"Didier Robert fait preuve d'une crasse incompétence". Huguette Bello n'y va pas de main morte pour commenter la décision du tribunal administratif, qui a mis fin ce lundi à la fin de l'autorisation d'exploitation de la carrière de Bois Blanc à St-Leu. La cheffe de file du Rassemblement (opposition) à la Région appelle le président de la Pyramide inversée à plus "d'humilité et de responsabilité" pour sortir, dit-elle, de cet "imbroglio".
Avant cette décision du tribunal administratif, les travaux d'extraction sur le site de Bois-Blanc, qui concernaient une surface de 36 hectares pour 14 millions de tonnes de roches -dont 9,3 à destination de la Nouvelle Route du Littoral- devaient débuter au mois de juin 2019. Une autorisation rendue possible suite à l'arrêté préfectoral publié en novembre 2018.
Mais plusieurs associations de riverains et environnementales étaient farouchement opposées à l'ouverture de la carrière saint-leusienne qui devait fournir les roches nécessaires à la construction de la partie digue de la NRL.
Pour Huguette Bello, la décision du tribunal administratif "est très instructive sur la légèreté et les manquements de ce chantier". À commencer tout d'abord sur les possibles atteintes à l'environnement. Pour l'élue d'opposition, "le juge des référés a bien considéré que des atteintes significatives étaient portées à de multiples espèces endémiques protégées" sur le site de Bois Blanc, "contrairement à ce que prétendaient jusqu’à présent l’État et la Région". "Pour la première fois aussi, le tribunal prend en considération dans son arrêté l’importance des nuisances et des perturbations que subiraient les populations du secteur", poursuit-elle.
La "nécessité"d'une tierce expertise"
Sur le retard que devrait prendre le chantier suite à cette décision du TA, Didier Robert ne doit s'en prendre qu'à lui-même estime Huguette Bello: "combien de fois a-t-on entendu Didier Robert imputer les retards de cette route, et par conséquence son impact financier, à ceux qui voulaient lui faire entendre raison sur sa légèreté et sa désinvolture dans ce dossier ? Le tribunal l’a rappelé sèchement à ses obligations".
Autre constat fait par la parlementaire sur le délibéré de la cour d'appel : la "nécessité"d'une tierce expertise globale comme d'intérêt public". L'État et la Région avaient décidé de poursuivre le projet d'extraction de la carrière malgré les recommandations du Conseil national de la protection de la nature (CNPN). Fin janvier, Huguette Bello avait interpellé la ministre des Transports, Elisabeth Borne, sur ces recommandations.
La ministre avait reconnu "un certain nombre d'impacts négatifs avérés, d'insuffisances de prise en compte et d'incertitudes relatives aux impacts environnementaux du projet", et avait à ce titre demandé à ses services d'étudier la mise en œuvre d'une procédure de tierce expertise. Une réponse qu'attend toujours Huguette Bello. "Au regard de la décision du tribunal administratif, qui reconnaît cette expertise comme d’intérêt public, j’ai donc écrit au ministère de la transition écologique et solidaire pour que cette tierce expertise soit mise en œuvre dans les meilleurs délais. J’espère que cette fois nous serons entendus", espère-t-elle.
Avant cette décision du tribunal administratif, les travaux d'extraction sur le site de Bois-Blanc, qui concernaient une surface de 36 hectares pour 14 millions de tonnes de roches -dont 9,3 à destination de la Nouvelle Route du Littoral- devaient débuter au mois de juin 2019. Une autorisation rendue possible suite à l'arrêté préfectoral publié en novembre 2018.
Mais plusieurs associations de riverains et environnementales étaient farouchement opposées à l'ouverture de la carrière saint-leusienne qui devait fournir les roches nécessaires à la construction de la partie digue de la NRL.
Pour Huguette Bello, la décision du tribunal administratif "est très instructive sur la légèreté et les manquements de ce chantier". À commencer tout d'abord sur les possibles atteintes à l'environnement. Pour l'élue d'opposition, "le juge des référés a bien considéré que des atteintes significatives étaient portées à de multiples espèces endémiques protégées" sur le site de Bois Blanc, "contrairement à ce que prétendaient jusqu’à présent l’État et la Région". "Pour la première fois aussi, le tribunal prend en considération dans son arrêté l’importance des nuisances et des perturbations que subiraient les populations du secteur", poursuit-elle.
La "nécessité"d'une tierce expertise"
Sur le retard que devrait prendre le chantier suite à cette décision du TA, Didier Robert ne doit s'en prendre qu'à lui-même estime Huguette Bello: "combien de fois a-t-on entendu Didier Robert imputer les retards de cette route, et par conséquence son impact financier, à ceux qui voulaient lui faire entendre raison sur sa légèreté et sa désinvolture dans ce dossier ? Le tribunal l’a rappelé sèchement à ses obligations".
Autre constat fait par la parlementaire sur le délibéré de la cour d'appel : la "nécessité"d'une tierce expertise globale comme d'intérêt public". L'État et la Région avaient décidé de poursuivre le projet d'extraction de la carrière malgré les recommandations du Conseil national de la protection de la nature (CNPN). Fin janvier, Huguette Bello avait interpellé la ministre des Transports, Elisabeth Borne, sur ces recommandations.
