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Courrier des lecteurs

La destruction des grands requins aggrave le réchauffement climatique


Par Didier Dérand - Collectif "Requins en Danger à la Réunion" - Publié le Vendredi 30 Septembre 2022 à 08:56

La destruction des grands requins aggrave le réchauffement climatique
Nous l’avons vu, l’élimination des grands requins comme le requin tigre est susceptible d’impacter très sérieusement les herbiers marins – véritables puits de carbone – en favorisant l’explosion des populations de brouteurs herbivores (tortues marines et dugongs notamment), et donc d’aggraver le réchauffement climatique :  https://www.zinfos974.com/Les-grands-requins-sont-essentiels-a-la-bonne-sante-des-herbiers-marins_a187326.html

Nous abordons aujourd’hui un autre aspect peu connu de cette problématique du climat, la réduction des émissions de gaz carbonique CO2 - un des principaux gaz à effet de serre - par l’intermédiaire du maintien de populations de requins en bonne santé.

Dès 2016, Spiers et al.,(1) ont modélisé l’impact de l’élimination des requins sur le climat :

« Alors que les effets du changement climatique sur les prédateurs supérieurs sont bien documentés, on a encore peu avancé sur le rôle de la prédation dans la production de carbone au niveau de l'écosystème, bien qu'il s'agisse d'une conséquence logique de la dynamique trophique. Les effets de cascade trophique ont montré des changements de la production primaire médiés par les prédateurs, mais nous prédisons que les prédateurs devraient réduire la capacité globale de la biomasse de tout système avec un contrôle descendant. Par le biais d'un modèle simple de réseau bayésien d'un réseau alimentaire marin typique, nous montrons que l'élimination des prédateurs, comme cela est commun à travers des activités telles que la pêche et l’enlèvement des nageoires des requins, entraîne des biomasses plus élevées de poissons et de zooplancton de niveau trophique inférieur, ce qui entraîne une production nette de carbone plus élevée par le système.
Dans des situations communes à une grande partie de l'océan, où des activités telles que l’enlèvement des nageoires des requins et la surpêche des requins réduisent les niveaux trophiques les plus élevés, la probabilité que la production nette de carbone augmente dans le modèle était de ~ 60 %, et contrairement aux études précédentes sur les chaînes alimentaires simples, les effets de cascade trophique n'étaient pas présents. Bien que les résultats soient préliminaires, et que les sources d'incertitude dans les données et les modèles soient reconnues, de tels résultats donnent encore plus de force à l'argument de protéger les stocks de poissons de haute mer, et en particulier les grands prédateurs tels que les requins, les cétacés et les poissons capturés dans le cadre de la pêche au gros. »


Une prédiction confirmée 4 ans plus tard par Mariani et al. (2020)(2) qui se sont intéressés à l’impact des pêcheries de requins sur le réchauffement climatique :

« Contrairement à ceux de la plupart des organismes terrestres, qui libèrent leur carbone dans l'atmosphère après leur mort, les cadavres des grands poissons marins coulent et séquestrent le carbone dans les profondeurs de l'océan. Pourtant, les pêcheries ont extrait une quantité massive de ce "carbone bleu", contribuant ainsi à des émissions supplémentaires de CO2 dans l'atmosphère. Nous avons utilisé l'historique des captures et de la consommation de carburant [par les bateaux de pêche] pour montrer que les pêcheries océaniques ont libéré un minimum de 0,73 milliard de tonnes métriques de CO2 (GtCO2) dans l'atmosphère depuis 1950. À l'échelle mondiale, 43,5 % du carbone bleu extrait par les pêcheries en haute mer provient de zones qui seraient économiquement non rentables sans subventions. Limiter l'extraction de carbone bleu par les pêcheries, en particulier dans les zones non rentables, permettrait de réduire les émissions de CO2 en brûlant moins de carburant et en réactivant une pompe à carbone naturelle par la reconstitution des stocks de poissons et l'augmentation du nombre de cadavres. »

« Entre 1950 et 2014, les flottes de pêche mondiales ont extrait 318,4 millions de tonnes métriques (Mt) de gros poissons de l'océan, soit l'équivalent de 37,5 ± 7,4 Mt de carbone (MtC) libéré dans l'atmosphère. Cela signifie que la pêche a empêché la séquestration de 21,8 ± 4,4 MtC par l'enfoncement des corps des poissons dans les profondeurs de la mer, après avoir pris en compte la consommation de biomasse due à la prédation. La majeure partie de cette disparition du carbone bleu (87,4 %) est due à la pêche des espèces Scombridae (56,2 % pour les thons et 31,2 % pour les maquereaux), tandis que les captures de requins et d'istiophoridés représentent respectivement 10,5 et 1,9 % du total. »

