Les critiques les plus dures continuent d’alimenter la polémique sur une intervention aérienne plus musclée sur les flans du Maïdo et du Tévelave notamment.
Alors qu’il venait d’assister aux Assises des risques naturels à Saint-Denis en fin de semaine dernière, Jean-Pierre Espéret n’en avait pas moins l’esprit tourné vers ce qui se passait dans les hauts de l’Ouest.
« Le préfet a tenu tout un discours sur la prévention mais entre le discours et la réalité, il y a une abîme ». Avant même de penser aux ravages qu’un tel incendie aura sur la nature, il revient sur ce qui aurait pu, ce qui aurait dû, selon lui être appliqué.
« On n’a pas fait de prévention. On est en-dessous de la réalité » dit-il séchement. Amoureux de la nature et de sa faune, son regard se tourne vers une espèce bien familière des Réunionnais, du moins de nom. « Les pétrels de barau qui sont en pleine nidification viennent jusqu’à ces hauteurs. C’est une espèce rare et endémique et qui risque de crever ». Il faut savoir que le pétrel de Barau est, de tous les pétrels du monde, celui qui niche le plus haut, entre 2.000 et 2.800 m d’altitude. L’incendie du Maïdo n’est donc pas un éphiphénomène pour l’oiseau marin que l’on a évidemment tendance à imaginer vivre près du littoral.
Loin d’avoir rangé pour autant sa casquette d’homme politique, il se fait force de proposition. Un air de déjà entendu ces derniers jours, tous bords politiques confondus.
« Je suggère qu’on ait, à demeure, un avion bombardier, au moins pendant la saison sèche et qui puisse servir dans la zone. C’est la fin de l’été en métropole, pourquoi ne pas faire venir un Dash-8 alors qu’ils sont en repos avec l’hiver ». Mis à part la piste du Dash qui a marqué les esprits par son intervention de 2010, Jean-Pierre Espéret imagine des variantes.
« Pourquoi pas transformer un avion militaire à atterissage court et habituellement destiné au transport. Regardez le transall qui ne sert qu’au transport voire intervient sur d’éventuelles recherches en mer. Il faudrait le rendre modulable. Il faudrait qu’on dispose d’un avion bombardier à atterissage court, un mix entre transall et Dash ».
Si l’idée suit son cours et sera évidemment remise sur la table au sortir de cet incendie version 2011, « aucun Dash ne viendra à la Réunion pour le moment » répétait à l’envie le préfet. « Cet incendie allumé de la main de l’homme, sera éteint de la main de l’homme ».