La Réunion est une île volcanique, on le sait, dont la densité de la population sur le littoral est très importante et concentrée à cause des reliefs contraints. D’où des difficultés à créer des infrastructures (routes, ponts etc..), des lycées, des collèges, des crèches…pour accueillir nos jeunes enfants. D’où les crises de logement et les embouteillages…
A cela s’ajoutent les problèmes environnementaux dus soit à des facteurs naturels (chaleurs torrides, inondations, cyclones, glissements de terrain) soit à l’empreinte humaine qui dégrade encore davantage cette nature fragile (pollution, surconsommation, surproduction…).
La question qui me préoccupe, [suite à l’article de Pierrot Dupuy sur Zinfos]urlblank:https://www.zinfos974.com/Pierrot-Dupuy-Non-la-pollution-n-est-pas-le-principal-responsable-de-la-crise-climatique_a173282.html , est celle de la surpopulation. En effet, avec un taux de natalité de 2,38 enfants par femme, d’illettrisme (23 % de la population de 18 à 65 ans) et face à une surface agricole et habitable qui se réduit comme peau de chagrin, que faire ?
Il ne s’agit pas de culpabiliser les hommes face à une politique de natalité non maitrisée, car il existe une diminution naturelle de notre espace de vie dont M. René Robert, éminent géographe réunionnais et source d’inspiration pour moi, a évoqué les différents aspects tout au long de la vie récente de notre île Intense :
- La variation du niveau marin, liée à l’évolution lointaine des effets du soleil. Ainsi à certaines époques la hausse du niveau de la mer fait reculer le littoral (sablonneux surtout mais également rocheux)
- L’impact des périodes cycloniques : destruction des reliefs, ravinement important, disparition de la faune et de la fore endémiques
- Les éruptions volcaniques, particulièrement lors des phases explosives, avec le bel exemple de mon cirque natal et aimé : Salazie
- Les crues torrentielles en aval qui transfèrent les sols vers l’estuaire et l’océan avec pour exemple le modèle de la Plaine des Galets où les sols disparaissent sous des décimètres d’alluvions…
En bref, il y a une destruction partielle de notre territoire avec les conséquences rappelées plus haut : plus la terre est rare, plus devient problématique notre évolution agricole, économique, sociétale et culturelle, problématique alourdie par la surnatalité. Comment sur un territoire aussi exigu pouvons-nous accueillir dans des conditions respectables et dignes un nombre important d’enfants supplémentaires, être également terre d’accueil pour ceux qui sont déjà là qui font notre richesse, et développer notre économie pour répondre à l’attente d’une population de plus en plus importante ? Comment, j’aime le dire, faire de la Réunion des Hommes une terre d’Excellence ?
Parce que le problème me semble là : nous réunissons les contraintes d’un pays sous-développé en terme de natalité alors que nous devons dans le même temps nous développer économiquement pour atteindre ce que certains appellent de leurs vœux, à savoir l’autosuffisance alimentaire.
Indignée par l’attitude d’un chauffeur qui me double sur ma droite avec un air blasé, je continue ma rêverie en cherchant des réponses, qui bien évidemment ont déjà été réfléchies par nos décideurs et acteurs économiques. Quelques exemples me viennent à l’esprit :
- Une politique maîtrisée de la natalité et de l’immigration,
- Un développement agricole plus diversifié
- Une exemplarité de création d’entreprises innovantes
- Un aménagement du territoire réfléchi et assumé sur du moyen mais également long terme
- La formation de nos jeunes à l’extérieur de l’île afin qu’ils acquièrent des savoir-faire dont ils feront ensuite profiter leur île…
- Une réelle politique de développement durable pour que Nature et Développement ne soient pas ennemies, mais s’assemblent…
D’où ma question : La Réunion est-elle un pays en sous-développement ?