un bilan mesuré en termes d’emploi, avec un peu moins de 6000 emplois directs à temps plein (en 2013), et, en globalité, 11.500 personnes qui travaillent pour cette filière.
Mais parallèlement, la filière est le premier secteur exportateur de l’île, rappelle l’IEDOM, alors que la moitié du sucre exporté est destiné à être raffiné.
Une dépendance envers les décideurs publics amenée à s’accroître
Avec la réforme dont la date est fixée au 1er octobre 2017, qui prévoit la fin des quotas et des prix de référence, la filière va voir sa dépendance envers les décideurs publics s’accroître ces prochaines années, précise l’IEDOM. L’État français va d’ailleurs allouer une aide complémentaire de 38 millions d’euros aux industriels des DOM, « afin d’assurer des débouchés au sucre destiné à être raffiné, et à peser politiquement dans les négociations des futurs accords commerciaux entre l’UE et des pays producteurs de sucre (Brésil, Inde et Australie) pour les exclure du marché européen des sucres spéciaux ».
Pour finir l’IEDOM indique que les mouvements de prix du sucre et leur volatilité ne devraient pas avoir de conséquences à court terme sur le prix de la matière première.
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*Institut d’émission des départements d’outre-mer, L’IEDOM assure le rôle de banque centrale dans les cinq départements d’outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion, Mayotte), ainsi que dans les collectivités de Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint Barthélemy et Saint-Martin, dont la monnaie est l’euro