Nowicki et al. (2020)(3) ont mis en évidence que la perte du risque de prédation causée par la disparition des grands requins pouvait exacerber la tropicalisation marine causée par les évènements climatiques extrêmes, participant ainsi au réchauffement climatique :
« [....] la perte de prédateurs est très répandue et les ECE [évènements climatiques extrêmes] peuvent générer des changements de phase rapides dans les écosystèmes, qui peuvent finalement conduire à la tropicalisation. Notre objectif était de déterminer si la perte du risque de prédation peut être un mécanisme important régissant les réponses des écosystèmes à des événements extrêmes, et si les effets de tels événements, tels que la tropicalisation, peuvent se produire même si les espèces ne changent pas d'aire de répartition. Plus précisément, notre objectif était de simuler expérimentalement la perte d'un prédateur suprême, le requin tigre Galeocerdo cuvier, sur un écosystème d'herbes marines récemment endommagé de Shark Bay, en Australie, en appliquant des changements documentés dans le pâturage sensible au risque des dugongs herbivores Dugong dugon. [....] Nos résultats suggèrent que les changements de comportement des herbivores déclenchés par la perte du risque de prédation peuvent miner la résilience écologique aux ECE, en particulier lorsque les herbivores à longue durée de vie sont abondants. Par conséquent, les pertes continues de prédateurs apicaux peuvent se combiner avec des ECE de plus en plus fréquents pour amplifier les impacts du changement climatique dans divers écosystèmes et à grande échelle spatiale. »

« Il est de plus en plus clair que les interactions entre espèces  peuvent jouer des rôles majeurs dans l’arbitrage des effets du changement climatique (c'est-à-dire en tant que "amplificateurs biotiques du changement climatique", Zarnetske et al., 2012), y compris dans les écosystèmes marins (Vergés et al., 2014) et en réponse aux ECE (par exemple, Bennett et al., 2015). [....] Les prédateurs apicaux peuvent être des amplificateurs biotiques particulièrement importants du changement climatique car ils interagissent avec de nombreuses espèces, ont une faible redondance fonctionnelle et sont disproportionnellement vulnérables à l'exploitation (Heithaus et al., 2008 ; Ritchie & Johnson, 2009 ; Zarnetske et al., 2012). En effet, bien que non universelles, les cascades trophiques induites par la perte de prédateurs supérieurs ont été largement documentées dans les écosystèmes terrestres, aquatiques et marins (par exemple, Estes et al., 2011 ; Heithaus et al., 2008 ; Ripple et al., 2014). La perturbation de ces effets descendants peut altérer la fonction et les services des écosystèmes (par exemple, Atwood et al., 2015 ; Estes et al., 2011) ainsi que le risque de déphasage dû au climat (Ling et al., 2009). Le maintien des cascades trophiques, en particulier celles qui suppriment les herbivores, peut donc être crucial pour promouvoir la récupération et la résilience des écosystèmes après de grandes perturbations climatiques en modérant les effets des consommateurs qui peuvent inhiber la récupération des écosystèmes (par exemple, Bennett et al., 2015). Ceci, dans certains cas, peut ralentir la tropicalisation. [....] »

« La conservation et la restauration des prédateurs supérieurs et la résilience écologique qu'ils peuvent conférer peuvent constituer une stratégie à court terme essentielle (bien qu'ambitieuse) pour réduire les impacts des ECE alors que les gouvernements s'attaquent directement au changement climatique. »

Il est vrai qu’à la Réunion, le réchauffement climatique est le cadet des soucis du Centre Sécurité Requin ! La devise serait plutôt : silence, on tue……

___         
                                                  
(1) Spiers E.K.A., Stafford R., Ramirez M., Vera Izurieta D.F., Cornejo M., Chavarria J., (2016) - Potential role of predators on carbon dynamics of marine ecosystems as assessed by a Bayesian belief network. Ecological Informatics, Volume 36, Pages 77-83, ISSN 1574-9541.  HYPERLINK https://doi.org/10.1016/j.ecoinf.2016.10.003" https://doi.org/10.1016/j.ecoinf.2016.10.003

