
- Alors, Roger, le 14 juillet 1840, le capitaine Passot arrivé à bord du navire de guerre la Prévoyante, place l'île de Nosy-Bé sous la protection de la France, après en avoir fait la proposition à son supérieur le contre-amiral Anne Chrétien Louis de Hell, gouverneur de l'île Bourbon (La Réunion). Il ancre en 1841 le navire de guerre le Colibri dans le sud de Nosy-Bé, et signe avec la reine sakalava Bemihisatra Tsioméko, un traité dans lequel elle cède définitivement la totalité de l'île à la France. Ce traité a pour but de soustraire l'île de l'influence merina alors grandissante, et de fournir aux Français un port dans le canal du Mozambique. Pierre Passot fonde le chef-lieu de Nosy-Bé et le baptise Hell-Ville, du nom de son supérieur, Anne Chrétien Louis de Hell, Gouverneur de Bourbon. Nosy-Bé devient donc française en 1841. Par ailleurs, le 25 avril 1841, le sultan Andriantsoly, roi sakalava, cède l'île de Mayotte dans l'archipel des Comores à la France, représentée par le capitaine Passot. Celui-ci l'achète contre une rente viagère personnelle de 1000 piastres. La vente est entérinée par le roi Louis-Philippe de France en février 1843. Le 13 juin 1843, le capitaine Passot prend possession de l'île de Mayotte au nom du roi. La population de Mayotte s'élève alors à 3000 habitants. Le 1er juillet 1847, Pierre Passot, commandant supérieur de Mayotte, promulgue l'arrêté local qui proclame la liberté des esclaves de Mayotte. Le volcan de Nosy-Bé a été baptisé Mont Passot en son nom. Voici mon cher ami, Roger, la petite histoire de l’annexion de l’île de Nosy-Bé.
-Eh bien ! me dit Roger, tu es une encyclopédie ambulante, toi mon grand ! Après toutes ces explications, je pourrai être un bon guide pour les futurs clients qui monteront dans mon taxi. Tes étudiants et élèves ont eu beaucoup de chance de t’avoir eu comme professeur. Un jour, il faut que je vous emmène aussi voir le Mont Passot. Si je comprends bien, mon cher ami Amith, Passot va immortaliser son nom lui aussi sur Nosy-Bé. A une vingtaine de kilomètres du grand village d’Ambatoloaka, à vélo, en 4x4 ou encore en Renault 4L, on peut atteindre le point culminant de l’île. Un point culminant d’où on peut observer un superbe coucher du soleil et admirer – à la nuit tombée, au loin, mais vraiment au loin - scintiller les lumières de Mayotte ! Ce point culminant idéal pour admirer le cou-cher du soleil - surtout en hiver austral - des plantations de teck et de sisal s’appelle le Mont Passot, du nom du fameux capitaine. Le sommet est le point le plus élevé de Nosy-Bé (330 mètres). On peut de même contempler sept lacs formés dans les cratères, toute la côte ouest de l’île et même la minuscule île de Nosy-Sakatia. Ces lacs sont considérés comme étant sacrés par les Malgaches qui viennent pour leurs cérémonies religieuses. Il est interdit de faire ses besoins et de jeter des détritus. Ils sont, par ailleurs, truffés de crocodiles - et d’après des croyances malgaches – peuplés par des créatures mystérieuses et hybrides, mythiques appelées les Bibis... Mont-Passot est pratiquement inaccessible depuis 2005 en taxi ! Il faut y aller, soit à pieds, soit en voiture tout-terrain. Mais je peux vous déposer au pied de la montée. Ça vous intéresse ?
-Bien sûr que oui ! nous répond Eléonore, toute enthousiaste ! »
Pendant que nous roulions et traversions la rue du Général De Gaulle, nous constatâmes que la circulation s’était ralentie.
« -Trop de voitures et de charrettes de zébu ! lança Roger. Nosy-Bé soufre de son insularité et de sa démo-graphie galopante. Nosy-Bé est marquée aujourd’hui par une urbanisation un peu problématique et aléatoire, liée à l’exode rural massif, et aussi due à son essor touristique pesant, depuis les années 2000. Les villages se vident et Hell-Ville connaît une forte croissance urbaine et les illusions du développement économique, typique des villes africaines. Les villages de la périphérie se vident car les personnes migrent vers Hell-Ville en espérant y trouver un travail, des soins et une scolarité pour leurs enfants. Le fossé entre les riches et les pauvres s’est creusé encore ! Hell-Ville est devenue un îlot de richesse dans un océan de pauvreté…
-Regarde les bidonvilles qui défi-lent à ta gauche papa ! me dit Kareena.
-Tu vois Amith, me dit Roger, ça ce n’est encore rien ! Tu verras demain je vous emmènerai à Ambatoloaka, sur la route du village de Djamandjar. Vous verrez par vous-mêmes.
Nous continuions notre visite de la ville. Lorsqu’on a traversé la rue Général de Gaulle, je n’ai pas osé regarder ce qu’il y avait à la place de la maison de mon grand-père. Cette maison, était-elle encore là ? M’attendait-elle ? Dans quel état était-elle ? Qui y vivait maintenant ? »
Nous arrivons au bout de notre périple, et j’ai constaté que la place du grand marché a été entièrement refaite.
« -Vous voyez Vijay et Kareena, ici il y avait un marché qui datait de 1954. Il n’existe plus. Les trottoirs aussi ont été rénovés, remarquais-je.
extrait du roman Année 2043 : Autopsie D'une Mémoire publié en 2010.
