Recrutée en octobre comme directrice de la ligue réunionnaise d’échecs en CAE (Contrat d’accompagnement dans l’emploi), Brigitte Malet affirme ne pas avoir été payée depuis décembre. La comptable Laetitia Techer, employée en contrat d’avenir, est elle aussi dans la même situation.
Pour alerter sur cette situation, Brigitte Malet a donc entamé une grève de la faim ce vendredi matin, avant d’y mettre un terme en début d’après-midi. Sa collègue âgée de 19 ans n’a pas pris part à cette grève, « déjà bien affaiblit moralement », explique Brigitte Malet.
Depuis trois mois, Brigitte déplore : « Je ne suis pas payée alors que je travaille toujours ». « C’est l’ancien président de la ligue Charles Roblet qui m’aurait licenciée or il a été destitué de ses fonctions lors de l’assemblée générale extraordinaires (du 1er octobre 2014, ndlr) car nous n’avons pas approuvé les comptes », ajoute la directrice.
Selon Brigitte Malet, c’est la raison principale pour laquelle elle ne perçoit pas son salaire. « Au moment de faire le bilan comptable, on a vu des anomalies. Il y a par exemple 70 000 euros de chèques qui sont dans la nature. La mairie de La Possession a payé 40 000 euros pour faire des actions dans les collèges, des tournois d’échecs… Rien n’a été fait, donc maintenant la mairie souhaite se faire rembourser. Ça les a dérangé qu’on mette notre nez là dedans. »
Brigitte Malet a également interpellé la direction du travail. Cette dernière lui a confirmé qu’elle percevait la part salariale de l’État lié à son contrat CAE. Ce qui correspond à la moitié du salaire, soit environ 800 euros. « Les aides de l’État sont versées mais elles sont bloquées par la ligue, ce n’est pas normal ! »
Rémy Massain, le vice-président de la ligue, désigné pour assurer la présidence par intérim depuis la destitution de Charles Roblet, a donc fait appel à un administrateur judiciaire (Maurice Picard) le 19 février 2015 pour éclaircir la situation. Brigitte Malet leur a également rendu une première visite le 23 février pour tenter d’en savoir davantage sur son salaire.
N’ayant pas de nouvelle de leur part, elle a de nouveau fait le déplacement dans les locaux de l’administrateur judiciaire ce vendredi matin. « Ils m’ont montré une lettre de licenciement signée Charles Roblet, mais je n’ai jamais rien reçu. Ni lettre, ni solde de tout compte… Rien! »
L’administrateur judiciaire a ensuite mis Brigitte Malet à la porte, prenant soin de refermer à clé ses bureaux. Mais pour cette dernière : « À l’intérieur ou dehors c’est pareil, je ne baisserai pas les bras! » Si la directrice a décidé de ne pas prolonger sa grève de la faim, elle compte bien continuer la lutte, aidée des syndicats.
La ligue réunionnaise d’échecs compte pas moins de 3.800 adhérents et neuf employés.