(2) Mariani G. et al. (2020). Let more big fish sink: Fisheries prevent blue carbon sequestration — half in unprofitable areas. Science Advances. 6 (44).  HYPERLINK https://doi.org/10.1126/sciadv.abb4848" https://doi.org/10.1126/sciadv.abb4848

(3) Nowicki R., Thomson J., Fourqurean J., Wirsing A., Heithaus M., (2020) - Loss of predation risk from apex predators can exacerbate marine tropicalization caused by extreme climatic events. Journal of Animal Ecology. 90 (366).  HYPERLINK https://doi.org/10.1111/1365-2656.13424" https://doi.org/10.1111/1365-2656.13424


 





1.Posté par DPR le 30/09/2022 12:38

Il ne sait plus quoi inventer pour revenir au devant de l'affiche

2.Posté par Mépris le 30/09/2022 15:51

" Il est de plus en plus clair que les interactions entre espèces peuvent jouer des rôles majeurs dans l’arbitrage des effets du changement climatique "

Malheureusement, l'écologie du milieu marin est le cadet des soucis de la plupart des humains pour qui la mer se résume à un coin de plage destination des prochaines vacances, ou à une source inépuisable de nourriture, et qui est devenue une poubelle géante.

3.Posté par Tipol le 30/09/2022 16:28

Encore cet escroc ?
Pathétique, alors que cent millions de requins sont tués sur la planète chaque année, il ose faire croire que quelques dizaines de requins tués ici qui seraient responsable du réchauffement climatique ???
On a trouvé notre poutine pays😅

4.Posté par A mon avis le 30/09/2022 17:51

@ 3.Posté par Tipol

Les "poutine" sont des destructeurs, des assassins, pas des défenseurs de requins.

L'étude scientifique traite des interactions entre tous les êtres vivants du milieu marin dans son ensemble. Les quelques requins pêchés ici s'ajoutent aux quelques dizaines pêchés là et encore là et encore là etc. pour aboutir aux centaines de millions que vous évoquez !

Le milieu marin est ignoré. Et surtout très maltraité.

5.Posté par Francky de Nouméa le 01/10/2022 11:49

La fin est proche !!!

« À mon avis » nous prophétise encore l’apocalypse ! 🤣🤣

La petite fée verte vient de recevoir son nouvel exemplaire du rapport du GIEC rédigé par DD la sardine et nous délivre un message important. How dare you ?!? Nous devrions tous tomber à genoux, l'écouter soigneusement, la glorifier, etc. Sinon, nous allons tous mourir.

Telle est la voie...

6.Posté par Omarie le 01/10/2022 12:27

Imaginons un instant la Planète rien qu'avec l'être humain sans l'espèce animale qu'elle soit terrestre ou marine, qu'adviendrait-il ?

Les animaux quels qu'ils soient, peuvent très bien se passer de nous pour vivre mais nous, pourrions-nous vivre sans eux ?

Chaque espèce animale a un rôle important dans l'équilibre de la nature.

Le requin est un maillon essentiel de la chaîne qui maintient la stabilité de l'éco-système marin, mais pas seulement.
Il contribue à réguler les populations de poissons et autres animaux marins qui se nourrissent de phytoplancton et d'algues.
De ce fait, il protège les sédiments des herbiers marins qui retiennent le carbone. "Ces herbiers sont capables d'absorber le carbone plus vite que n'importe quelle forêt terrestre. " Trisha Atwoood, directeur du laboratoire d'écologie aquatique de l'université d'Utah.

C'est ce processus naturel d'interaction de la faune marine qui permet de maintenir la production de dioxygène de l'océan. Il est à noter que le dioxygène que nous respirons est produit à 70% par les océans.

Ce que dit M. Dérand est juste et s'appuie sur des études sérieuses de la communauté scientifique qui en arrive à la conclusion que "si les requins venaient à disparaître, cela perturberait l'équilibre des ressources marines et entraînerait une modification considérable sur les éco-systèmes marins et terrestres".

Le requin, que nous considérons comme le pire prédateur, joue en fait un rôle clé pour la survie des espèces, y compris la nôtre.

7.Posté par A mon avis le 01/10/2022 15:24

@ 5.Posté par Francky de Nouméa

Salut à toi Ô grand expert autoproclamé de " l'université langetonmoman de Pennsylvanie " et grand ignorant du milieu marin !

