Catherine Boudet, poétesse, universitaire et journaliste réunionnaise, a connu hier une journée éprouvante après avoir reçu un courrier officiel lui stipulant son expulsion du territoire mauricien.
Se rendant en matinée aux services de l’immigration à Port-Louis pour en savoir plus, on l’informe sur place qu’elle a un délai de 24 heures pour se conformer à la décision des autorités.
Catherine Boudet sera même « retenue » dans les locaux des services de l’immigration durant quelques heures, avant de retrouver sa liberté vers 12h30 après l’intervention pressante de son avocat Me Errikson Mooneapillay.
Pour l’homme de loi, les procédures n’ont pas été respectées dans ce dossier, car avant d’arrêter une personne il faut selon lui que la personne expulsée, après avoir reçu un document légal, soit présentée devant un magistrat avec un délai nécessaire entre les deux obligations (document légal et présentation devant un magistrat).
Or, selon Me Errikson Mooneapillay, les autorités n’ont pas suivi les procédures légales dans le cas de sa cliente, tout en précisant que Catherine Boudet respectera la loi mauricienne, mais que les services de l’Immigration doivent en faire de même.
« Nous demandons à ce que les droits humains et constitutionnels de Catherine Boudet soient respectés«
Suite à ses développements, les services de l’Immigration se seraient pour l’heure ravisés et ont suspendu l’application de la procédure d’expulsion du territoire mauricien visant Catherine Boudet, comme l’indique Le Défi Quotidien.
Depuis hier de nombreux travailleurs sociaux sont venus apporter leur soutien à la journaliste et ont envoyé un courrier aux ambassades de France et de Grande-Bretagne pour les alerter sur le sort réservé actuellement à cette dernière à l’île Maurice.
Une pétition en ligne postée le 8 octobre et qui sera ensuite envoyée au Premier ministre, Navin Ramgoolam, appelle à la mobilisation sur la toile pour défendre les droits de Catherine Boudet. 674 personnes ont déjà signé la pétition.
« Nous demandons aux instances susmentionnées de faire la preuve que nous sommes effectivement dans un État de droit à Maurice. Nous demandons à ce que les droits humains et constitutionnels de Catherine Boudet soient respectés, et que tout ce que prévoit le cadre légal lui soit garanti à tout moment, ce qui inclut son droit à rester sur le territoire mauricien et à obtenir un permis de travail », souligne la pétition.
Pour rappel, Catherine Boudet, blanchie à la fin août par la justice mauricienne pour divulgation de fausses nouvelles à l’encontre de l’historien français Stéphane Sinclair, avait été informée vendredi dernier qu’elle était en « situation illégale » à l’île Maurice et qu’elle devait quitter dans les meilleurs délais le territoire mauricien, comme le relate le site lexpress.mu.
Elle avait aussi réclamé, le mercredi 25 septembre 2013, 1.250.000 euros (50 millions de roupies) de dommages pour « arrestation et détention illégales » et avait mis en demeure l’État mauricien.
[Indian Ocean Times]urlblank:http://www.indian-ocean-times.com/Maurice-La-Reunionnaise-Catherine-Boudet-toujours-menacee-d-expulsion-du-territoire-mauricien_a2297.html