Placé en isolement à la prison de Domenjod depuis le 18 décembre dernier et sa mise en examen pour agressions sexuelles, corruption et tentative de viol sur mineurs, le père Tual comparaissait hier devant la Chambre d’instruction. Était étudiée sa demande de remise en liberté.
L’audience est relatée par la presse écrite du jour. On y apprend que le jeune homme de 25 ans par qui l’affaire est arrivée est agent de sécurité en métropole. En 1993-94, alors qu’il est âgé de 9 ans, il pratiquait, tous les mercredis après-midi, des activités sportives avec d’autres camarades, activités supervisées par le père Tual. Selon lui, les enfants prenaient ensuite des douches tous ensemble. C’est là que le curé les aurait touché, mais également incité à se masturber et se faire des fellations entre eux. Pendant ce temps, parfois, le curé filmait. Le jeune homme révèle aussi que le prêtre aurait tenté, une fois, de le sodomiser.
Si la victime ne donne pas le nom des autres enfants, les enquêteurs auraient réussi à faire confirmer la majeure partie des propos auprès de cinq jeunes autres victimes. Au moment de l’interpellation du père, il était d’ailleurs en compagnie de huit garçons qui, eux aussi, racontent des séances de douches collectives avec le curé.
Le père Tual : « je suis marqué moralement ».
Hier, le père Tual a nié la majeure partie des faits. « Jamais de ma vie, je n’ai fait un geste en direction des enfants d’un point de vue sexuel », peut-on lire dans le Quotidien. « Je ne me suis jamais masturbé, je n’ai jamais filmé et encore moins tenté de violer », a, selon le Jir, expliqué le Père Tual. Il poursuit : « Je suis en cellule d’isolement. Je serais mieux dehors. Depuis 15 jours, trois semaines, je suis marqué moralement ».
Selon son avocat, le père Tual n’est pas une menace et doit être libéré sous contrôle judiciaire. Seulement pour l’avocat général, il existerait un risque de pression sur les familles mais également de récidive. La Chambre a finalement décidé de confirmer l’ordonnance de mise en détention. Le père Tual, qui a précisé vouloir rentrer dans son diocèse, à Rennes, retourne donc dormir en prison en attendant son procès.