Tu flattes mon égo d'être si attentif à mes commentaires ! 🤣🤣

8.Posté par polo974 le 01/10/2022 15:44

"""
Entre 1950 et 2014, les flottes de pêche mondiales ont extrait 318,4 millions de tonnes métriques (Mt) de gros poissons de l'océan, soit l'équivalent de 37,5 ± 7,4 Mt de carbone (MtC) libéré dans l'atmosphère.
"""

En comparaison, 43,1 milliards de tonnes de CO2 ont été relâchés en 2019.

Donc en plus de 50 ans, le bilan carbone de la pêche serait d'un millième de ce qui a été relâché en une année.

Le requin n'y représentant que 10.5%.

Bref, le bilan carbone annuel de la pêche du requin ne représente selon leurs chiffres que 2 millionièmes du total. Ce n'est donc pas le bon argument pour sauver les requins et toute la mer...

Sinon, à part ça, on pourrait immerger nos morts pour améliorer notre bilan...

9.Posté par Francky de Nouméa le 01/10/2022 16:42

Réponse à Omarie

Merci pour votre commentaire digne des petits ayatollahs inculturés de l’écologie 2.0 qui ne savent même pas de quoi ils parlent tout en croyant savoir et apparemment, vous aussi ne semblez pas connaître ou être au courant du fait scientifique ni même vraiment savoir ce qu’est la Science en osant nous balancer que votre gourou DD parle au nom de la communauté scientifique, comme si DD était la vérité incarnée vivante auréolé de tout le consensus et toute la communauté scientifique. Faut vraiment être ignare et inculturé pour croire à de telles contes de fée.

La réalité est à des années lumières de l'harmonie édénique à laquelle les ayatollahs inculturés de l’écologie font souvent référence.

Leur pensée témoigne d'un attachement à un âge d'or fantasmé qui porte en lui la négation même de la notion de progrès.

Pour vous aider à vous cultiver et à vous libérer de votre biais de con-firmation... et vous désintoxiquer des salades que l’on vous fais croire, afin de ne plus paraître comme un perroquet qui répète les mêmes idioties que les autres, voici un article très intéressant,

« Le mythe d’une nature sauvage sans humains »
: https://greenwashingeconomy.com/le-mythe-dune-nature-sauvage-sans-humains/

Il traite de l’histoire de l’origine de la conservation de la nature et de ceux qui en sont les précurseurs, qui cherchaient à préserver une version idéalisée de la nature.

Et voici un article qui conclut finalement que l'humain est la seule espèce à pouvoir sauver les autres de l'extinction à laquelle il a contribué. C'est paradoxal, mais quel autre animal a conscience des dégâts de sa prédation, peut la mettre en chiffres, trouver des quotas conservatoires ? un prédateur animal mange sans se soucier du statut IUCN de sa proie. Par le passé pas mal d'espèces se sont éteintes du seul fait de la prééminence de leurs prédateurs et des changements climatiques.

https://www.lepoint.fr/sciences-nature/elizabeth-kolbert-l-homme-est-un-loup-pour-les-animaux-02-09-2015-1961165_1924.php

Sinon, question science, justement, à ce sujet je me méfie énormément des prêcheurs de l’apocalypse comme DD et ses études scientifiques... et de sa science du biais surtout :

"un demi-scientifique avec de la science orientée sous tutelle idéologique ... Méfiance !"

Entre « le grand mensonge de l’environnementalime moderne : l’humain est par essence nuisible pour le nature », l’écologisme romantique et radical, antispécisme, malthusianisme, abhumanisme, antihumanisme hiérarchique ou pessimiste, utopies et dystopies écologiques, cauchemars et dystopies technopolitiques, écotopies - et - Greta qui a tué Einstein :

« La science sacrifiée sur l’autel de l’écologisme »

Aujourd’hui, le niveau de culture scientifique de notre société est tombé bien bas. Un symptôme de cela : depuis la pandémie de la COVID-19, on voit défiler sur les écrans et les réseaux, des « experts » très crédibles prétendant détenir la vérité scientifique sur la maladie. Chacun d’entre nous peut alors combattre sous la bannière de son expert préféré depuis son ordinateur ou dans des discussions familiales, sans avoir besoin de faire des études scientifiques.

Un autre symptôme : à l’approche de chaque nouveau sommet sur le climat, l’on voit immanquablement fleurir dans la presse des articles qui commencent par un « Désormais, il n’y a plus de doute : les causes de la catastrophe climatique sont enfin établies » et une adolescente paraît sous les caméras face aux puissants de ce monde pour leur asséner un « Ecoutez la science ! » à faire pleurer les plus endurcis.