La ministre avait reconnu "un certain nombre d'impacts négatifs avérés, d'insuffisances de prise en compte et d'incertitudes relatives aux impacts environnementaux du projet", et avait à ce titre demandé à ses services d'étudier la mise en œuvre d'une procédure de tierce expertise. Une réponse qu'attend toujours Huguette Bello. "Au regard de la décision du tribunal administratif, qui reconnaît cette expertise comme d’intérêt public, j’ai donc écrit au ministère de la transition écologique et solidaire pour que cette tierce expertise soit mise en œuvre dans les meilleurs délais. J’espère que cette fois nous serons entendus", espère-t-elle.
La décision rendue lundi dernier, "qui replace la question environnementale au coeur du projet", rebat complètement les cartes sur les autres aspects du dossier NRL, considère la présidente du PLR. L'un des plus commentés est celui d'un possible dérapage budgétaire, "que la Région a toujours nié". "Ce n’est pas aux Réunionnais de payer les retards, même si en piètre négociateur, Didier Robert a accepté que tous les dépassements de budget soient à la charge des finances de la Région dans le cadre du protocole dit de Matignon 2", glisse-t-elle au principal intéressé.
Des coûts qui ne doivent pas incomber à la collectivité mais "au le groupement attributaire du marché": "si aujourd’hui il s’avère que ce groupement est incapable de fournir les roches massives nécessaires à la poursuite de ce projet, le marché de la construction de la digue doit être dénoncé par la Région".
Autre interrogation majeure, celle des délais de livraison. "En cas d’appel du Préfet du jugement en référé devant le Conseil d’État, va-t-on attendre la fin du processus judiciaire, qui se fera sûrement dans plusieurs mois, avant de réfléchir à un plan B ?", s'interroge Huguette Bello, pour qui l'option d’une demie-route est à mettre sur la table "pour qu’une partie de la route du littoral soit sécurisée au plus vite".
Enfin, sur la question de l'approvisionnement en matériau du BTP dans l'île, Huguette Bello a rappelé qu'une partie des millions de tonnes de matériau nobles dégagés à Cambaie pour la future Écocité devait être utilisée pour la construction de la NRL. Mais il n'en sera rien. "Lors du dernier conseil communautaire du TCO, suite à une question d’un élu, son président a reconnu que la totalité des alluvions avait déjà été extraite et utilisée dans le cadre du chantier de la NRL". L'impact se fera également ressentir sur la construction des 15000 logements de l'Ecocité, "car les matériaux de construction proviendront de l’Est ou du Sud avec un coût supplémentaire d’approvisionnement". "L’Écocité, dont il ne reste plus que le nom, sera alors l'une des villes les plus charbonées de la planète compte-tenu de la noria de camion nécessaire à son approvisionnement en matériau de construction", regrette-t-elle.
Après la suspension de l'arrêté préfectoral, Huguette Bello appelle Didier Robert à plus "d'écoute". "L’arrogance et la suffisance de Didier Robert doivent maintenant laisser place à plus d’humilité et de responsabilité, mais aussi d’écoute des associations citoyennes pour sortir au mieux de cet imbroglio, aussi bien pour la sécurisation de la NRL que des finances de la Région mais également de la préservation de notre environnement", conclut-elle.
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Des coûts qui ne doivent pas incomber à la collectivité mais "au le groupement attributaire du marché": "si aujourd’hui il s’avère que ce groupement est incapable de fournir les roches massives nécessaires à la poursuite de ce projet, le marché de la construction de la digue doit être dénoncé par la Région".
Autre interrogation majeure, celle des délais de livraison. "En cas d’appel du Préfet du jugement en référé devant le Conseil d’État, va-t-on attendre la fin du processus judiciaire, qui se fera sûrement dans plusieurs mois, avant de réfléchir à un plan B ?", s'interroge Huguette Bello, pour qui l'option d’une demie-route est à mettre sur la table "pour qu’une partie de la route du littoral soit sécurisée au plus vite".
Enfin, sur la question de l'approvisionnement en matériau du BTP dans l'île, Huguette Bello a rappelé qu'une partie des millions de tonnes de matériau nobles dégagés à Cambaie pour la future Écocité devait être utilisée pour la construction de la NRL. Mais il n'en sera rien. "Lors du dernier conseil communautaire du TCO, suite à une question d’un élu, son président a reconnu que la totalité des alluvions avait déjà été extraite et utilisée dans le cadre du chantier de la NRL". L'impact se fera également ressentir sur la construction des 15000 logements de l'Ecocité, "car les matériaux de construction proviendront de l’Est ou du Sud avec un coût supplémentaire d’approvisionnement". "L’Écocité, dont il ne reste plus que le nom, sera alors l'une des villes les plus charbonées de la planète compte-tenu de la noria de camion nécessaire à son approvisionnement en matériau de construction", regrette-t-elle.
Après la suspension de l'arrêté préfectoral, Huguette Bello appelle Didier Robert à plus "d'écoute". "L’arrogance et la suffisance de Didier Robert doivent maintenant laisser place à plus d’humilité et de responsabilité, mais aussi d’écoute des associations citoyennes pour sortir au mieux de cet imbroglio, aussi bien pour la sécurisation de la NRL que des finances de la Région mais également de la préservation de notre environnement", conclut-elle.
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