Voile, waveski, surf, la base nautique de Saint-Leu garde ses planches et ses canots bien dans son hangar aujourd’hui. La scène devrait se renouveler dans les prochains jours. En attendant que la situation se débloque ou que des prélèvements de requins aient lieu.
« On suspend nos activités ! » répond un des membres du « Nauti Club Laleu », qui préfèrera rester anonyme, à une personne venue aux nouvelles. Ces critiques prolongent sans surprise celles médiatisées par les pratiquants de glisse depuis quelques mois.
« Et c’est pas fini » dit-il, songeur. « La raison de ces attaques est multi-factorielle pour moi. D’abord, il y a le rôle de Réserve, il y a aussi plus de personnes à l’eau donc plus de risque de rencontres, il y a plus de déchets. Le comportement des pêcheurs au large est peut-être à mettre en cause aussi, et il peut y avoir la surpêche pour finir », évoque-t-il.
« J’étais moi-même surfeur, j’ai arrêté depuis quelques années. Quand j’étais plus jeune, j’y allais depuis 5 heures et demi du matin pour finir jusqu’à la tombée de la nuit. On y allait même quand la ravine « i coulé » et après les fortes pluies. C’était une cohabitation normale. On se disait que la chance était de 1 sur un million. Aujourd’hui, c’est 1 sur mille », poursuit-il.
Les petits pêcheurs éloignés de l’espace côtier
La perte des pêcheurs traditionnels dans la zone côtière est la plus préjudiciable selon lui. « Vous vous rappelez sans doute qu’à l’époque, quand vous passiez en voiture par Saint-Leu, il y avait toujours des pêcheurs qui vendaient leurs prises,…ces gens-là, ils ne sont plus là. La bouée (ndlr: celle qui délimite la réserve) que vous voyez en face a été installée en 2009. Depuis trois ans, il n’y a plus de présence humaine du bord jusqu’à la bouée, mis à part celle des surfeurs. Les petits pêcheurs pouvaient entrer dans l’eau à 1m, 2m de profondeur quand ils étaient en plongée. On leur a retiré ça. Car après, même si c’est autorisé après la réserve, y’a plus grand monde qui est capable de pêcher par 10, 20 m de fond. »
Pour l’heure, et avant toute avancée, c’est stand by. « La base nautique a été créée pour favoriser ces activités. Le problème c’est qu’on amène des enfants en voile ou en waveski ici. On suspend les activités jusqu’à nouvel ordre. C’est une petite base mais au cours des vacances on pouvait tout de même avoir 250 marmailles... »