Tout ceci est absurde, car la science ne progresse pas à coup de slogans, ni d’intimidations imposées par une autorité supérieure, ni même par consensus.

La science c’est avant tout une exploration passionnée de l’inconnu, une aventure commune qui exige en permanence un débat contradictoire et respectueux. Il faut savoir émettre, tester et rejeter beaucoup d’hypothèses fausses avant d’en trouver une bonne.

Que ce soit la pollution, l'effet de serre, la protection de la biodiversité, la pandémie, la 5 G, etc...les requins...

...il faut savoir que les études scientifiques qui alimentent toutes les réflexions sur ces sujets contiennent toujours des parts de vérité, des données précises, mais aussi des incertitudes, des erreurs, et, finalement, elles sont à l'origine d'hypothèses qui se vérifient ou non.

Une étude scientifique, principalement si elle se situe dans des domaines nouveaux, n'est jamais certaine, car les certitudes n'existent pas.
Il n'y a pas d'experts détenant la vérité !!

Ni encore moins de communauté scientifique donnant largement raison à DD !!

Pour preuve, il est très facile de trouvé un scientifique qui dit justement tout le contraire de ce que vous affirmez... ou plutôt que ce qu’affirme votre gourou de pacotille et ses bidouillages d’études.

Justement, contrairement à "ce qu'on sait très bien", sans les requins, "l'échelle alimentaire" (!?!) ne "s'effondre" pas...

Comme le démontre très bien le biologiste marin Clément TRYSTRAM (voir article, thèse et étude ci-joints) :

« les slogans tels que « Sauver les requins, sauver le monde » ne correspondent donc pas à l’état actuel des connaissances scientifiques sur le fonctionnement des écosystèmes naturels. Il est donc fondamental de bien connaître l’écologie alimentaire des espèces dans les différents écosystèmes pour mieux les gérer. Ces derniers fonctionnant de manières différentes, il est important d’éviter les généralisations des résultats d’un écosystème vers les autres. »

Déjà, il y a 500 espèces de requins, donc ça sous-entendrait qu'on les fasse TOUS disparaître, ce qui est tout de même un tantinet exagéré, mais bon, on n'en est pas à une exagération près, pas vrai ?! 😉 Cela faisant partie du même schéma "dramatico-bidon" de l’apocalypse requins parce que l’oxygènès,l et donc humanité dépend des requins (VRAIMENT N’IMPORTE QUOI 😂).

En fait, il faut savoir que sur ces plus de 500 espèces de requins, chacune de ces espèces occupe une place et un rôle différent dans un nombre de biotopes quasiment aussi élevé et aussi varié qu'il n'y a d'espèces de requins !!
Pas la peine de m'étendre ici sur le découplage trophique en milieux complexes, mais sachez que même si TOUS les requins venaient à disparaître, cela n'aurait que peu d'impact sur leurs écosystèmes respectifs...

🙂 D’ailleurs je conseille vivement de lire les articles, étude et travaux du biologiste marin Clément TRYSTRAM. Très intéressants, enrichissants, objectifs, pragmatiques et pertinents, et en dehors des schémas de pensées idéologiques des ONG alarmistes, des merdias... DD la sardine, Galvès, Sarano, Shepherd & Co... et de toute leur SOUPE et mauvaise propagande. Histoire d’avoir un avis scientifique différent, afin d’enrichir vos connaissances et votre discernement au sujet des requins. 😉 ⤵️

Dans le magazine GEO n°503 de janvier 2021 qui consacrait sa une à "La Réunion : toujours plus verte", on y retrouve une interview de Clément TRYSTRAM, biologiste marin, spécialiste de l'écologie alimentaire des grands prédateurs marins sur la thématique " Le requin, cet obscur objet de discorde".

Il remet en cause le discours simpliste de certaines ONGE de protection des requins et de documentaires, selon lequel, "le requin" serait la clé de voûte des océans.

En effet, si le mécanisme de "cascade trophique" a été démontré par une étude en 2007 sur des requins en Caroline du Nord (USA), ce modèle n'est malheureusement pas transposable à toutes les espèces dans tous les milieux.

- Réunion : Le requin, cet obscur objet de discorde. GÉO n°503 de Janvier 2021.

