Une centaine d’agents municipaux en contrat aidé était réunie au gymnase Gaston Dumesgnil de la Possession ce matin. Le sujet de cette réunion était l’avenir des contrats aidés de la ville de la Possession, que la maire Vanessa Miranville ne peut garantir, le quota d’aide de l’État n’étant pas encore décidé par le gouvernement.
Il est question d’une baisse de pas moins de 75% des quotas, mais les chiffres ne sont pas encore communiqués par le gouvernement. « La décision devait être prise mercredi dernier en conseil des ministres, et pour l’heure, le sous-préfet de Saint-Paul n’a pas d’information à ce sujet », indique Vanessa Miranville.
Les agents municipaux en fin de contrat ne peuvent être renouvelés pour l’instant, et devront donc pointer aux ASSEDIC, ce qui pose un autre problème : dès lors qu’ils seront inscrits à pôle emploi, les agents ne seront plus éligibles au contrat aidé. Une situation ubuesque que dénonce la maire : « Ce serait injuste que, parce-que Macron tarde à se décider, les agents perdent leur éligibilité ». Elle a donc demandé à la sous-préfecture de faire en sorte que les agents inscrits à Pôle emploi puissent tout de même être renouvelés, le cas s’étant déjà présenté il y a quelques mois, donnant lieu à une exception à la règle. « Derrière les ordinateurs de Pôle emploi, il y a des personnes qui décident », ajoute-t-elle.
La titularisation est compliquée par la sur-rémunération
D’ici la fin d’année, 140 personnes seront en fin de contrat, et sur une année, ce sont 400 postes d’agents municipaux qui risquent de disparaître. Des postes essentiellement occupés par des femmes (ATSEM, surveillance et cuisine à la cantine, nettoyage des classes), qui permettent le fonctionnement normal des écoles. « La situation est si catastrophique que la cantine ne pourra être assurée à la rentrée », indique la maire. La municipalité va se voir obligée de faire appel à la bonne volonté des citoyens et agents pour assurer le service du midi.
Si les contrats aidés sont autant utilisés par la municipalité, explique Vanessa Miranville, c’est que la titularisation est compliquée par la sur-rémunération. « L’État nous oblige à payer 50% plus cher les agents territoriaux, mais ne nous octroie pas les fonds nécessaires. Avec la fin de la taxe d’habitation, cela sera encore plus compliqué pour les finances de la ville. »
« L’attitude du gouvernement est méprisante, ce sont 20 000 personnes qui vont être au chômage », si la décision est prise de ne renouveler que 25% des contrats aidés. « On nous demande d’appliquer le plan vigipirate renforcé, et dans le même temps, on fait des coupes drastiques dans les dotations de l’État », poursuit la maire.
Une manifestation des maires et des agents aura lieu mercredi à 10h devant la préfecture, afin d’interpeller l’État sur la situation des municipalités.