Article littéraire et culturel rédigé par Tamim KARIMBHAY professeur, historien et romancier auteur d'une monographie culturelle et historique d’un espace culturel et touristique insulaire dans l’océan Indien et le canal du Mozambique : Nosy-Bé : Âme malgache, Coeur français et du roman autobiographique et géopolitique : un hypertexte polyvalent et visionnaire : Année 2043 : Autopsie D’une Mémoire à contre courant.
http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/2011/04/14/2465802_ile-de-la-reunion-ile-de-nosy-be-et-ile-mayotte-trois-destinees-coloniales-francaises-trois-trajectoires-differentes-dans-l-histoire-maritime-de-l-ocean-indien.html
http://www.monsieur-biographie.com/biographies/9059/tamim-karimbhay.php
-Eh bien ! me dit Roger, tu es une encyclopédie ambulante, toi mon grand ! Après toutes ces explications, je pourrai être un bon guide pour les futurs clients qui monteront dans mon taxi. Tes étudiants et élèves ont eu beaucoup de chance de t’avoir eu comme professeur. Un jour, il faut que je vous emmène aussi voir le Mont Passot. Si je comprends bien, mon cher ami Amith, Passot va immortaliser son nom lui aussi sur Nosy-Bé. A une vingtaine de kilomètres du grand village d’Ambatoloaka, à vélo, en 4x4 ou encore en Renault 4L, on peut atteindre le point culminant de l’île. Un point culminant d’où on peut observer un superbe coucher du soleil et admirer – à la nuit tombée, au loin, mais vraiment au loin - scintiller les lumières de Mayotte ! Ce point culminant idéal pour admirer le cou-cher du soleil - surtout en hiver austral - des plantations de teck et de sisal s’appelle le Mont Passot, du nom du fameux capitaine. Le sommet est le point le plus élevé de Nosy-Bé (330 mètres). On peut de même contempler sept lacs formés dans les cratères, toute la côte ouest de l’île et même la minuscule île de Nosy-Sakatia. Ces lacs sont considérés comme étant sacrés par les Malgaches qui viennent pour leurs cérémonies religieuses. Il est interdit de faire ses besoins et de jeter des détritus. Ils sont, par ailleurs, truffés de crocodiles - et d’après des croyances malgaches – peuplés par des créatures mystérieuses et hybrides, mythiques appelées les Bibis... Mont-Passot est pratiquement inaccessible depuis 2005 en taxi ! Il faut y aller, soit à pieds, soit en voiture tout-terrain. Mais je peux vous déposer au pied de la montée. Ça vous intéresse ?
-Bien sûr que oui ! nous répond Eléonore, toute enthousiaste ! »
Pendant que nous roulions et traversions la rue du Général De Gaulle, nous constatâmes que la circulation s’était ralentie.
« -Trop de voitures et de charrettes de zébu ! lança Roger. Nosy-Bé soufre de son insularité et de sa démo-graphie galopante. Nosy-Bé est marquée aujourd’hui par une urbanisation un peu problématique et aléatoire, liée à l’exode rural massif, et aussi due à son essor touristique pesant, depuis les années 2000. Les villages se vident et Hell-Ville connaît une forte croissance urbaine et les illusions du développement économique, typique des villes africaines. Les villages de la périphérie se vident car les personnes migrent vers Hell-Ville en espérant y trouver un travail, des soins et une scolarité pour leurs enfants. Le fossé entre les riches et les pauvres s’est creusé encore ! Hell-Ville est devenue un îlot de richesse dans un océan de pauvreté…
-Regarde les bidonvilles qui défi-lent à ta gauche papa ! me dit Kareena.
-Tu vois Amith, me dit Roger, ça ce n’est encore rien ! Tu verras demain je vous emmènerai à Ambatoloaka, sur la route du village de Djamandjar. Vous verrez par vous-mêmes.
Nous continuions notre visite de la ville. Lorsqu’on a traversé la rue Général de Gaulle, je n’ai pas osé regarder ce qu’il y avait à la place de la maison de mon grand-père. Cette maison, était-elle encore là ? M’attendait-elle ? Dans quel état était-elle ? Qui y vivait maintenant ? »
Nous arrivons au bout de notre périple, et j’ai constaté que la place du grand marché a été entièrement refaite.
« -Vous voyez Vijay et Kareena, ici il y avait un marché qui datait de 1954. Il n’existe plus. Les trottoirs aussi ont été rénovés, remarquais-je.
extrait du roman Année 2043 : Autopsie D'une Mémoire publié en 2010.
Article littéraire et culturel rédigé par Tamim KARIMBHAY professeur, historien et romancier auteur d'une monographie culturelle et historique d’un espace culturel et touristique insulaire dans l’océan Indien et le canal du Mozambique : Nosy-Bé : Âme malgache, Coeur français et du roman autobiographique et géopolitique : un hypertexte polyvalent et visionnaire : Année 2043 : Autopsie D’une Mémoire à contre courant.
http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/2011/04/14/2465802_ile-de-la-reunion-ile-de-nosy-be-et-ile-mayotte-trois-destinees-coloniales-francaises-trois-trajectoires-differentes-dans-l-histoire-maritime-de-l-ocean-indien.html
http://www.monsieur-biographie.com/biographies/9059/tamim-karimbhay.php