Extrait :

- #GÉO : " Vous dites que c'est une crise plus sociale qu'écologique, pourtant on lit souvent que les requins sont indispensables à l'équilibre des écosystèmes. Quel rôle jouent précisément ces prédateurs ?

- #ClémentTRYSTRAM : "Nombre d'associations de protection de la nature, mais aussi de médias de vulgarisation scientifique, affirment en effet qu'il faut absolument protéger les requins afin d'éviter de déstabiliser les chaînes alimentaires marines. Or, ce n'est pas aussi simple que cela ...

Si l'on représente les relations alimentaires entre les espèces marines sous la forme d'une chaîne dans laquelle chaque maillon se nourrit exclusivement du maillon inférieur, alors on peut supposer qu'une diminution importante du nombre de prédateurs supérieurs (dont font partie seulement certaines espèces de requins) entraîne une augmentation du nombre de leurs proies. Prolifération qui a elle-même un effet sur le maillon d'en dessous et ainsi de suite jusqu'à la base de la chaîne alimentaire. Ce mécanisme, appelé «cascade trophique», a été démontré par une étude menée en 2007 sur les requins au large de la Caroline du Nord (États-Unis) par l'équipe du docteur Ransom A. Myers.

Cependant, ces résultats ne sont pas extrapolables à toutes les espèces dans tous les milieux ! En effet, la chaîne alimentaire n'est pas toujours linéaire : les grands requins se nourrissent de tous les maillons inférieurs, pas uniquement de celui qui les précède ! Et, dans des milieux aussi diversifiés que les récifs coralliens de La Réunion, il est difficile de prévoir les conséquences de la diminution du nombre des prédateurs ou de leurs proies.

L’équipe du docteur George Roff, spécialiste d'écologie marine à l'université du Queensland, en Australie, a observé que, quand les prédateurs sont nombreux, les récifs sont en bonne santé et que, à l'inverse, là où ils sont peu nombreux, les milieux vont mal. Que peut-on en déduire? Est-ce grâce aux requins que le récif est en bonne santé ? Ou est-ce, au contraire, parce que le milieu est sain qu'il y a des requins? A ce jour, on n'est pas sûr de pouvoir répondre."
https://www.geo.fr/environnement/la-reunion-faut-il-avoir-peur-des-squales-204040?amp

- On peut retrouver la démonstration du chercheur Clément TRYSTRAM dans sa thèse de doctorat en Biologie Marine :

"Écologie trophique de poissons prédateurs et contribution à l'étude des réseaux trophiques marins aux abords de La Réunion"
https://hal.archives-ouvertes.fr/tel-01449365/document

Résumé

« L'objectif général de cette thèse est d'étudier les relations alimentaires entre différents prédateurs d'intérêt local, appartenant à plusieurs compartiments écologiques. L'échantillonnage, réalisé entre janvier 2012 et décembre 2014 en partenariat avec la filière pêche, s'est concentré sur les principales espèces d'intérêt commercial ou en interactions avec les pêcheries (captures accessoires et déprédateurs). La détermination des sources de matière organique dont elles dépendent, de leurs relations interspécifiques, ainsi que des facteurs de variation de leurs alimentations, a été réalisée grâce à l'analyse des isotopes stables du carbone (δ13C) et de l'azote (δ15N), ainsi que celle des contenus stomacaux. Bien qu'associées au substrat, les espèces profondes (100-600m) dépendent indirectement de la production primaire de surface via leurs proies qui effectuent des migrations verticales dans la colonne d'eau. Cette dépendance aux organismes mésopélagiques induit un chevauchement alimentaire globalement important entre ces espèces, atténué par l'occupation de zones bathymétriques différentes. Concernant les espèces de surface, celles-ci se répartissent selon un gradient côte-large, formant trois groupes aux régimes alimentaires distincts. Les requins tigre semblent former une population homogène constituée d'individus généralistes tandis que les requins bouledogue forment une population hétérogène d'individus spécialisés sur des ressources différentes. Ces résultats indiquent qu'une approche centrée sur l'habitat conviendrait à la gestion des espèces profondes, tandis qu'une approche centrée sur les espèces serait plus efficiente pour les espèces de surface. »

- Un autre travail d’étude de Clément TRYSTRAM :

"Les requins : peu perceptibles et très représentés, que comprenons-nous de leur rôle écologique ?"
https://hal.univ-reunion.fr/hal-02174233/file/TRYSTRAM-TD50.pdf

Résumé :

