[La Réunion, future terre du cannabis thérapeutique ]urlblank:https://www.zinfos974.com/La-Reunion-future-terre-du-cannabis-therapeutique_a141850.html
Le 9 octobre 2019, l’Assemblée nationale autorisait par décret l’expérimentation du cannabis thérapeutique en France. Celle-ci prévoit le début de ces expérimentations « à compter du 31 mars 2021 » pour une durée de deux ans. Au moins 3000 personnes seraient concernées par ces premiers tests en France.
Une nouvelle étape a été franchie ce dimanche 18 octobre après la publication du cahier des charges des futurs médicaments à base de cannabis.
On y apprend que seuls les patients atteints de certaines pathologies graves (sclérose en plaques, épilepsie ou douleurs neuropathiques) ou qui subissent des effets secondaires liés à une chimiothérapie ou à des soins palliatifs) voire même en cas de soulagement insuffisant ou d’une mauvaise tolérance avec les traitements existants seront autorisés à se voir administrer ces premiers médicaments à base de cannabis.
[Des agriculteurs se structurent pour développer une filière chanvre péï]urlblank:https://www.zinfos974.com/Des-agriculteurs-se-structurent-pour-developper-une-filiere-chanvre-pei_a143312.html
Ce cahier des charges nous apprend également sous quelles formes pharmaceutiques seront utilisés les produits testés mais aussi les dosages précis du THC et du CBD contenus dans le cannabis. Ceux-ci prendront la forme d’huile, de gélules ou de fleurs séchées à vaporiser. De plus, deux fournisseurs, un principal et un autre secondaire, seront retenus « en cas de défaillance du premier » pour chaque forme de médicament.
Reste maintenant à l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) à publier l’appel à candidatures pour déterminer qui seront les prestataires retenus pour fournir les médicaments.
Un « or vert » pour La Réunion
Dans l’île, l’association Chanvre Réunion milite depuis plusieurs années pour le développement et la structuration d’une filière de chanvre industriel. Son président, Benjamin Coudriet, appelle à un changement de paradigme concernant le cannabis thérapeutique.
« Pour nous, ce n’est pas un sujet moral, on se base avant tout sur la réglementation déjà existante pour créer de la richesse sur le territoire », explique-t-il, à l’image de ce qui se fait déjà dans l’hexagone. Pour rappel, bien que la législation française soit extrêmement restrictive sur les produits dérivés du cannabis et leur consommation, la France reste malgré tout le second producteur mondial de chanvre industriel derrière la Chine, avec plus de 15000 hectares dédiés. Les fibres de la tige ou encore l’huile de la graine sont en effet largement utilisées dans de nombreux secteurs industriels que ce soit en papeterie, dans le bâtiment ou encore dans le textile.
À La Réunion, les expérimentations concernant l’utilisation du chanvre pour un usage industriel entrent dans leur seconde année. Sur l’utilisation du chanvre dit « bien-être », utilisé par exemple pour la fabrication de produits cosmétiques, pharmaceutiques ou alimentaires, des travaux ont déjà débuté sur la mise en place d’itinéraires techniques dans l’île. Entre trois et cinq nouvelles parcelles vont être même déployées d’ici novembre.
« Pour le moment, la réglementation ne permet que l’utilisation de la fibre et de la graine. On travaille notamment sur des variétés qui valorisent plutôt la graine que les fibres », explique Benjamin Coudriet, qui voit dans le chanvre industriel un véritable « or vert » pour La Réunion, même s’il faudrait quelques ajustements au niveau de la législation pour rendre sa culture rentable pour les agriculteurs. « En métropole, l’exploitation de la fibre et de la graine de chanvre rapporte environ 500 euros par hectare. C’est moins que les autres grandes cultures comme le colza, le maïs ou le blé qui peuvent varier entre 800 à 1 500 euros par hectare. Mais si on ajoute à l’exploitation de la fibre et de la graine celle de la fleur pour la production notamment de dérivés alimentaires, de chanvre bien-être ou de cannabis thérapeutique, on arrive entre 1500 à 3000 euros par hectare », ajuste Benjamin Coudriet.
De plus, poursuit le président de Chanvre Réunion, « si le cannabis médical est généralisé d’ici quatre à cinq ans et si on reste sur les pathologies citées précédemment, cela pourrait toucher entre 700.000 et 5 millions de Français pour un chiffre d’affaires de 500 millions d’euros annuels ».