« Je dois faire face à une alliance contre nature. Un conglomérat d’intérêt qui n’a rien à voir avec la politique ambitieuse que l’on doit mettre en place » annonce sans ambages Richard Nirlo. Le maire de Ste-Marie qui a eu cette semaine la mauvaise surprise d’apprendre que 4 candidats du premier tour s’étaient unis derrière Gérald Maillot. Pour l’aider à relever ce défi, « la droite s’est réunie » autour de lui.
La droite « réunie »
Ainsi, chaque sphère de la droite locale était présente autour du maire de Sainte-Marie. Didier Robert, en tant que président de Région et candidat à Saint-Denis. Michel Fontaine, président des Républicains, était représenté par Béatrice Sigismeau, tandis que Cyrille Melchior avait envoyé Maryline Soubadou. Rémy Lagourgue, conseiller départemental, et Nadia Ramassamy, députée de La Réunion, étaient également présents. Enfin, le sénateur Jean-Louis Lagourgue était là pour soutenir son successeur.
L’union annoncée cette semaine entre les candidats Céline Sitouze, Christian Annette, et Grégoire Cordeboeuf, qui ont décidé d’unir leurs forces à celles de Gérald Maillot, a de quoi inquiéter le maire sortant. Mais ce dernier prévient la population que « la bataille pour le pouvoir entre eux va affaiblir la commune ».
Face à cette union de circonstance, Richard Nirlo oppose la continuité et stabilité. Sa liste reste exactement la même qu’au premier tour, représentant l’équipe municipale en place. Se félicitant de gérer la commune la plus attractive et celle qui possède le plus faible taux de chômage sur l’île, le maire annonce s’inscrire dans la continuité des 28 ans de Jean-Louis Lagourgue à la tête de la municipalité.
Face « aux ennemies d’hier devenues amoureux aujourd’hui », Richard Nirlo veut s’afficher comme « le rassembleur » de la population Ste-Marienne. « De l’autre côté, on achète tout le monde, des colistiers et autres. La justice devrait s’intéresser à cette alliance » affirme le candidat.
Pour Didier Robert, il y a derrière cette démarche la politique d’un clan (Annette) qui « consiste à conquérir toutes les communes du Nord ». Pour le président de Région, soutenir Richard Nirlo est une évidence pour affronter « cette combinaison d’arrière-cour ».
« Une escroquerie politique »
De son côté, le conseiller départemental Rémy Lagourgue a dénoncé une « escroquerie politique ». Il estime que le but de cette alliance n’est que de « récupérer des postes ». « On ne va pas donner un chèque en blanc à un clan qui va s’approprier le Nord, un territoire stratégique » souligne le colistier de Richard Nirlo qui estime que cette « escroquerie politique a été concoctée depuis la mairie de Saint-Denis ».
Dernier à prendre la parole, Jean-Louis Lagourgue aura parfaitement joué le rôle du « Tonton flingueur ». « J’ai vécu de nombreux combats à Ste-Marie, mais c’est la première fois que je vois une union aussi trouble. C’est le grand timonier de St-Denis qui l’a concocté » lance d’entrée celui qui a été maire de Ste-Marie durant 28 ans. « Comment des candidats qui se détestaient autant peuvent-ils faire alliance? » s’étonne l’ancien maire.
« C’est un attelage de losers! »
Jean-Louis Lagourgue met en garde la population de SainteMarie. Selon lui, Gérald Maillot ne songe qu’à récupérer la CINOR et pourrait laisser son siège de maire à Céline Sitouze car « qui détient la CINOR, détient le Nord et l’Est ». « C’est un attelage de losers! Christian Annette est un loser et Céline Sitouze a toujours perdu » balance sèchement le sénateur sur le clan d’en face.
Malgré les calculs autour du premier tour qui ne le donne pas gagnant, Richard Nirlo est convaincu que la réserve de voix chez les abstentionnistes peut suffire à rattraper le retard. « C’est l’avenir de Ste-Marie qui est en jeu » conclu le candidat.