L’affaire, qui fait polémique, a été révélée par le Canard Enchaîné. Selon le journal, Pénélope FiIllon, l’épouse de François Fillon, a été rémunérée pendant huit ans comme attachée parlementaire. Un travail qui lui aurait permis d’empocher « 500.000 euros brut ».
Ainsi, de 1998 à 2002 le Canard explique qu’elle était payée en tant qu’attachée parlementaire de son mari, député de la Sarthe, sur l’enveloppe réservée aux députés et aux sénateurs. Ensuite, après l’entrée de François Fillon au gouvernement, en 2002, elle est devenue collaboratrice de Marc Joulaud, le suppléant de son époux. C’est à cette période qu’elle aurait été le mieux rémunérée, avec un salaire allant de 6 900 à 7 900 euros mensuels. Puis, en 2012, elle est de nouveau rémunérée « pendant six mois au moins », quand son mari devient député de Paris.
Si employer son conjoint n’est pas illégal, depuis l’adoption de la loi sur la transparence, en 2013, les parlementaires sont tenus de dévoiler l’identité de leurs collaborateurs. Or, personne ne semblerait se souvenir de sa présence à l’Assemblée. « Mme Fillon n’a jamais dit qu’elle travaillait, elle s’est toujours présentée comme une femme au foyer », affirme Hervé Liffran, journaliste au Canard Enchaîné. « Je ne la connaissais que comme femme de ministre », a notamment témoigné l’ancienne assistante du suppléant de François Fillon.
La problématique serait la même à La Revue des Deux Mondes, propriété de Marc Ladreit de Lacharrière, un ami de M. Fillon, où Pénélope Fillon a été employée de mai 2012 à décembre 2013, avec environ 5 000 euros brut par mois. Le directeur, Michel Crépu, a indiqué ne l’avoir jamais vue dans les bureaux et qu’il n’y avait « pas la moindre trace de ce qui pourrait ressembler à un travail de conseiller littéraire », même si elle aurait signé « deux ou trois notes de lecture ».
L’entourage du candidat à la présidentielle s’est insurgé de cette polémique, arguant que Pénélope Fillon « a toujours travaillé, dans l’ombre car ce n’est pas son style de se mettre en avant » et affirmant que Michel Crépu était « mal renseigné ».