« Grands solitaires voyageurs, les requins sont difficiles à percevoir, ce qui augmente leur caractère imprévisible et limite les connaissances à leur sujet. Depuis le développement des techniques de pêche industrielle, plusieurs suivis ont indiqué une diminution drastique des populations de certaines espèces de requins, conduisant à l'émergence de slogans tels que « sauver les requins, sauver le monde » (Reichert, 2013). Cependant la littérature scientifique n'est pas aussi ferme dans ses conclusions. En effet, en milieu tropical riche en espèces, aucune cascade trophique due à la diminution de l'abondance en requins n'a pu être mise en évidence. Ce manque d'évidence empirique peut être expliqué par deux catégories d'hypothèses. La première catégorie d'hypothèses expliquerait l'absence d'observations malgré l'existence de cascades trophiques tandis que la deuxième catégorie d'hypothèses suggère qu'en milieu corallien les pressions descendantes seraient plutôt faibles, diluées par la diversité fonctionnelle des proies comme des prédateurs. Les phénomènes de cascade trophique ne sont donc pas systématiques et les connaissances actuelles sur les régimes alimentaires des prédateurs au sens large (téléostéens carnivores, requins mésoprédateurs et prédateurs apicaux) sont trop imprécises pour émettre des prédictions robustes concernant le fonctionnement des écosystèmes. ».

« Si une chaîne alimentaire est un fil, un réseau trophique est une pelote, parfois difficile à démêler. »

« De plus, les termes de « prédateurs » et « requins » masquent eux-mêmes une grande diversité écologique (Figure 4.C). En effet, les réseaux trophiques sont organisés graduellement plutôt qu’en niveaux discrets (le niveau trophique est d’ailleurs exprimé comme une variable continue). Ce dégradé écologique a deux conséquences : des distinctions au sein du groupe nommé « prédateurs » et davantage de redondance fonctionnelle entre les prédateurs et mésoprédateurs. Ainsi, la plupart des espèces de requins de récifs ne serait pas des prédateurs apicaux mais aurait un rôle se rapprochant de celui de prédateurs intermédiaires (Roff et al. 2016). Ces redondances fonctionnelles augmenteraient la stabilité au sein de l’écosystème, réduisant les conséquences du retrait d’un nombre limité d’espèces. À ces quatre hypothèses nous pouvons ajouter le manque de connaissances scientifiques sur ces milieux, le nombre de cas d’étude n’étant peut-être pas assez important pour pouvoir tester l’hypothèse de cascade trophique sans équivoque.

CONCLUSION

Les phénomènes de cascade trophique ne sont donc pas systématiques et les connaissances actuelles sur les régimes alimentaires des prédateurs au sens large (téléostéens carnivores, requins mésoprédateurs et prédateurs apicaux) sont trop imprécises pour émettre des prédictions robustes concernant le fonctionnement des écosystèmes. Au vu des incertitudes exposées ici, les slogans tels que « Sauver les requins, sauver le monde » ne correspondent donc pas à l’état actuel des connaissances scientifiques sur le fonctionnement des écosystèmes naturels. Il est donc fondamental de bien connaître l’écologie alimentaire des espèces dans les différents écosystèmes pour mieux les gérer. Ces derniers fonctionnant de manières différentes, il est important d’éviter les généralisations des résultats d’un écosystème vers les autres. L’objectif de mes travaux de recherche est ainsi d’étudier le plus précisément possible l’alimentation des prédateurs supérieurs (dont les requins tigre et bouledogue) autour de La Réunion afin d’apporter quelques éléments de compréhension des attaques qui ont profondément marqué le paysage maritime de l’île depuis 2011. »

10.Posté par A mon avis le 01/10/2022 17:29

@ 8.Posté par polo974 l
" Sinon, à part ça, on pourrait immerger nos morts pour améliorer notre bilan... "

N'est-ce pas ce qui est expérimenté en Méditerranée ?
(humour noir)

***********
Il est vrai qu'évoquer le bilan carbone de la pêche au niveau international pour dénoncer la pêche au requin à la Réunion, n'est certainement pas un argument très convaincant.

Mais c'est bien là le problème.
Cette interaction de tous les êtres vivants du milieu marin dans les réseaux trophiques, n'est pas chose aisée à faire conceptualiser (mais que @6 Omarie a bien synthétisée)

Surtout que le milieu marin est méconnu et moins étudié que la Lune ou la planète Mars.

