Une minute de silence devant les grilles de la préfecture, pour faire entendre jusqu’à Paris, les difficultés économiques auxquelles est confrontée La Réunion depuis quelques mois.
“Nous allons nous réunir en silence et dans la dignité, puis nous remettrons au représentant de l’Etat une motion signée par l’ensemble des acteurs économiques ou leurs représentants”.
Maurice Cérisola, président de La Réunion économique ne veut avancer aucun chiffre quant au nombre de participants. Il serait déjà une cinquantaine d’associations et d’organisations à avoir paraphé le courrier qui sera remis à Paris.
“Les hausses successives de carburant n’expliquent pas tout. L’inquiétude née du devenir incertain de la défiscalisation, se concrétise déjà par des centaines de licenciements dans le BTP, et par ricochet chez les transporteurs”, indique Joël Mongin, président de la Fédération nationale des transporteurs routiers, section locale.
“Il y a une baisse du chiffre d’affaire alors qu’à contrario, les charges montent en flèche. Par ailleurs, l’économie locale doit se passer de chantiers intermédiaires comme la construction du Zénith et du Pole océan à Saint-Denis, de la Rocade Sud du Tampon ou de l’hippodrome à Saint-Paul”.
“Ces marchés nous auraient permis d’attendre le projet de la route du Littoral et du Tram-train”, explique le transporteur.
Le scénario est maintenant totalement différent. La Réunion pourrait perdre 1,5 milliard d’investissement, chaque année, avec les modifications des textes de la défiscalisation. “C’est énorme pour une île déjà sous perfusion”. Il y a aussi la menace à très court terme de la suppression de la majoration des retraites.
C’est encore de l’argent qui ne sera plus injecté dans l’économie locale. Pour noircir un peu plus le tableau, l’OCM-Sucre devra être rediscuté à Bruxelles, juste après la remise en cause de l’Octroi de mer en 2013…
Espérons que cette minute de silence devant les grilles de la préfecture, ne sera un enterrement de première de ce qui reste de l’économie réunionnaise.