« La SR21 a été créée il y a 10 ans. Elle a connu des moments heureux mais également sombres. A notre arrivée à la tête de la Région, il y avait une grave crise de légitimité autour de la SR21. Du reste, la Chambre régionale des comptes avait pointé du doigt dans son rapport une situation financière précaire et une absence de stratégie. La priorité a été de restructurer la SR21 en lui donnant une nouvelle réorientation stratégique. Nous avons fixé de nouveaux caps et de nouvelles missions conformes à la politique régionale« , explique en préambule Jean-Louis Lagourgue, président de feu la SR21 devant les représentants du monde économique réunionnais.
Dans la salle, Guy Dupont, président de Gerri, ou encore Jismy Souprayenmestry, directeur général de l’AD, sont venus assister à la présentation de la nouvelle entité régionale responsable de l’arrêt des subventions de la Région au profit de leur agence.
« Nous sommes là pour tourner la page du passé et construire celle du futur. C’est pour cela que nous lançons Nexa« , souligne Jean-Louis Lagourgue. « Nous souhaitons faire de Nexa un accélérateur de talent et de projet pour la Réunion avec pour objectif de renforcer l’économie réunionnaise. La Région se dote d’une agence de développement et d’investissement« , ajoute-t-il.
« Nous voulons faire de Nexa un outil essentiel pour la Réunion »
Sur le détail des opérations à venir, Gaston Bigey, directeur général de l’agence, prend la parole pour dresser un état des lieux de la SR21. « Nous avons redressé les comptes, nous avons fermé les services déficitaires. Entre 2010 et 2012, nous avons réduit les effectifs. Résultat, le coût de la structure est passé de 1,8 million d’euros par an à 1 million d’euros aujourd’hui et le déficit de 1,3 million d’euro constaté en 2010 est désormais résorbé« , explique-t-il.
« Nous voulons faire de Nexa un outil essentiel pour la Réunion en matière de suivi de l’activité économique, prospective, ouverture à l’international et innovation« , ajoute-t-il. Pour cela, Nexa va investir dans des entreprises ou projets porteurs de l’économie réunionnaise. « Nous allons investir dans le projet Haclave avec comme partenaire le groupe Ravate, avec le groupe ACI pour la construction d’hôtels à Saint-Pierre et Sainte-Marie et avec Bio Algues Austral« , précise-t-il.
Pour cela, Nexa va bénéficier d’une recapitalisation à hauteur de 3,5 millions d’euros composée de fonds publics (Région) mais également privés. « Les privés vont revenir dans le capital, ce qui est une marque de confiance« , explique Gaston Bigey.
Pour autant les « bonnes nouvelles » n’ont pas entaché les craintes de certains acteurs économiques de voir peut-être disparaitre Gerri, le CRI ou encore l’AD suite à l’arrêt des subventions régionales. Maurice Cérisola, président de la Réunion Economique, a été le seul à prendre la parole. « J’ai pris acte des déclarations du président de Région (ndlr: Didier Robert), mais ces déclarations récentes ont causé des interrogations et des hommes blessés. Une explication est nécessaire pour sortir de cette zone d’ombre« , lâche-t-il à l’assistance.
« Il fallait du courage pour prendre cette décision »
Dans la salle, Didier Robert, président de la Région, a fait le déplacement et a tenu à répondre aux doutes et interrogations soulevés par Maurice Cérisola. « Je n’ai pas d’autre ambition que celui de l’intérêt général, celle des Réunionnais et de faire avancer la Réunion. La décision que j’ai été amené à prendre était réfléchie. Comme je l’ai dit, il ne peut pas y avoir de superpositions de structures les unes par rapport aux autres et il fallait du courage pour prendre cette décision. Le débat qui se pose entre les différentes structures est un débat de fond et pas seulement un débat d’hommes ou de femmes. Dans les jours qui viennent, je pourrai rencontrer les responsables des différentes structures. L’AD mérite un débat à part comme Gerri. Nous aurons l’occasion de nous rencontrer pour en parler dans les jours à venir (…)« , a répondu Didier Robert.
Le président de Région a été clair et a bien fait comprendre qu’il ne reviendra pas sur ses décisions.