J’utiliserai un proverbe bien connu pour débuter mes propos : « La critique est facile mais l’art est difficile ».
Elle correspond bien à votre dernier courrier des lecteurs. La politique est un engagement noble, de plus en plus difficile à mener en raison de l’image dégradée qui en est aujourd’hui véhiculée. Je respecte l’engagement politique lorsqu’il s’agit de défendre des idées.
Cependant, vos interventions écrites, à l’encontre notamment de Madame ORPHE, m’amènent à m’interroger sur le sens et la visée de ces attaques répétitives, relevant à la longue d’un comportement sectaire. Quelle est donc votre légitimité en politique, vous qui sortez de nulle part ? Etes-vous suffisamment reconnue pour vous permettre de remettre en cause les mandats que les électeurs lui ont accordés. Ses responsabilités sont le fruit d’un travail accompli, de valeurs défendues et d’une crédibilité acquise, ne vous en déplaise !
En piétinant cela, vous insultez tous ceux et celles qui lui ont fait confiance. La critique fait avancer lorsqu’elle est constructive. Elle discrédite quand elle se limite à l’insulte, à l’arrogance voire à l’agressivité. Une attitude qui relève souvent, dans votre cas, de la schizophrénie. Le débat politique est louable s’il est sain et lorsqu’il s’élève. Je constate cependant, à plusieurs reprises, que la posture que vous adoptez en est bien loin lorsque vous utilisez votre mandat d’opposante et votre responsabilité d’un Parti dit «droite sociale» (pour ma part anti-sociale) non pas pour faire des contre-propositions mais pour dénigrer l’opposant systématiquement et en l’occurrence, dans tous vos courriers, la femme politique qu’elle est. Vous déformez ses propos, dénaturez ses propositions pour masquer la vacuité de vos arguments. Evidemment que « tous les chômeurs sont pas alcooliques et tous les alcooliques ne sont pas chômeurs » ; Elle n’a jamais dit le contraire et vous le savez pertinnement alors il est facile d’attaquer des propos déformés.
Votre action se limite à prendre votre stylo pour faire de la très mauvaise caricature. C’est ce que certainement vos mentors appellent « le travail vaillamment mené au sein de l’opposition municipale de Saint-Denis». Ceux-là même qui ont un jour « balancé » à la presse de façon arrogante « le centre-ville de Saint-Denis ce n’est pas le Chaudron ». Vous êtes à leur image. Vous jugez les propositions de Mme ORPHE « archaïques », son discours « simple », remettez en cause sa compétence. Au nom de quoi et sous le couvert de qui portez-vous tous ces jugements ? De quel QI (quotient intellectuel) pouvez- vous vous targuer pour porter de telles attaques (en créole i dit souvent : « tortue i voit pas son queue ») ? De quelle inventivité, de quelle imagination avez-vous fait donc preuve pour faire avancer les dossiers de la Réunion ? Quelles sont vos propositions pour relever ces nombreux défis ? Veuillez m’excuser par avance si j’ai raté un pan entier de votre parcours politique pour ne pas le savoir !!!
En lecteur de vos courriers, je suis en droit d’attendre des contradicteurs supposés être dotés d’une intelligence (tout simplement), quelques contre-arguments aux critiques qu’ils formulent. A moins que vous estimiez que le chômage massif et structurel qui gangrène la population réunionnaise n’est pas la priorité première ? Que les problèmes de santé publique (l’alcoolisme, le diabète, l’obésité, les maladies cardio-vasculaire, les grossesses précoces, la mortalité infantile) qui, selon plusieurs études, sévissent dans les populations les plus fragiles, ne sont qu’affabulations ? Avez-vous au-moins conscience de vivre dans une société réunionnaise très inégalitaire ? Je peux comprendre cependant que cela vous dépasse en vivant dans un milieu privilégié, protégé. Se cacher derrière notre vivre-ensemble pour ne pas affronter les vrais maux de notre société relève d’une certaine irresponsabilité. Comment ne pas comprendre que si nous voulons préserver les fondements de notre République à savoir la liberté, l’égalité, la fraternité, nous devons nous attaquer aux inégalités ? Quelle est cette volonté de briser tout esprit d’initiative de ceux et celles qui veulent travailler pour les combattre ?
Je me permets de reprendre les propos du Général de Gaulle qui disait ceci : « La politique, quand elle est un art et un service, non point une exploitation, c’est une action pour un idéal à travers des réalités ». Et votre vindicte répétée contre cette femme politique me conforte dans l’idée qu’elle a raison de continuer son travail. Elle doit garder cette détermination à agir comme elle le fait courageusement et à faire avancer les priorités de la Réunion. Son engagement pour les Réunionnais commence à porter ses fruits.
WILLY ASSABY
SECTION SOCIALISTE DU CHAUDRON
