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La coopérative, l’avenir de l’artisanat ?

La CMAR (Chambre des Métiers et de l’Artisanat) et la CRES (Chambre régionale de l’économie sociale) ont signé ce matin une convention pour la mise en place d’outils pour le développement des entreprises, comprenant un encadrement sécurisé des créations de coopératives et l’augmentation de la mutualisation des entreprises artisanales réunionnaises. Pour les représentants sur place, […]

Ecrit par zinfos974 – le lundi 12 mai 2014 à 15H37

La CMAR (Chambre des Métiers et de l’Artisanat) et la CRES (Chambre régionale de l’économie sociale) ont signé ce matin une convention pour la mise en place d’outils pour le développement des entreprises, comprenant un encadrement sécurisé des créations de coopératives et l’augmentation de la mutualisation des entreprises artisanales réunionnaises. Pour les représentants sur place, une coopérative crée « un lien fort de responsabilité et pousse les gérants à abandonner des intérêts personnels » dans une « optique d’excellence ». Elle est conçue volontairement en vue de satisfaire des besoins sociaux et économiques communs. Pour lancer une coopérative type SCOP, il faut être deux associés salariés au minimum et trois pour une SCIT.

La CRES offre un parcours d’accompagnement spécialisé pour la création d’une coopérative « sur-mesure », selon le directeur de la chambre Régionale, Frédéric Annette. Les porteurs de projets pourront être rassurés quant à la viabilité de leurs démarches grâce à une expertise économique et financière en lien avec la CMAR, des acteurs locaux et des référents nationaux (l’URSCOP, CGSCOP), assurant la naissance de la coopérative « entre 4 et 7 mois » selon le directeur.

En 2010 déjà, le partenariat entre la CMAR et la FFCGA (Fédération Français des Coopératives et Groupements d’Artisans) avait permis l’accompagnement de plusieurs regroupements d’artisans. C’est « l’outil principal » de cette convention, d’après Bernard Picardo, président de la CMAR, et il le trouve « nécessaire ». Basé sur des échanges entre les artisans, il permet à ces derniers de se partager les tâches administratives, organisationnelles, comptables, ou encore commerciales…

L’union fait la force

Selon Bernard Picardo, la coopérative est un « très bon modèle » qui peut régler « 50% des problèmes récurrents » que connaissent les entreprises, comme le stockage… Dans une coopérative, une entreprise n’aura pas à trop « jouer sur sa trésorerie afin de refaire son stock » d’après lui, puisque « c’est la coopérative qui achètera les produits ».

Le président de la CMAR trouve en l’artisanat un « potentiel intéressant, car c’est un gage de qualité », mais le problème lié à cette convention, c’est que « ce n’est pas évident de regrouper des chefs d’entreprises ». C’est pourquoi la CMAR et la CRES entendent effectuer un « gros travail de communication et de promotion » pour épauler les chefs d’entreprises qui verraient la coopérative ou le groupe d’employeurs comme un risque de perdre leur entreprise. Sur ce point, le président de la Chambre insiste : « La coopérative est une entité à part car les gérants seront actionnaires du regroupement ».  

Dans un contexte où « l’Europe complique la vie » et « l’isolation n’apporte rien de bon », selon Theodore Hoareau, président de la CRES, la Chambre régionale travaille pour le développement d’une économie solidaire sur l’île depuis 30 ans et attend de cette convention une augmentation des entreprises et des emplois coopératifs sur l’île. Il assure que la CRES « donne un peu de spiritualité aux corps des entreprises » à travers une économie solidaire mais rappelle que la convention « n’est pas là pour créer des emplois, mais bien des projets ».                                                                                              

Ce qu’en pensent les artisans

Lors de la réunion, une représentante du domaine de l’esthétique s’inquiète de « l’animosité » que « subit » son domaine par rapport aux « clivages » que des coopératives pourraient entraîner. Mais le président de la CMAR affirme que cette « notion de clivage est aujourd’hui dépassée ».

De son côté, un chauffeur de taxi, qui lui même fait partie d’une coopérative, témoigne : « Cela représente une force, avec la coopérative on peut casser les prix. Nous par exemple, nous avons acheté l’assurance par le biais de la coopérative, comme nous sommes plusieurs ça sera toujours plus intéressant financièrement ». Il assure qu’à cause « de la vision individualiste qui constitue habituellement l’artisanat, on est obligé de mutualiser ».

Steven Lellouche, artisan dans la domotique, fera bientôt partie d’une SARL SCOP, une société coopérative de production à responsabilité limitée. Pour lui, ce regroupement s’étend « sur le long terme » et « tout le monde est concerné » par le développement de l’activité professionnelle.

 

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