11.Posté par Omarie le 01/10/2022 20:54

@9. Posté par Francky de Nouméa

Monsieur,

Je n'ai fait que donner mon point de vue suite au commentaire de M. Dérand (que ne connais pas).
Sachez que la liberté de penser est mon seul gourou !
Je conçois parfaitement que d'autres ne partagent pas mon avis mais je ne défendrai jamais ma position en insultant ceux qui ne sont pas d'accord avec moi, contrairement à vous qui écrivez :

"votre commentaire digne des petits ayatollahs inculturés de l’écologie" ; "Faut vraiment être ignare et inculturé pour croire à de telles contes de fée" ; "Pour vous aider à vous cultiver et à vous libérer de votre biais de con-firmation... et vous désintoxiquer des salades que l’on vous fais croire, afin de ne plus paraître comme un perroquet qui répète les mêmes idioties que les autres".

Qui croyez-vous être pour, à partir d'un simple commentaire de ma part, me juger "inculturée" et "ignare" ? Vous ne connaissez rien de moi et je trouve cela déplacé (pour rester polie) de votre part.

Je ne prétends pas être experte dans le domaine des requins mais à supposer que je l'étais, j'aurais pris un ton bien différent du vôtre pour exprimer ma réflexion. Sans étaler, sans en faire des tonnes et surtout en respectant les personnes auxquelles je m'adresse.

La véhémence et l'insulte peuvent tuer les arguments plutôt que de les servir.

12.Posté par A mon avis le 01/10/2022 22:14

@11 Francky de Nouméa
C'est ton " université langetonmoman de Pennsylvanie " qui te conseille de respirer une fois toutes les 2 minutes ?
Pas étonnant que tes neurones ne soient pas suffisamment oxygénés ! 😉 😉

*************
Ton laïus @9 (que tu ressort à chaque fois) ne fait que confirmer que le milieu marin est très mal connu. Que l'étude des réseaux trophiques est très parcellaire et très incomplète, car très complexe

Toutes les études citées ne contredisent en aucune manière les études citées par Didier Dérand. Elles ne font que les compléter et posent plus de questions qu'elles ne donnent de réponses.

Et aucune étude ne démontre qu'il est utile, pour le milieu marin, d'éliminer les requins, pas plus que les autres prédateurs au sommet de la pyramide alimentaire.

13.Posté par Omarie le 01/10/2022 22:51

@9. Posté par Francky de Nouméa

"La science c’est avant tout une exploration passionnée de l’inconnu, une aventure commune qui exige en permanence un débat contradictoire et respectueux", dites-vous !

Je ne sais pas quelle est la vôtre, de science, mais elle ne semble pas très ouverte au débat et encore moins respectueuse, vu le ton peu engageant que vous employez et votre façon de disqualifier les autres commentateurs en les insultant à qui mieux-mieux. Ce faisant, vous fermez la porte à toute discussion.

De surcroît, vous êtes bien présomptueux de penser que ceux qui ne sont pas du même avis que vous, sont "inculturés" ou "ignares". Ce à quoi, je pourrai aussi répondre : Il y a des ignorants qui s'ignorent !

Peut-être êtes-vous expert en requins, je veux bien le croire, mais en matière de communication : Peut mieux faire !

14.Posté par A mon avis le 02/10/2022 11:42

@ Francky de Nouméa
expert de " l'université langetonmoman de Pennsylvanie "

Tu vois qu'il n-y a pas que moi qui n'apprécie pas tes commentaires haineux et insultants !

Tu viens de te faire moucher fort élégamment et fort poliment par @12 et @14 Omarie

15.Posté par Paloum le 02/10/2022 17:35

Jaquiot , faut que tu arrêtes de spammer et de raconter des âneries .

16.Posté par Lodiab le 08/10/2022 10:43

@ Francky de Nouméa

FRANCKY, VINGT, CENT scientifiques peuvent en effet aboutir à des résultats différents sur une même question.
Peut-être que Didier Dérand a tort, peut-être pas. Mais est-ce une raison pour que vous agressiez avec une telle violence ceux qui donnent leur avis ?

Moi qui ne suis ni scientifique ni spécialiste des requins, j'ai envie de vous chanter :

Vas-y Francky, c'est bon 🎶
Me parl' pas sur ce ton, tonton 🎶

17.Posté par Sylvain Benusiglio le 14/10/2022 14:06

Les insultes et commentaires de ce "Francky de Nouméa" commencent à être absolument insupportables. C'est lui l'ayatollah des contre-vérités auto-proclamées !

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