17.347 emplois d’avenir, c’est l’enveloppe des emplois d’avenir jusque-là sollicitée sur l’ensemble du territoire national, outre-mer compris. L’objectif des 100.000 contrats signés à la fin 2013 qu’espérait le gouvernement figure désormais comme un épouvantail.
En avril, selon les documents qu’a pu se procurer Le Monde, à peine 57 % des 9.091 emplois d’avenir prévus pour le mois dans toute la France ont effectivement été signés. Des chiffres qui, rajoute le journal, « viennent démentir le discours du gouvernement lorsqu’il assure que le déploiement se ferait à un rythme normal« .
La Réunion se démarque par sa très grande frilosité sur le dispositif. Alors que quatre mois de l’année sont déjà écoulés (les chiffres sont arrêtés à fin avril, ndlr), notre territoire n’a rempli que 4,2% de ses objectifs sur l’année 2013 avec 210 emplois d’avenir effectivement signés pour un objectif de 5.000 emplois d’avenir sur l’année. Ce qui fait de La Réunion le département qui a le moins sollicité cette nouvelle formule de contrats, promesse du candidat Hollande pour endiguer le chômage des jeunes sans qualification.
Un bémol est à noter sur cet écart flagrant entre objectif et nombre de contrats signés. Là où un département comme la Haute-Vienne atteint sans difficulté la barre des 78% de ses objectifs, le département s’était vu attribué un un objectif de 173 emplois d’avenir. 135 l’ont déjà été. Mais les collectivités et autres associations de ce département métropolitain se sont littéralement ruées sur le dispositif, ce qui n’est absolument pas le cas à La Réunion. Juste derrière notre département, c’est l’Ile-de-France qui ne décolle pas non plus avec seulement 6% de ses objectifs remplis.
Les critiques n’ont pas manqué à l’instauration des contrats d’avenir, dont le peu d’engouement a également atteint les collectivités socialistes. La crainte de devoir embaucher ces jeunes à l’issue des 3 ans freine considérablement les bonnes volontés. Les plus avertis se rappellent en effet du casse-tête qu’avait engendré la fin des emplois jeunes au début des années 2000.