
Employée dans un restaurant du Port réputé, Marie-Yolaine M’Némosyne, 54 ans, mère de huit enfants, dont trois sont toujours sous son toit, a un salaire de serveuse. Avant l’an 2 000, son aide au logement conséquent pour un loyer de 214 euros, des allocations familiales intéressantes et un salaire de serveuse, permettaient à la famille M’Némosyne de s'en sortir.
Mais le départ des enfants majeurs, le passage à l’euro en l’an 2 000 et l’application des 35 heures en 2002, ont réduit les entrées d’argent.
C’est d’ailleurs à partir de 2002 que la famille M’Némosyne a cessé de payer “le reste de loyer, c’est-à-dire sa part à elle. A la Société immobilière de La Réunion, nous sommes chargés d’informer la Caisse d’allocations familiales de cette situation”, explique Bernard Hoarau, responsable de la Communication à la SIDR.
De manière automatique, la CAF bloque le versement de l’aide au logement à la SIDR. “Nous avons tenté plusieurs médiations à la SIDR, notre conseilleur social a tenté de multiples actions. En vain”.
Un premier avis d’expulsion à l’encontre de la famille M’Némosyne est prononcé en 2004. Elle n’a pas abouti. Celle confirmée par la sous-préfecture de Saint-Paul, et à laquelle la police du Port prêtera main forte en cas de besoin, semble irréversible.
“A ce jour, la famille M’Némosyne doit 45 mois de loyer à la SIDR”. Cette somme, c’est-à-dire 9 900 euros, il est vrai, intègre son aide au logement.
Dans notre précédent article, nous avions écrit : “Ce qu’il y a à faire pour débloquer cette situation ne dépend nullement de Marie-Yolaine M’Némosyne, 54 ans, et illettrée, mais du bon vouloir d’un(e) employé(e) de la CAF et de la SIDR”. C’est vrai dans l'esprit, mais la CAF et la SIDR sont dans leur bon droit.
C’est vrai aussi que la SIDR doit faire face à cette situation depuis six ans.
C’est vrai enfin que Marie-Yolaine M’Némosyne, empêtrée dans ses soucis quotidiens et un travail très prenant, n’a pas collaboré comme elle aurait dû le faire avec les professionnels de la SIDR et les travailleurs sociaux de l’Ouest.
Aussi, aujourd’hui, même si elle parvenait à payer les 45 mois de loyer, réclamés par la SIDR, il y a peu de chance que l’avis d’expulsion ne soit pas exécuté.
Paradoxe. Si ce sont les forces de l’ordre qui procèdent à son déménagement à la fin de ce mois, la famille M’Némosyne devra payer 3 000 eurossupplémentaires pour les frais de déménagement.
Cette descente aux enfers pour Marie-Yolaine M’Némosyne qui se retrouverait dans un centre d’hébergement à partir du 1er octobre, pourrait avoir comme épilogue le placement en famille d’accueil de ses enfants mineurs.
Car, la famille M’Némosyne aura sans doute beaucoup de mal à trouver un loyer aussi modéré (214 euros pour un T4) que celui qu’elle avait à la SIDR
Certaines petites négligences ont parfois des conséquences dramatiques et irréversibles.
Ainsi, va la vie…
Mais le départ des enfants majeurs, le passage à l’euro en l’an 2 000 et l’application des 35 heures en 2002, ont réduit les entrées d’argent.
C’est d’ailleurs à partir de 2002 que la famille M’Némosyne a cessé de payer “le reste de loyer, c’est-à-dire sa part à elle. A la Société immobilière de La Réunion, nous sommes chargés d’informer la Caisse d’allocations familiales de cette situation”, explique Bernard Hoarau, responsable de la Communication à la SIDR.
De manière automatique, la CAF bloque le versement de l’aide au logement à la SIDR. “Nous avons tenté plusieurs médiations à la SIDR, notre conseilleur social a tenté de multiples actions. En vain”.
Un premier avis d’expulsion à l’encontre de la famille M’Némosyne est prononcé en 2004. Elle n’a pas abouti. Celle confirmée par la sous-préfecture de Saint-Paul, et à laquelle la police du Port prêtera main forte en cas de besoin, semble irréversible.
“A ce jour, la famille M’Némosyne doit 45 mois de loyer à la SIDR”. Cette somme, c’est-à-dire 9 900 euros, il est vrai, intègre son aide au logement.
Dans notre précédent article, nous avions écrit : “Ce qu’il y a à faire pour débloquer cette situation ne dépend nullement de Marie-Yolaine M’Némosyne, 54 ans, et illettrée, mais du bon vouloir d’un(e) employé(e) de la CAF et de la SIDR”. C’est vrai dans l'esprit, mais la CAF et la SIDR sont dans leur bon droit.
C’est vrai aussi que la SIDR doit faire face à cette situation depuis six ans.
C’est vrai enfin que Marie-Yolaine M’Némosyne, empêtrée dans ses soucis quotidiens et un travail très prenant, n’a pas collaboré comme elle aurait dû le faire avec les professionnels de la SIDR et les travailleurs sociaux de l’Ouest.
Aussi, aujourd’hui, même si elle parvenait à payer les 45 mois de loyer, réclamés par la SIDR, il y a peu de chance que l’avis d’expulsion ne soit pas exécuté.
Paradoxe. Si ce sont les forces de l’ordre qui procèdent à son déménagement à la fin de ce mois, la famille M’Némosyne devra payer 3 000 eurossupplémentaires pour les frais de déménagement.
Cette descente aux enfers pour Marie-Yolaine M’Némosyne qui se retrouverait dans un centre d’hébergement à partir du 1er octobre, pourrait avoir comme épilogue le placement en famille d’accueil de ses enfants mineurs.
Car, la famille M’Némosyne aura sans doute beaucoup de mal à trouver un loyer aussi modéré (214 euros pour un T4) que celui qu’elle avait à la SIDR
Certaines petites négligences ont parfois des conséquences dramatiques et irréversibles.
Ainsi, va la vie…