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La SEOR et l’Université prennent leur distance avec le projet de zoo à l’Etang-Salé

L’enquête publique concernant le projet de zoo en forêt de l’Etang-Salé est bouclée. Dans son rapport à la conclusion « favorable », le commissaire en charge de l’enquête relève que le porteur de projet a affiché la caution scientifique de deux institutions scientifiques sans leur accord. Dans un courrier annexé aux conclusions de l’enquête, la Société d’Etudes […]

Ecrit par zinfos974 – le mardi 11 mars 2014 à 09H52

L’enquête publique concernant le projet de zoo en forêt de l’Etang-Salé est bouclée. Dans son rapport à la conclusion « favorable », le commissaire en charge de l’enquête relève que le porteur de projet a affiché la caution scientifique de deux institutions scientifiques sans leur accord.

Dans un courrier annexé aux conclusions de l’enquête, la Société d’Etudes Ornithologiques (SEOR) fait part de son étonnement d’avoir été citée comme caution scientifique au projet de zoo alors que ce n’est pas le cas selon son représentant.

« On a découvert notre participation au projet Bioparc le jour du démarrage de l’enquête publique », confirme aujourd’hui André Fleurence, le président de la SEOR. Dans un courrier adressé au commissaire d’enquête, il livre les détails de cet enchaînement d’incompréhensions.

La SEOR « n’a été sollicitée à aucun moment lors de son montage, et qu’a fortiori, aucune convention de quelque nature que ce soit n’a été prévue ou signée ». Pire, la SEOR « déplore que son nom ait pu y être associé d’une manière que d’aucun pourrait qualifier d’abusive. La réputation de l’association s’en est d’ailleurs trouvée quelque peu entachée auprès d’une partie du public », complète le courrier signé du président de la SEOR.

Quelques semaines après cette mise au point en direction du commissaire enquêteur, André Fleurence nous explique que Bernard Gougache, le porteur de projet de zoo, a été remercié récemment de la SEOR, dont il était jusque-là vice-président. L’effectivité de cette rupture « d’un commun accord », confirme Bernard Gougache, s’est matérialisée la semaine dernière.

 

Encore aujourd’hui, André Fleurence ne peut s’expliquer ce couac, entre « la bonne foi ou l’inconscience » de Bernard Gougache. Le président de la SEOR se souvient simplement que son association a été interrogée par le cabinet d’études (ABER) en charge du montage du projet. Si la SEOR s’était montrée intéressée dans l’optique d’y apporter ses connaissances en matière de faune, cet accord informel n’a jamais donné lieu à un partenariat signé, retient-il.

Malgré cette incompréhension aux conséquences fâcheuses pour l’image de l’association, André Fleurence retient la grande compétence de Bernard Gougache avec les rapaces. Une expérience dont continue à profiter la SEOR. André Fleurence « ne veut pas en rajouter dans la polémique ». « Je continue de travailler avec la SEOR », confirme de son côté Bernard Gougache, le porteur de projet.

Bernard Gougache reconnaît une erreur

La SEOR n’est pas la seule à avoir vu son nom utilisé pour promouvoir le projet de la société Bioparc. Le laboratoire d’ECOlogie MARine (ECOMAR) de l’Université de La Réunion a également réagi lors de l’enquête publique. Au cours de cet échange, le responsable du laboratoire « nie toute participation comme membre du conseil scientifique du parc zoologique ». Sur un plan scientifique, le spécialiste fait part de sa désapprobation quant à l’importation de rapaces pour les mettre en volière et faire des spectacles de fauconnerie. Il se montre « inquiet pour la faune locale en cas d’évasion de ces prédateurs ». Bioparc devra donc se passer de l’appui scientifique de ces partenaires de la recherche universitaire.

Bernard Gougache, le porteur de projet, temporise le déchaînement dans l’opinion publique qu’a suscité la médiatisation de son projet fin 2013. « La SEOR et l’Université de La Réunion ont été sollicitées par le cabinet d’études« , explique Bernard Gougache. « J’ai même gardé le courrier concernant l’Université qui donne son accord scientifique », dit-il. Mais ce dernier reconnaît son « erreur de ne pas avoir associé ces deux organismes au fur et à mesure de l’avancement du projet ». En clair, si les deux entités ont donné un accord informel sur une partie seulement du projet dans le futur parc animalier, cet accord est intervenu à un stade où la globalité du projet n’avait pas été présentée. « En même temps, il s’agit d’un projet privé », se dédouane-t-il. Bernard Gougache est par contre moins tendre avec le lanceur d’alerte qu’est l’Association Citoyenne de Saint-Pierre, coupable à ses yeux d’avoir véhiculé « des conneries » sur le projet. L’ACSP, qui continue de veiller via sa page internet : « le représentant de l’Etat à la Réunion peut-il cautionner ce faux et usage de faux dans une enquête publique ? », demande son président Gaëtan Hoarau. Il retient, tout comme les deux organismes cités à leur insu, un extrait du dossier de demande d’autorisation d’exploiter qui stipulait que « Le projet Bioparc s’articule autour d’un programme pédagogique et d’un programme scientifique (établi en collaboration avec l’Université de LA Réunion, la SEOR et la Société CONSULTANT) ».

Malgré l’avis défavorable voté par la mairie d’Etang-Salé (avis favorable de la mairie des Avirons), « la procédure continue. Il y a encore un an d’instruction ». Les conclusions remises par le commissaire au préfet permettront à ce dernier de trancher en dernier ressort, courant mai si le calendrier est respecté. Jean-Luc Marx va-t-il s’en tenir à l’avis favorable du commissaire enquêteur ?

 

Le responsable du laboratoire ECOMAR prend ses distances avec Bioparc :

 

La SEOR rétablit sa vérité dans un courrier annexé à l’enquête publique :

 

La SEOR et l'Université prennent leur distance avec le projet de zoo à l'Etang-Salé

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